Chapitre trois : Des éclairs pas au chocolat

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Sa chevelure noire corbeau s'alliait avec les gros nuages gris foncé. Le ciel ressemblait à un ciel d'avant tempête, mais elle n'en avait rien à faire. Elle aimait bien les tempêtes, ignorant qu'elle en était en réalité une.

Ses prunelles marron noisette regardaient des mots posés sur ses deux genoux. Elle souriait doucement, cachée derrière un livre qui l'emmenait sur la Lune.

Devant Hortense, se trouvait la laverie. Car encore une fois, c'était son tour de laver les habits. Alors elle attendait là, sur un banc inconfortable mais qui lui suffisait pour s'asseoir, apprécier sa lecture galactique, et profiter du beau temps pluvieux.

Et dans chacune de ses oreilles se trouvait un écouteur, d'où émanait une playlist lancée aléatoirement. Plusieurs notes retentirent alors, suivies de paroles du chanteur principal du groupe The Verve.

Cause it's a bitter sweet

Symphony, that's life

Try to make ends meet

You're a slave to the money then you die

Alors que la brune tournait la page, une voix l'interpella. Elle se retourna, puis remarqua une fille s'approcher d'elle. Hortense sourit et retira un de ses écouteurs.

- Bonjour Emilie, ça fait longtemps.

I'll take you down the only road I've ever been down

Son interlocutrice étendit également ses deux lèvres et replaça une de ses mèches de cheveux.

- Pête. Longtemps-pête.

Hortense grimaça devant le jeu de mot d'une de ses anciennes amies alors qu'Émilie attendait une réaction. Un léger flottement recouvrait alors l'atmosphère.

You know the one that takes you to the places

- C'était pas drôle, je sais, se reprit la rigolote. Qu'est-ce que tu fais là ? On va manger de la barba-papa avec les autres, viens.

- Hmm, je pense que si on ne m'en a pas parlé, c'est parce que je ne suis pas invitée. Mais vas-y, tu vas être en retard.

Where all the veins meet, yeah

Émilie devint soudain très sérieuse, fronça les sourcils puis finit par s'asseoir près d'Hortense.

- Tu sais Hortense, ce n'est pas parce que toi et Eugénie avez rompu que tu ne dois plus venir. Je pense qu'Eugénie pourra supporter ta si belle personne, vraiment. C'est malheureux de te voir disparaître de notre vie ainsi. Mais... (celle aux longs cheveux noirs se releva) Si tu as besoin de t'éloigner, je veux bien l'accepter. Tu peux revenir quand tu en as envie, tu le sais.

No change, I can change, I can change, I can change,

Hortense sourit. C'était joli quand elle souriait, Hortense.

HortenseWhere stories live. Discover now