Bravery

49 - La flamme supreme

Point de vue de Kayden

- Alors ? Tu n'as rien trouvé ?

J'attends une réponse qui ne vient pas. Hazar et moi analysons les documents depuis maintenant deux heures sans arriver à un résultat concret. Evidemment, Hazar est aussi concentrée qu'un bambin de deux mois, arriver à travailler à une vitesse convenable est mission impossible.

Je fixe la blonde qui regarde les documents d'un regard fermé. Sentant mon regard, elle se tourne vers moi en ouvrant ses grands yeux bleus. Même si je suis prêt à l'étrangler en ce moment, ses yeux ont toujours cet effet hypnotisant sur moi. Je n'ai toujours pas laissé tomber ce désir puissant envers elle. C'est dur de laisser tomber quand ses lèvres sont si pulpeuses, ses yeux bleus si envoutant, et le décolleté de son haut si appétissant. Je n'ai jamais regardé le décolleté d'une femme avec autant d'insistance et sans son accord, mais là j'ai juste envie de plonger la tête dedans.

- ... Quoi ? murmure-t-elle.

- Les documents, tu...

À quoi bon, c'est inutile d'essayer de travailler quand elle est dans cet état. Je souffle et lui prend les documents des mains.

- Laisse tomber, soufflé-je. Tu n'es pas d'humeur et c'est une véritable perte de temps...

Hazar est étonnement calme depuis qu'elle a « redécouvert » la mort de son père. Ça me dérange, je préfère encore que ça soit une furie trop fière. Mais hélas, on dirait que je vais attendre la vraie Hazar un bon moment, sauf si je me décide moi-même à la faire sortir.

- Allez, va dans ta chambre, abandonné-je.

Elle baisse la tête et souffle en passant sa main dans sa crinière blonde. Elle regarde le sol sans un mot, adossé près de moi sur la table de mon bureau.

- Je suis désolée chef, dit-elle en regardant ailleurs.

- Regarde-moi dans les yeux en parlant Hazar, lâché-je.

Elle ne suit pas mes ordres et continue de regarder ailleurs, fidèle à son caractère de merde. Je me lève et marche lentement vers ma bibliothèque pour ranger les documents. Finalement, je serais obligé de demander à Jonigan ou Jade de m'aider à lire tous ces papiers vu que mon assistante est littéralement dans le coma. Je voudrais tellement lui foutre une paire de gifles histoire de la réveiller un peu.

- Ton père est mort, lâché-je en me retournant vers elle. Il y a des années. Tu veux quoi ? Le pleurer pour encore cinq années ? Je ne veux pas d'assistants faibles.

- Je ne suis pas faible Kayden, lâche-t-elle en me regardant.

- Exacte. Tu ne l'es pas. Alors pourquoi tu te comportes comme une fillette qui vient d'avoir ses règles ? Ton père est mort, enterré, il y a 36 moyens de le dire mais mieux vaut y aller tout droit : il est mort. Et tu le savais. Tu vas continuer de te morfondre pour longtemps ? La Hazar que je connais vaut mieux que ça.

Hazar lève les yeux au ciel.

- C'est quoi ça ? Tu essayes de me pousser à bout pour me remonter le morale avec tes discours ?

- J'avoue, c'est ce que j'avais en tête, répondé-je en haussant les épaules.

- Bah laisse tomber, ça ne marche pas.

- Ah oui ? Tu es déjà beaucoup plus relax qu'avant...

La jeune assistante me fixe et finit par sourire, amusée. Elle avait en effet craché un peu de la douleur qu'elle encaisse. Ça se voit qu'elle va déjà beaucoup mieux.

- Touché leader, sourit-elle.

Elle se redresse de mon bureau et s'approche légèrement pour être debout face à moi. Il est déjà vingt-deux heures passé et la lumière de la lune éclaire parfaitement mon bureau, sans même avoir besoin d'allumer les lampes et de gâcher l'électricité.