Chapitre 17.2 ~ Anna

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— Si tu le dis...

— Mais oui ! Qu'est-ce-que je viens de te dire ? Aie confiance ma chérie !

— Merci coach !

— Toujours là pour vous servir ! me répondit-elle en riant aux éclats.

Je riais aussi en entendant ce son si joyeux. Il fallait vraiment que je songe à engager Inès comme coach personnel. Grâce à notre conversation, je me sentais plus sûre de moi, plus détendue et d'attaque pour mon dîner de ce soir.

— Merci, tu es vraiment au top !

— Je sais, je sais. Que ferais-tu sans moi ? On se le demande hein !

— Oui, bon, ça va ! Tes chevilles vont finir par exploser si tu continues !

— Mes chevilles vont très bien, je te remercie !

— Je vais devoir y aller pour me préparer.

— Bonne chance ! Fonce ! Et j'attends ton compte-rendu détaillé de la soirée !

— Oui, coach !

— Bisous ! Et... bonne soirée !

— Merci, à plus !

Je raccrochai le sourire aux lèvres. Assez parlé. Il était temps de commencer l'opération habillage - maquillage - coiffure. Et il y avait du boulot !

Une bonne heure et demie plus tard, j'étais fin prête et plutôt contente du résultat. Je portais une jupe droite noire qui m'arrivait juste en-dessous du genou, avec un chemisier à imprimé floral vert émeraude, sur lequel j'avais enfilé mon blouson préféré en cuir noir. J'avais légèrement bouclé mes cheveux que je n'avais pas attachés - pour une fois !

Mon maquillage était plutôt léger - mascara, blush, brillant à lèvres - mais c'était intentionnel. Je voulais garder un côté naturel qui me ressemblait plus que la panoplie que je portais pendant mes soirées de folie en boîte de nuit. J'essayais de retrouver la vraie Anna et d'être davantage fidèle à moi-même. Côté bijoux, j'avais opté pour un collier fantaisie dans les tons bleu-vert et une paire de boucles d'oreilles assortie.

Il était temps que je parte pour rejoindre Alexandre. A la fois excitée et anxieuse, je sortis de l'appartement de mon père et commençai à marcher vers ce restaurant que je connaissais par cœur, « Chez Angelo ». Quelques minutes plus tard, j'étais devant l'entrée. Personne. J'hésitai un instant puis poussai doucement la porte. Angelo m'accueillit avec un grand sourire, comme d'habitude.

— Bonsoir, Anna ! J'ai préparé votre table habituelle. Ton père arrive plus tard ?

— Merci, Angelo. Euh... en fait, je ne dîne pas avec mon père ce soir...

— Ah, d'accord ! Viens, suis-moi !

Il me conduisit jusqu'à notre fameuse table, au fond de la salle. Je m'installai et n'arrêtai pas de regarder l'heure. J'étais en avance. Normal qu'il ne soit pas encore arrivé. J'avais les mains moites et tapotai nerveusement mes doigts sur la table, histoire de m'occuper l'esprit en attendant l'arrivée d'Alexandre. Je vérifiai mon téléphone pour voir s'il n'avait pas essayé de me contacter. Rien. Bon, il ne me restait plus qu'à attendre. Il n'allait tout de même pas me poser un lapin ?

Je regardai autour de moi en refoulant cette idée stupide. Les tables étaient presque toutes occupées. L'ambiance était détendue et sereine, contrairement à moi. Angelo vint m'apporter le menu. Je fus tentée de commander un verre de vin, histoire de me libérer un peu de toute cette tension, mais je me ravisai bien vite car l'alcool et moi, nous n'étions pas vraiment amis. J'optai donc pour ma sempiternelle bouteille d'eau gazeuse.

Nouveau coup d'œil à ma montre. 20 heures 10. Merde. Et s'il ne venait pas ? Je tripotais nerveusement mon collier lorsque mon téléphone m'indiqua l'arrivée d'un texto. Il venait d'Inès. Déçue et irritée, je le lus distraitement.

« Je suis sûre que ton dîner va être parfait et que tu vas le rendre fou de toi ma belle ! Fonce ! Gros bisous ! »

Je ne pus m'empêcher de sourire en lisant ses mots. Je décidai de ne pas lui répondre tout de suite, histoire de la faire mariner un peu. Et puis j'avais d'autres chats à fouetter. Je scrutais la porte d'entrée et frémissais à chaque fois qu'elle s'ouvrait. Mais toujours pas d'Alexandre en vue. Zen, Anna, zen. Il a dû avoir un empêchement, il ne va pas tarder.

Je me répétais cette explication en boucle dans ma tête. Mais plus le temps passait, plus j'avais du mal à me convaincre. Je sirotais mon verre d'eau gazeuse en essayant de me calmer. J'observais les autres clients du restaurant. Je tentais de me concentrer sur la musique en fond sonore. Mais il n'y avait rien à faire. Je ne pensais qu'à Alexandre ou plutôt, à son absence.

Je décidai de l'appeler et tombai directement sur sa boîte vocale. Je raccrochai sans laisser de message. Qu'est-ce-que j'aurais pu dire ? « Salut Alexandre, au cas où tu aurais oublié, on devait dîner ensemble ce soir ! ». Inutile. Inutile et pathétique. Énième coup d'œil pour vérifier l'heure. 20 heures 20. Je ne savais plus quoi faire. Partir ? Rester ? Le rappeler et lui dire le fond de ma pensée par répondeur interposé ?

Exaspérée, je me servais un autre verre d'eau gazeuse et le buvais d'un trait. Ce qui n'apaisa en rien ma colère et ma déception. À force de boire toute cette eau, j'eus une envie pressante qu'il me fallait soulager de toute urgence. Je me dirigeai d'un pas rapide vers les toilettes. A mon retour, je me sentais bien mieux. Enfin, c'était une façon de parler. Toujours pas d'Alex à l'horizon. Aucun texto. Aucun message vocal.

Putain de merde ! Cette fois, je n'en pouvais plus. Je me dirigeai vers la caisse pour payer ma bouteille d'eau et dire au revoir à Angelo.

— Anna, tu ne restes pas dîner finalement ?

— Non, je... enfin, mon ami n'est pas venu...

— Oh, je suis désolé pour toi. Il a certainement dû avoir un souci.

— Oui, certainement. Combien je vous dois pour la bouteille d'eau ?

— Rien, c'est offert par la maison !

— Merci, c'est gentil !

— Il n'y a pas de quoi. Bonne soirée quand même !

— A vous aussi !

Triste et en colère, je me dirigeai vers la sortie. Au moment où j'allais ouvrir la porte, un homme brun entra comme une tornade et vint me percuter de plein fouet. Dans notre élan, nous tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Je posai mes mains sur les épaules de l'inconnu afin de me dégager de son emprise rapidement lorsque nos regards se croisèrent. Je reconnus immédiatement les deux grands yeux verts qui me fixaient avec surprise. C'était ceux d'Alexandre.

Les Ombres du Passé ~ Tome 1 ~ Libère-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant