La valse

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Guillemette, dans sa tenue de soubrette, bougonnait. Les invités allaient bientôt arriver et cela devait faire bien une heure qu'elle faisait grise mine.

-Je sais bien que je ne suis pas aussi riche que les Gasnier mais tout de même! Je ne suis pas bonne à jouer les servantes...

-Calmez-vous Guillemette. Au moins vous saurez ce que ressentent les domestiques! plaisanta Flore

-Et puis si nous faisons ça c'est pour Léonarde ! rajouta Bertille, un plateau de petits fours dans les mains

-Certes... fit la bourgeoise en dodelinant de la tête

Pendant ce temps là, Mme Gasnier habillait sa fille. Celle-ci portait une magnifique anglaise rayée bleu roi et crème, brodée de perles à l'encolure du bustier. La finesse du vêtement se mariait parfaitement avec la coiffure. C'était un chignon à la Pompadour, dans lequel était planté une incroyable broche de topaze en forme d'abeille. Tout cet attirail avait coûté une fortune aux parents de Léonarde. Mais peu leur importait. C'était peut-être ce soir que leur fille trouverait un mari. Et peut-être ce soir qu'il pourrait enfin se débarrasser d'elle.

Léonarde se regarda dans le miroir. Elle peinait à croire que la charmante jeune femme dans la glace n'était autre qu'elle. Elle se sentait si nerveuse à l'idée de rencontrer tous ces jeunes hommes! Ils devaient sûrement être beaucoup plus fortunés qu'elle. Mais Monsieur et Madame Gasnier avaient tout programmé pour leur faire croire le contraire. Celle-ci s'approcha de sa fille la prit par les épaules et lui dit, les yeux dans les yeux:

-Léonarde, tout ce que vous faisiez avant: grimper aux arbres, vous promener sans chaperon avec vos beaux souliers dans la boue un jour pluvieux, faire ce qu'il vous chante, monter à cheval comme un homme : vous ne pourrez plus faire ça quand vous serez mariée. Votre père et moi avons échoué votre éducation... Nous étions plus concentré sur nos résidentes que sur notre propre fille...malheureusement. Vous nous excuserez de ça. Maintenant vous allez devoir vous adaptez. Bien sûr, nous allons rattrapez cela avec facilité. Je vous présenterais votre future gouvernante: Sœur Marianne.

Léonarde acquiesça comme l'enfant docile que sa mère voulait faire d'elle. Mais elle n'en pensait pas moins... Il était vrai que ces parents ne s'étaient guère souciés d'elle mais ça l'avait plutôt arrangée. La liberté qu'elle avait eu jusque là était fabuleuse. Mais ce soir allait conclure définitivement cette ancienne vie. Léonarde aurait préférée ne pas avoir de bonne sœur pour gouvernante car celles-ci avaient la réputation d'être très revêches et sévères. Mais qui sait, peut-être aurait-elle une bonne surprise. Quelqu'un entra dans la pièce interrompit ses songes. C'était Bertille. En vouant Léonarde aussi bien mise, elle manqua de s'évanouir.

-Sacrebleu! Léonarde vous êtes resplendissante. Si vous ne trouvez pas de mari ce soir, cela m'étonnerais!

-Merci Bertille... la remercia-t-Elle un sourire timide aux lèvres

-Au fait, j'allais oublier, toute votre famille est là: vos tantes, vos cousins, vos oncles etc...Sans oublier les musiciens!

Léonarde acquiesça, remercia son amie puis prit son courage à deux mains. La famille qui venait la voir était celle de sa mère. Contrairement à Mme Gasnier sa famille était très frivole de fêtes de ce genre et était bien plus riche que la famille de M. Gasnier. La riche famille de Constance Gasnier s'appellaient les Richelieu. Le frère de cette dernière: Hector, avait eu une ribambelle de bambins. 7 exactement. En premier il y avait Marié-Thérèse yen aînée responsable, ensuite Clotilde la couturière de la famille, ensuite Agathe la fille angélique, bonne a mariée ! Elle avait déjà trouvé un mari et comptait le présenter a s à famille le soir même. Ensuite venait Rosalie, qui adorait les langues, Augustin le littéraire, Marianne, l'amoureuse de la pâtisserie puis enfin la parfaite roublarde qui n'aimait rien fairs d'autre à part s'amuser. Il n'y avait que des filles mis à part le pauvre Augustin. Avec toute une fratrie de sœurs, Monsieur et Madame Richelieu avaient peur que Augustin se prenne pour une fille et devienne italien*. C'est alors qu'ils ont fait bien plus attention à son éducation en lui donnant pour gouvernante une bonne sœur. Les autres cousines s'étaient pratiquement élevées toutes seules ou par Marie-Thérèse pour les plus jeunes. Elles étaient toutes passées au couvent des Gasnier sauf Aglaé qui avait réussi à convaincre ses parents, plus souples que ceux de Léonarde, de ne pas l'y envoyer. Dans la fratrie d'Hector et Constance Richelieu, la benjamine était Marthe. Celle-ci avait trois garçons: Baptiste, Adam et Marc. C'est en parti avec eux qu'Augustin a fait son enfance.

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⏰ Last updated: Sep 12, 2018 ⏰

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