Chapitre 7:

842 50 3
                                    

-Je sais qui est la dame rousse. Black widow. Je... je me rappelle. Je crois.

-Ce n'est pas fini. Ce n'est que le début Maya. Ça sera long.

-Pardon... mais mais... je ne crois pas... que... que je veuille revivre toutes ces choses une seconde fois.

-Pour aller quelque part il faut savoir où. Vous devez vous concentrer. Réapprendre.


« -A quoi penses tu ? Commence Madame Romanoff sur un ton agressif.

-Rien...rien...

-Tant mieux alors tu vas pouvoir te concentrer sur l'exercice. Reproche-t-elle. Ici ce n'est pas l'option sport du lycée. Il n'y a pas d'autre élèves et tu es seule avec... moi. Je vais pouvoir me consacrer entièrement à ta mise à niveau physique. Je sens une boule se créer progressivement dans mon estomac au fur et à mesure qu'elle prolonge son développement. Ce que je veux dire par là, poursuit-elle, c'est que savoir jouer au badminton ne te suffira pas ici.

-De...Depuis combien de temps... vous...

-L'apprentissage. L'apprentissage est l'atout d'un bon agent. Il anticipe et connaît par cœur la vie et les questions éventuelles du sujet. Cela crée un malaise et place directement l'agent en position de force.

-...

-Allez ! Mets-y de la bonne volonté ! Tu dois tenir cinq heures ! Tu en es à peine à cinq minutes ! »

Elle crie pendant que je cours. Je suis sur le grand parcours au milieu du parc. Chaque seconde semble être une heure. Je suis à bout de forces. Madame Romanoff est... exigeante ! C'est le mot. Je me promets de tenir jusqu'au bout. Le mental y est... mais le physique... je sens mon corps qui faiblit. La migraine me prend, les rayons du soleil brûlent mes cheveux. Mes genoux se bloquent sans cesse, je me cogne dans chaque obstacle. C'est trop dur. Je tombe de fatigue. Elle m'ordonne de me relever. Courir, grimper, ramper, sauter, dans le sable, l'eau...

« J'étais plus petite que toi lorsque la salle rouge nous le faisait faire vingt-quatre heures de suite ! Tu me fais honte ! »

Chacune de ses remarques résonnent dans ma tête et rendent mon corps lourd. Encore plus lourd. Il devient à chaque pas plus difficile à déplacer. Elle est là à droite assise sur un transat, des lunettes de soleil, et sirotant un jus de fruit. Elle ne donne pas l'impression d'être feignante. Pas une seconde. Elle m'évoque plutôt une indifférence cruelle.

« Accélère ou le nombre de pas ralentis sera le nombre de pompes à la fin de l'exercice. » Je n'en peux plus. Je grimpe sur la corde à nœuds, traverse le palier de bois. Saute, et m'écrase lourdement dans le sable. Cette fois je ne peux plus me relever. J'entends ses pas qui approchent. La douleur devient secondaire, lointaine. Si bien que je fini pas avoir plus peur de sa réaction que de la course elle-même.

« Oh petite fragile ! Chochotte ! Douillette ! Si nous avions été en Russie tu te serais pris tellement de coups de bâtons que personne ne t'au reconnu. » Malgré ses semi-menaces elle m'aide à me relever et me tends une bouteille d'eau. Je sens les battements de mon cœur qui résonnent jusque dans mes joues couvertes de sable. « Je sens que ça va être long. Très long. Vas te changer tu es dégoutante. Après on va voir comment tu te bats. » Je retourne vers le bâtiment. Seule cette fois. Je m'arrête net devant l'escalier du raz-de- chaussée sidérée par l'effort à venir. Chaque marche est un véritable calvaire. Je monte à l'étage marche par marche, le tout en alternant pied droit et pied gauche afin de laisser à chacun de mes membres un bref repos. Une jeune femme descend. Elle doit avoir cinq ou peut être six ans de plus que moi. Elle me parle en anglais avec un large sourire. Je ne comprends pas un traitre mot de ce qu'elle dit. Je balance donc cette phrase, avec l'accent que j'épargne. « I... euh... mince... I don 't speak English... sorry. » Cette fois elle parle plus doucement en laissant échapper un rire léger. Je comprends. Viens me voir après j'essaierai de t'apprendre, un peu. Sa voix est incroyablement douce et posée. Je reprends ma longue ascension tandis qu'elle descends les marches quatre à quatre. Cette jeune femme, je sais qui elle est. Wanda, Wanda Maximoff, la sorcière rouge. J'ai entendu à la télévision qu'elle était là en Sokovie. Son pouvoir est incroyable, elle peut altérer le champ de probabilité. J'arrive finalement au bout de l'escalier puis du couloir. Je me change avant de faire machine arrière. Mes jambes me paraissent déjà bien plus légères. Je retourne près du parcours, il n'y a plus personne. Je fais un tour d'horizon. Rien. J'aperçois une sorte de hangar à une centaine de mètres. La porte est ouverte. Je m'approche doucement. L'intérieur est intégralement noir. La lumière est éteinte. J'hésite à rentrer, de peur que l'on punisse sévèrement ma curiosité. Je me retourne une fois encore vers l'extérieur. Personne. Toujours personne. Une faible lueur provient de l'intérieur. J'avance en silence. Doucement, mal à l'aise. Une ampoule tombe au-dessus d'un ring surélevé elle l'éclair en clignotant. Le reste est sombre. Je sens une présence. Je n'ai pas le temps de me retourner ! Quelqu'un se jette sur moi par derrière, me plaque au sol, m'immobilise en une demi fraction de seconde. Je suis terrorisée, mes muscles sont tétanisés par la peur. Je n'ose même plus respirer.

MAYA, Nouvelle avengersDonde viven las historias. Descúbrelo ahora