Prologue - Ivan

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Quelques part dans la Zone A
Tôt dans la matinée


-Ivan? Tu as trouvé quelque chose? Hurle ma soeur depuis un des balcons, plus bas.

Je penche ma tête par dessus la balustrade et lui fais signe qu'il n'y a rien à l'horizon.

-Rien à signaler Everly! Attends moi, je descends! Cris-je à m'en perdre la voix.

-Ok! Je t'attends. S'exclama t-elle en m'adressant un signe de tête avant de disparaître de ma vue.

Je quitte alors le cinquante-et-unième balcon accessible uniquement par un bureau complètement délabré. Je m'engage ensuite dans un des vieux couloirs rongé par l'humidité et encombré de pans de mur écrasés au sol. L'atmosphère à cet étage reste quant à elle assez reposante malgré l'état plus qu'horrible des lieux.
Un grand silence règne en maître et empli les différents couloirs d'un moment de calme, d'apaisement amplifié par les quelques gouttes d'eau qui s'échouent au sol à intervalle régulier.

Parfois je me prends même entrain de fixer ces gouttes d'eau comme si c'était la seule chose auquel je pouvais me raccrocher contre ma peine, mon immense tristesse...
C'est une source qui ne s'épuise jamais. Chaque goutte continue son chemin le long d'un vieux tuyau, s'écrase au sol et finis par former une grande flaque, unissant toutes celles tombées avant. Unies et inépuisables, voilà ce que sont ces gouttes.

De voir en elles tant de choses peut paraître étrange mais si on y réfléchie ne serai-ce qu'un instant, on peut y voir une immensité de choses qui n'ont lieu d'être.
De la pureté, du calme, de l'union, de l'unité, tellement de possibilités devant un même phénomène est juste somptueux.
Elles représentent à la fois, ce que j'aimerai être et ce qui ne sera jamais, qui n'existera plus...

Après avoir traversé la moitié des couloirs de l'étage, je retrouve enfin ce que je cherchais depuis le départ, cet à dire mon sac déposé minutieusement entre une porte en bois pourri et le mur. C'est la seule chose que j'emmène à chaque fois avec moi lors d'une excursion et qui contient toute ma petite vie.
Je m'approche donc de ma cachette "à bordel" comme j'aime le décrire et maintient la porte ouverte avec mon avant-bras pour ne pas rester prisonnier du building complètement détruit.

Mon petit passage qui me sert à rejoindre ma soeur, c'est les escaliers de secours du bâtiment.
Cet escalier est à moitié cassé et ne peut être gravi quand sautant dans le vide sur cinq mètres. Un grand saut que j'ai pris l'habitude d'effectuer avec le temps certes, mais qui est tout aussi impressionnant que la première fois.

Je franchis donc la porte en vieux bois et la referme derrière moi. Le problème avec cette porte, c'est qu'elle ne s'ouvre que de l'extérieur c'est pour ça que, la fois de ma découverte de cet étage, j'ai été obligé d'appeler ma soeur pour qu'elle puisse m'ouvrir. Celle-ci avait même failli tombé dans le vide lamenblement et m'avait engueulé par la suite de m'être moqué d'elle au lieu de l'aider.
Rien que d'y penser, je rigole tout seul en fixant la marche que je dois atteindre. Néanmoins, ce souvenir reste un des meilleurs dont je me souvienne.

Prise par l'adrénaline et maintenant mon sac sur mon dos, j'avance d'un pas, plis mes genoux pour prendre de l'élan et saute dans les airs.
Le vol paraît très long pourtant, l'atterrissage est bien des plus rudes.
Mon pied s'entortille avec une vis qui sort du mur, craque, m'empêchant de me remettre debout et me fait ainsi dévaler les premières marches.
Mon instinct me dit de mettre mes bras contre ma tête et de me replier sur moi-même, mon corps heurte ainsi, un peu moins les rebords en béton et amorti la descente.
Je continue de dégringoler les quelques autres marches jusqu'au palier intermédiaire qui se trouve entre l'étage dans lequel je me situais et l'étage inférieur.
Mon dos heurte avec brutalité le mur humide derrière moi et m'arrête complètement.

DÉTRESSE EXPÉRIMENTALEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant