Chapitre 27 : Oui

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Chapitre 27

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Chapitre 27

Kathy était assise sur son lit et fermait les rideaux.

Alizée était partie une heure plus tôt vers le sud : Zéphyr, Kenric et Karl étaient partis en balais volant à sa recherche une demi-heure après son départ, et ils n'étaient toujours pas revenus. Kathy termina d'assombrir la chambre et se laissa tomber sur son lit, regardant celui de son amie, désespérément vide et froid ; après son arrivée, Zéphyr et elle s'étaient apparemment disputés et le pouvoir d'Alizée avait prit le pas sur sa raison, l'emportant au loin dans une tornade de foudre. Il avait fallu oubliétter quelques Moldus – ou Non-majs, comme on les appelait en Amérique – un peu trop curieux qui étaient venus en hurlant les prévenir qu'ils avaient vu une créature entourée d'éclairs passer en volant au-dessus d'eux en détruisant tout sur son passage, semant l'apocalypse dans son sillage.

Elle entendit la porte du couloir claquer et se leva d'un bond. Karl, Zéphyr et Kenric entrèrent dans la chambre, trempés – une averse s'était déclenchée peu plus tôt.

- On te laisse lui expliquer, fit doucement Karl à Kenric. Nous, on doit parler à Annie, Klyr, Will et Ted. Prenez votre temps pour assimiler la nouvelle.

- De quoi il parle ? s'étonna Kathy.

Karl et Zéphyr sortirent de la chambre en fermant soigneusement la porte pour ne pas faire de bruit, et Kenric soupira tout en se séchant à l'aide de sa baguette. Lorsqu'il fut suffisamment sec, il leva les yeux vers elle. Ses beaux yeux de cristal bordés de longs cils et sur lesquels tombaient des mèches de cheveux blonds rebelles. Puis il parla d'une voix triste, l'air désolé :

- On n'a pas pu la rattraper à temps. Elle est entrée dans le Val des Cyclones et en a clôturé l'accès derrière elle. On ne peut plus rien faire à part attendre son retour et espérer que la Brise ne la tue pas.

Sa voix c'était brisée sur le mot « tue ».

Kathy sentit ses jambes trembler et se laissa tomber sur le lit. Puis elle s'exclama, confiante :

- Tant mieux ! Elle est magizoomage, elle va s'en sortir et nous apporter Frank !

- Je pense aussi. Alizée est forte, elle ne se laissera pas faire. Et en plus, avec tout le pouvoir qu'elle a... elle va s'en sortir.

Kathy eut un sourire, réconfortée. Se l'entendre dire était rassurant.

Kenric s'avança vers elle et lui prit les mains pour l'aider à se relever. Elle se mit sur ses pieds, se demandant ce qu'il voulait d'elle mais ayant déjà la réponse.

Il passa une main dans ses cheveux et l'attira doucement vers lui, avant de déposer tendrement ses lèvres sur les siennes.

C'était encore plus incroyable que la première fois ; il avait une main dans son cou qui caressait ses cheveux caramel, et elle passa automatiquement ses bras autour de son cou, comme pour trouver du réconfort dans ses bras. Elle aurait voulu rester là toute sa vie. Kathy ferma les yeux.

Mais elle se reprit aussitôt.

Kenric collectionnait les filles. S'il faisait ça, c'était uniquement à cause de ce pari. Il ne l'aurait pas fait sinon. Elle n'était qu'une coupe de plus dans sa salle des trophées... rien qu'un prix supplémentaire pour lui.

Alors qu'elle allait s'écarter au prix d'un effort immense, ce fut lui qui se détacha brusquement d'elle, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Elle vit que ses yeux bleus avaient viré à un gris nuageux et constellé de vert. Il s'éloigna d'elle et retira ses mains de ses cheveux, pour la regarder dans les yeux, l'air furieux. La jeune fille ne comprenait pas pourquoi il s'était éloigné et une grande part d'elle souffrait de cette distance qu'elle aurait voulu réduire à néant.

- Kenric ? fit Kathy d'une petite voix.

- C'est vraiment ce que tu penses de moi ? lâcha-t-il d'un ton dur. Tu crois que je collectionne les filles et que tu n'es qu'un autre trophée ? Bon sang, Kathy ! (Il frappa dans une table et un vase en tomba pour s'éclater en mille morceaux au sol. Kathy frissonna, gênée qu'il ait lu dans ses pensées.) Si je suis sorti avec toutes ces filles, c'était parce que je ne voulais pas leur dire « non », parce que j'ai tellement souffert de désillusions dans ma vie que je ne veux pas qu'elles ne pleurent ou se désolent à cause de moi, qu'elles ne souffrent des désillusions, elles aussi, parce que je ne veux pas être la cause de leurs tourments, comme un lâche. Je ne veux pas qu'elles souffrent, mais je ne les aime pas. J'ai déjà aimé, mais c'était rare. Et toi, toi, toi tu penses que je vais te lâcher dès que le pari sera terminé ? Le pari ! Ce n'était qu'un moyen de justifier tout ça. Alors tu penses que pour moi, tu es un trophée, un morceau d'une collection, tu penses que tu n'es qu'un pari ? Mais par Merlin, tu n'es pas qu'un pari pour moi, Kate Elias ! Tu es... Tu es tellement plus que ça. Tellement plus.

Soudain, sa voix forte et orageuse sembla se briser et ses yeux s'éclaircirent. Il la regarda dans les yeux un long moment et elle frissonna. Comment pouvait-il être aussi beau et aussi... Kenriquien ?

- Tout ce que je dis, poursuivit-il, c'est vrai, ce n'est pas de la comédie. C'est rare que je tombe amoureux, et là, je crois que oui – je crois que je suis amoureux de toi, Kate Elias, et je sais que toi non plus tu n'es pas insensible. Toi aussi, tu ressens quelque chose, pas vrai ?

- Je...

Elle ne savait pas quoi dire. Son cerveau hurlait NON.

- Je ne veux pas que toi aussi, tu me prennes pour un monstre, reprit Kenric sans la laisser finir. Mes parents et mes grands-parents étaient des gens bien et ils m'aimaient, mais j'ai dû passer le reste de ma vie après leur mort avec les autres de la famille Black et Monsieur le Fouet. Et ils me prenaient tous pour un monstre, pour une chose incompréhensible à étudier, et même à Poudlard il y en avait qui me croyaient monstrueux, parce que j'étais un Black chez les Gryffondors ! Si toi aussi tu t'y mets, je ne pourrais pas, Kathy. J'ai tenu tout ce temps avec mes fichues blagues et mes airs arrogants alors que je ne suis au fond qu'un petit garçon qui pleurniche.

- Tu n'es pas un petit garçon qui pleurniche, parvint-elle à souffler. Tu es tellement courageux. Un vrai Gryffondor.

- Tout ce que je voulais te dire, reprit Kenric, c'est que je ne vais pas te lâcher si tu m'aimes, Kathy. Jamais.

Il s'approcha à nouveau et l'embrassa avec des gestes empressés.

Kathy répondit à son baiser.

Car même si son cerveau et sa raison hurlaient NON, son cœur, lui, murmurait : Oui.

Au Gré des Vents / 4- la BriseWhere stories live. Discover now