Post Blue

Prologue.

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Sentant ses doigts effleurer sa joue à travers la nuit froide, elle s'étrangla dans un rire amer.

Toussa convulsivement – ça passerait. Elle parviendrait à l'oublier, sans l'ombre d'un doute, et c'était ce qu'elle tentait de se fourrer dans le crâne heure après heure. Qu'un jour elle pourrait vivre apaisée, débarrassée de cette angoisse presque paranoïaque raidissant ses épaules, crispant sa mâchoire fragile, rongeant tout ce qu'il y avait d'encore d'innocent chez elle, cette adolescente terrorisée.

Elle rejeta la tête en arrière, et sa chevelure – cette jungle amazonienne aux reflets châtains – se déversa sur ses omoplates. Inspira l'air pur.

Jamais il ne la retrouverait et jamais il ne lui ferait le moindre mal.

Elle ne ferait que l'oublier parce que, après réflexion, c'était bel et bien tout ce que ce chien des enfers méritait : qu'elle l'enterre dans les limbes obscures de sa mémoire, qu'il y disparaisse pour toujours.

Ses paupières se refermèrent, bien trop lourdes pour songer à lutter, et elle se laissa emporter par un sommeil réparateur, malgré la faim, la peur et le danger qu'elle courrait encore, un sourire béant courbant sa bouche desséchée.

L'Angleterre – enfin, elle retournait à la maison.

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