Entre famille & amour

Chapitre 26.

Sierra ? Elle s'en va ?

- Excusez-moi ma tante, Sierra s'en va ? Je demande. 

Son sourire disparaît pour faire face à l'incompréhension. 

- Sierra ne t'a pas prévenu ? Elle s'en va dans une semaine. Ses parents ont jugés bon que si elle avait réussi à faire des progrès ici, elle pouvait continuer chez elle. 

Est-ce pour ça qu'elle semble si... Distante ces derniers jours ? Elle s'en va... Ma tante continue de me parler, mais ma tête n'est plus avec elle, je ne suis plus avec elle. Sierra allait partir sans même me tenir au courant. Avait-elle même prévu de me dire au revoir ? Je recule du bureau toujours sous le choc. 

- Tu devrais y aller avant d'être en retard. Bonne journée ma chérie. Me dit ma tante. 

Elle sourit faiblement et je sors. Je vois des femmes bouger dans la salle à manger, sûrement sont-elles en train de nettoyer, je vois des filles sortir pour aller en cours, d'autres courir car elles ont sûrement oubliées quelques choses, je vois tout cela se dérouler sous mes yeux, mais c'est comme si je n'étais pas là, comme si j'étais un fantôme dans la scène, comme une spectatrice devant l'estrade. 

***

- Mademoiselle Chaumont. M'appelle mon professeur de mathématiques avec son accent Québécois. 

Je reviens à moi tournant ma tête vers le professeur. Les élèves me regardent en fronçant les sourcils. Oh, excusez-moi d'être humaine et de penser à autre chose que calculer des chiffres pour trouver la valeur de x ! Excusez-moi d'être humaine et de m'en faire pour quelqu'un d'autre que ce pauvre x sans valeur ! 

- Veuillez répéter ce que j'ai dis, s'il-vous-plaît. Me demande-t-il d'un ton provocateur. 

C'est lui qui me cherche là. Il sait que je n'ai pas écouté, alors pourquoi faire style de ne pas comprendre ? C'est totalement idiot. 

- Sûrement quelque chose en rapport avec la valeur de x, sûrement comment résoudre cette équation. Je ne sais pas vraiment, je n'écoutais pas monsieur. Mais ça, vous le savez, n'est-ce pas ? 

Il me regarde fixement pendant que les élèves autour de moi, chuchotent à quel point je suis impolie. Allez-y, parlez, critiquez, vous ne valez sûrement pas mieux. Il n'y a que Annie au fond de la salle qui ne dit rien, elle me regarde même en souriant. Je lui rends son sourire pendant que le professeur reprend son cours sans même me prêter la moindre attention. Je n'ai pas été insolente, j'ai même été courtoise. 

***

Lorsque je rentre à l'internat, je croise ma tante dans l'entrée avec une coupe remplie de macarons. Elle me regarde en fronçant légèrement les sourcils. Je suis sûr que ce professeur m'a dénoncé. Mais je n'en ai rien à faire, je ne pense pas qu'il aurait aimé que je lui mente, ou peut-être que si, mais dans les deux cas, je n'avais pas la réponse à sa question. 

- Avoir répondu à ton professeur n'était pas la meilleure chose à faire Mathilde. Me dit ma tante alors qu'elle dépose la coupe de macarons sur le milieu de la table. 

Alors c'est elle qui met la table ? Je pensais que c'était tous son groupe de bonnes.

- Je n'ai pas répondu insolemment si c'est ce qu'il t'a dit. J'ai été polie. Et, de toute façon, je n'avais pas la réponse à sa question. Je me suis perdue dans mes pensées cinq minutes, cela arrive à tout le monde ma tante, même à vous.