J'ai appris à t'aimer.

Chapitre 1 - Adel.

Chanson associée: Laisse-moi aller - Hailee Steinfeld, Alesso feat. Floride Géorgie, Watt.

Du haut des gradins, je peux apercevoir et admirer cette équipe de football américain. En particulier un joueur. Mon copain, Bastian. Le soleil était de plus en plus lumineux et sa chaleur de plus en plus écrasante pour un mois d'octobre. C'était l'été indien et notre première année à la fac. Je profitais donc de ce soleil radieux en le regardant s'entraîner. De là où j'étais, je l'encourageais avec les petits cris même si je savais très bien qu'il ne m'aille pas m'entendre. Je m'étais pourtant rapproché mais j'aimais être en hauteur. Ça me procurait une sensation de bien-être et j'avais par la même occasion, la vue sur tout le stade. Mais c'était aussi le lieu de rendez-vous habituels qu'on avait choisi mes deux meilleures amies et moi. L'une des deux, qui s'appelait Stella, devait me rejoindre depuis presque une heure. Et l'autre, Fanny, viendrait un peu plus tard. Elle avait un entraînement de basket. J'attendais alors Stella avec le regard rivé en permanence sur l'heure que m'indiquait mon téléphone. Je n'étais pas du genre à patienter. J'avais même horreur de ça et Stella le savait. Mais je ne peux pas lui en vouloir, c'était dans sa nature de ne pas connaître la ponctualité. Cela dit, elle aurait pu m'envoyer un message pour moi prévenir. Mais non. Silence radio. Et ça aussi, c'était dans sa nature. J'ai entendu tout à coup de petits cris au loin. En relevant la tête qui était restée baissée sur mon écran de téléphone, j'ai vu alors en bas des tribunes une petite silhouette continuant de crier et d'agiter les mains dans l'air. Je l'avais reconnu à sa façon de faire et surtout à sa façon de courir. Le moindre effort physique était un réel exploit de sa part.

'Eh Adel!' Je soupirais à l'idée d'entendre l'excuse qu'elle allait me donner. Si du moins elle en avait une.

Enfin arrivée jusqu'à moi, elle s'est penchée en avant pour pouvoir vomir de façon imaginaire ses tripes. (Elle a fait tout le temps ça après un gros effort physique, ça devient de plus plus en agaçant, surtout quand il y avait du monde autour). J'ai pris une profonde inspiration et sur le point d'ouvrir la bouche pour lui faire remarquer gentiment son retard, elle m'a stoppé dans mon élan avec un geste de la main. Elle avait carrément du mal à reprendre sa respiration cette fois. Mais je ne m'en souciais pas pour autant.

- Tu devrais sérieusement à te mettre à courir un peu plus souvent ! ça ne peut pas faire du bien, je te le dis tout le temps ! C'est de pire en pire, regarde-toi! T'es peut-être mince mais question endurance zéro.

- Oh ... Oui ... Oui, je ... je sais! m'a-t'elle lancé en continuant de cracher ses poumons. C'est ... C'est juste que tu vois ...

- Oui laisses tomber, je sais. Tu n'es pas faite pour ça! Et si c'est pour m'éviter de t'entendre te plaindre à chaque séance ça m'va comme ça! ai-je balancé d'un ton sarcastique. Ça n'à rien de continuer de débattre avec toi sur ce sujet.

Après un petit moment, elle s'est redressée. Elle a enfin retrouvé ses couleurs.

- Tiens assieds-toi et bois un peu. Tu m'fais peur ! continuais-je. Mais tu sais, ce serait pas mal que tu participe à un cours à l'un de mes entraînements ou bien même aller courir ensemble autour du lac sur le campus ! (Le terrain de la fac était merveilleusement bien aménagé pour toutes les personnes mordues de sport comme moi). Ça nous permettrait aussi de visiter un peu notre nouvelle maison ! Elle a bu quelques gorgées d'eau que je lui ai donné avant que je réponds qu'elle réfléchirait sérieusement à ma requête mais elle et moi savions très bien qu'elle ne le fera jamais. C'était seulement pour me faire plaisir. Cette fille a toujours ressemblé à une gamine très fluette. Je la connaissais depuis quelques années déjà. Nous nous sommes rencontrées au lycée. Elle est arrivée dans ma classe au cours d'une année. De suite, nous l'avons prise sous notre aile, mon amie d'enfance et moi.