Chapitre 15 : Jack (1)

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*hey! J'ai dû couper le chapitre en deux car il était trop long, voici donc la première partie :) il présente Jack mais celui ci a été totalement reecrit afin qu'il y ait plus d'action que dans le premier jet...

J'espère que ça vous plaira, bonne lecture !
Dream *

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Le torse couvert de sueur, le souffle court, il abattait avec vigueur la barre de fer sur l'épée qu'il réparait. La forge résonnait des coups frappés en alternance par le fils et son père.Ils ne se parlaient pas, trop concentrés pour le faire, trop épuisés pour ouvrir la bouche. Et surtout, ils n'en avaient pas envie. L'ambiance tendue était due à leur dispute de la veille.

Le plus jeune, dénommé Jack, refusait de pardonner à son père l'égoïsme dont il avait fait preuve à son égard. Il avait tenté de le décourager, lui, son propre fils, de se rendre aux sélections des nouvelles recrues.

Si même mon père n'a pas confiance en moi, c'est qu'je suis vraiment un bon à rien, ressassait le jeune homme. Il aurait pourtant rêvé de faire partie des guerriers et d'enfin pouvoir fuir son comté.

Son comté... qu'il était loin de porter dans son cœur. Il méprisait leur seigneur, haïssait la mauvaise ambiance qui y règnait, en voulait à sa mère de l'avoir abandonné dans un lieu aussi sinistre.

Il donnerait tout pour vivre ailleurs, découvrir une ville. Une vraie ! Un endroit où les auberges existaient, où les marchants venaient avec leurs produits des quatre coins du monde, où les ménestrels distrayaient les habitants de bon cœur. Un lieu où les enfants souriaient, s'entendaient bien entre-eux, sortaient de leur maison. Une maison où la lumière du soleil filtrerait, où il pourrait allumer un feu près d'un âtre chaleureux.

Cependant, bien loin de tous les rêves du garçon, se situait la dure réalité. Une vie malheureuse passée à se réveiller de mauvaise humeur, s'habiller avec les bouts de tissus rapiécés, travailler toute la journée à la forge et s'arrêter pour mâcher sans conviction un morceau de pain rassis.

Et la plupart du travail fourni ne ramenait pas de nourriture à sa famille. Le père et le fils avaient beau suer, donner toute leur énergie, ils ne trouvaient pas de clientèle. Il y avait certes la caserne des guerriers qui passait chercher une ou deux armes en cas de besoin. Mais jamais celles de qualité qui demandaient concentration et talent, jamais de celles dont le garçon était fier. Uniquement les pièces cassantes, abîmées, qui rentraient dans le petit budget du comté.

Tiens, songea Jack, même notre garnison est constituée d'une bande d'incapables.

Et il n'avait pas tort. La cinquantaine d'hommes qui se vantaient du titre de chevalier ne maniait qu'approximativement l'épée, ne s'entraînait presque jamais. Ils n'avaient pas la motivation de le faire...
À quoi bon ?

Jamais la capitale ou les autres comtés n'iraient demander leur aide. Ainsi les soldats servaient d'illusions dérisoires de force. Sans eux, aucun enfant n'aurait trouvé de raison de vivre ici.

Quand bien même les troupes paraissaient ridicules aux yeux des grandes puissances, dans les yeux d'un enfant elles semblaient merveilleuses. Les jeunes avaient cette capacité de tout embellir, exagérer les moindres faits.

Mais Jack avait dépassé cet âge là. À bientôt quinze ans, l'adolescent n'avait que trop conscience du manque de professionnalisme des guerriers, du manque de considération de la part des autres villages.

Et dire qu'ils nous ont même oublié les saligauds, pestait Jack.

-Arrête un peu, ordonna son père, le tirant de ses pensées.

Okitio [En Pause] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant