Verlaine/Rimbaud

Cet enfer qu'est ma vie depuis sa rencontre me rend chaque jour un peu moins prude. La seule pensée de son corps nu me donne des frissons. Ce jeune homme aux allures si douces et pures me pousse, toutes les nuits, à nous unir à l'unisson.

J'aspire chacune de ses paroles comme un doux brevage onctueux. Cependant, mon monde se meurt peu à peu.

Lucifer m'entraine avec lui dans les catacombes de l'humanité, me pousse à l'aimer, encore et encore. Il se peut que son sourire manipule ma pensée mais peu m'importe ; Jamais je ne pourrai me séparer de ses bras et de cette peau que je redécouvre chaque soir.

Ce bonheur est un poison vicieux, qui me tue tout en me rendant heureux.

Il me rend fou, ses yeux me font l'effet d'un pieu. Son amour me rend sourd. Ses mains, si tendres, si fragiles, fondent en moi un plaisir sans fin. Et je peine encore à parler de ce qu'il se passe lorsque sa peau intime touche la mienne.

Je ne pense pas aux années qui nous séparent mais bien au toucher, qui nous unit.

Oh Arthur, tu me pousse à la démesure.

Ta voix, aussi subtile qu'un papillon au petit matin, m'extase et tes lèvres, frêles et légères, quand elles touchent les miennes, me font perdre la tête.

Je ne supporterai de te perdre. Ton corps est désormais mien et ton rire, me faisant planer au-dessus des pommiers de cette contrée, ne cessera de me faire sourire.