Prologue : Teaghan

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Je m'appelle Teaghan. Teaghan Tel'Andrasta.

J'ai vingt ans, les cheveux noirs de mon père et les yeux bleu turquoise de ma mère.

On m'a également parlé du caractère fort de mon grand-père et de l'intelligence de ma grand-mère. Mais vu qu'ils sont morts avant ma naissance, je ne peux que croire sur parole les beaux-parleurs qui me comparent à eux et qui voient en moi leur digne héritière.

Et quand je dis "beaux-parleurs", je veux parler de ces enquiquineurs - pour rester polie - qui ne cessent de radoter et de ruminer leur vengeance envers le clan O'Connor, responsable de la mort de mes grands-parents. 

Ces mêmes personnes qui - soit dit en passant - me pourrissent la vie depuis que je suis petite et en âge de comprendre qu'ils comptent sur moi pour tuer à mon tour les chefs de ce clan adverse.

Ces personnes, ce sont les dirigeants de mon propre clan. Le clan d'Andrasta.

Pour être honnête, même s'ils me cassent les pieds et que je ne le leur avouerai jamais, je les comprends. Il faut dire que l'on s'ennuie facilement ici et faire la guerre aux O'Connor et leurs amis est un peu devenu notre seule raison de vivre.

Alors oui, c'est triste, mais nous sommes les héritiers des bannis.

****

Nos ancêtres croyaient aux Dieux de la nature et à leur magie. 

À l'abri des regards, ils leur faisaient des offrandes, brûlaient des bougies, psalmodiaient des prières et organisaient des cérémonies.  

Manque de bol pour leurs descendants - dont je fais malheureusement partie - il s'avéra que ces foutus Dieux existaient réellement. 

Et pour remercier ces fidèles qui se démenaient tant pour continuer de les honorer dans un monde où la magie était cantonnée aux histoires pour enfants, ils décidèrent de leur accorder une faveur. 

C'est ainsi que naquirent les premiers Draoid'hean. Des bébés lambda... mais que les Dieux avaient gratifiés de vrais pouvoirs magiques. Et la nature de leurs pouvoirs était quasiment sans limite. 

Bien sûr, ces premiers mages considérèrent cela comme un cadeau d'une valeur inestimable et usèrent de leurs dons avec parcimonie.

Mais moi ce que j'en dis, c'est que mes ancêtres auraient mieux fait de se casser une jambe le jour où ils ont décidé de verser dans cette foutue comédie. Ou - au moins - de se limiter à adorer des Dieux qui se contentaient de leur promettre la réincarnation ou le paradis.

 Ainsi, ils n'auraient jamais été bannis.

Et mon clan ne serait pas obligé de vivre sur cette île coupée du monde, d'où nous ne pourrons jamais partir...

Héritiers des Bannis - Tome 1 : Clans ennemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant