Chapitre 2

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Coucou les amis, aujourd'hui c'est moi, Armi la souris, qui prend la relève.

« Mourir

Ce mot raisonne dans ma tête affolée.

Mourir

Lorsqu'on lit ce verbe dans un livre, on ne ressent pas toujours quelque chose (à part si c'est le moment le plus romantique).

Pour moi, le simple fait d'entendre ce mot grinçant m'a glacé le sang. Non, ce n'est pas un rêve. Il l'a dit. Ce n'est qu'un verbe de six lettres et pourtant, il est mortel. La mort, ça ne touche pas que les autres. Parfois, ce reptile s'attache à une personne qui a toutes ces raisons de vivre, il l'affaiblit ensuite lentement jusqu'à le faire disparaître.

C'est injuste, je sais.

Aujourd'hui, ce serpent maléfique nous a tirés au sort, Olivier et moi. Alors au revoir, à dieu, papa, maman, je vous aime. »

La jeune Athénaïs se perdit dans ses pensées à de nombreuses reprises. En collant son visage à la fenêtre, elle pouvait observer tristement la pluie coulant sur les maisons, le vent soufflant dans les feuilles de la forêt des douze sorciers.

Jamais elle n'avait ressenti un tel effroi.

La nuit arriva à grand pas et Athénaïs n'avait toujours pas bougée de sa chambre. Que pouvait-elle donc faire contre cette mort incertaine ?

***

Olivier resta livide quelques instants. Sa sœur venait de lui faire part de la nouvelle. Le jeune frère eut une tout autre réaction comparé à sa sœur jumelle. Il ne perdit pas son temps à prêter une pensée philosophique à ce message qu'on venait lui annoncer mais il préféra s'attarder sur le mystère de la chose. Quelque chose clochait, c'était sûr. Quelqu'un leur voulait du mal.

Très vite, il lança à Athénaïs :

- Allons voir Magerti, il sera nous éclairer sur le sujet !

C'est ainsi que les deux adolescents se dirigèrent vers la hutte du vieillard. En effet cet homme aux allures cacochyme avait su provoquer une admiration sans limite de la part des deux enfants. Il possédait une intelligence hors du commun et parvenait toujours à manigancer des plans machiavéliques tout en restant dans la loi. (Pour les amateurs de Mathieu Hidalf, vous devriez reconnaître Maître Magimel)

La petite cabane se situait au cœur d'une forêt dense et mystérieuse et l'itinéraire qui y conduisait n'était connu que par très peu de gens(en fait, juste par Magerti, Athénaïs et son frère Olivier).

En pénétrant dans la maisonnette aussi bien chaleureuse qu'effrayante, les jumeaux aperçurent le vieil homme manipulant des quantités d'acides mortels ainsi que des erlenmeyers remplis de précipité rose pâle. Magerti les accueillit par un sourire affectueux qui traduisait parfaitement son caractère tendre.

- Alors, comment vont mes deux petits protégés ?

Olivier se décida à prendre la parole en premier. Il prit un regard froid et articula :

- Nous allons mourir...

Le sourire du vieillard s'effaça brusquement. Non, il avait bien entendu.

Il se dirigea vers la cheminée, souleva une bougie et plaça sa main sur ce qui paraissait être un interrupteur secret. Une vieille trappe s'ouvrit alors, laissant place à une immense salle que Magerti n'avait jamais ouverte en présence de ses compagnons. En effet, les deux enfants avaient un air suffoquant. Avant même que les jumeaux ne puissent dire un seul mot, le vieil homme déclara dubitativement :

- Entrez les enfants. Vous voyez cette machine ? Je l'ai créée il y a plus de vingt ans sans jamais pouvoir m'en servir. Aujourd'hui, l'heure est venue de déclencher mon mécanisme. Je ne pourrai jamais savoir si vous en ressortirez vivants mais je vous souhaite bonne chance.

- Heuuu, Magerti ? Qu'est-ce que vous nous racontez au juste ? Qu'est-ce que c'est que cet engin infernal ?

- Une machine à remonter le temps... Le temps est précieux. C'est une forêt parfois claire, d'autres fois obscure ; certains sentiers sont dégagés d'autres sont plus broussailleux... Mais vous, vous ne prendrez pas de sentier, vous marcherez dans les ronces, elles vous écorcheront les jambes mais ne vous laissez pas faire. Avancez quoiqu'il arrive.

- Magerti, de quoi parlez-vous ?

Trop tard.

Le vieillard avait déjà enclenché lemécanisme. ***

L'air était doux. Athénaïs ouvrit péniblement ses yeux pour se retrouver dans un lieu austère : un cimetière.

Une cérémonie d'enterrement venait de commencer et de nombreuses personnes vêtues de noir étaient en deuil. Elle demanda alors à une vieille dame la date du jour mais celle - ci ne paraissait pas la voir. Un lien de temps les séparait. La jeune fille s'avança donc lentement en direction de la tombe du nouveau-mort (oui, je sais c'est glauque et ça se dit pas) dans l'unique but d'identifier la date sur la pierre toute neuve. Malheureusement, cette dernière était illisible. Athénaïs ne put que lire...

« En souvenir d'Olivier Leplet »

La jeune fille se retourna brutalement vers son frère mais celui-ci avait disparu. La machine avait dysfonctionné et Olivier était maintenant prisonnier du temps.
Maumau:Mais quel bolosse ! Il fallait qu'il reste bloqué dans le temps! Nan mais franchement les gamins de nos jours!

Alpha OmegaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant