Chapitre 26.

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Mathilde.

Depuis quatre jours maintenant, l'ambiance avec Sierra est à son comble. Elle est distante, ne me parle que par petits mots, ne montre plus le moindre signe de bonheur. Elle se lève, mange, va en cours, fait ses devoirs, mange et va se coucher. C'est un robot. Comme si on la contrôlait, comme si elle suivait un chemin bien tracé devant elle et qu'elle ne voulait pas s'en éloigner. Pas que cela me déplaise, au moins elle ne boit pas, ne se drogue pas, ne cherche pas à se faire du mal. Mais ce n'est pas Sierra devant moi chaque jours. Physiquement si, mais émotionnellement, caractériellement, non, ce n'est pas elle. Et la Sierra que je connaissais, la Sierra qui, chaque jours, se battait, me disait qu'elle n'avait qu'une envie s'était d'abandonner, mais qui se battait, qui luttait pour retourner chez elle et reconstruire sa vie, me manque. Parce que ça, c'est la vrai Sierra. 

Je l'observe du haut de mon lit se préparer afin d'aller prendre le petit déjeuner. Elle a enlevé son piercing aussi... Cela n'est définitivement pas la Sierra que je connaissais. Celle que je connaissais n'aurait jamais enlevé son piercing, même pour tout l'or du monde. Elle enfile son uniforme, remet en ordre ses cheveux, fait son lit, et part de la chambre sans même m'attendre. Je souffle. C'est devenu une habitude depuis quatre jours. Elle ne m'attend plus. Je me lève à mon tour, fait rapidement mon lit, enfile mon uniforme et je me fais une queue de cheval. Vue le temps, que je les laisse détachés ne servirait à rien. Une forte pluie s'écrase sur les carreaux, et d'énormes bourrasque de vents l'aide. Quand est-ce que ce temps s'arrêtera-t-il enfin ? Quand est-ce que tout redeviendra paisible, normal ? Il n'y a pas d'arc-en-ciel sans un peu de pluie dit-on. Mais ce n'est plus "un peu de pluie" là, c'est une sorte d'énorme ouragan qui s'acharne. 

***

- Mathilde, veux-tu me suivre s'il-te-plaît. Me demande ma tante à la fin du repas.

Alors que toutes les autres filles remontent dans leurs chambres et afin de chercher leurs affaires pour aller au lycée, je suis ma tante dans son bureau. Que va-t-elle me dire cette fois ? Qu'ais-je fais ? J'espère qu'elle n'est pas revenue sur sa décision de me laisser partir, je ne vais pas tenir encore longtemps à jouer la comédie de la fille parfaite. Je me tiens là, face à son bureau fixant les murs gris qui nous entourent. Avec ce temps, la pièce n'est pas très éclairés. Même les plusieurs lampes réparties dans son bureau n'éclairent pas assez pour que l'on voit véritablement comme en plein jour. J'espère qu'elle ne va pas me retenir trop longtemps, je n'ai pas envie de rater mon cours d'anglais. J'ai passé la moitié de ma soirée sur le devoir que nous devions rendre ce matin. 

- J'ai parlé avec tes parents. Ils ont dit qu'ils seront heureux de te revoir. Ils t'ont achetés un billet d'avion pour le vendredi vingt-deux décembre. Je vais me prendre un billet pour le même jour. Je passerais les fêtes avec vous. Mon frère me manque et ta formidable mère aussi. M'annonce-t-elle.

Je souris. Tu seras peut-être là pour assister à la grande bataille alors. À moins que je sois gentille et que je laisse quelques semaines de repos en plus à mes parents ? Je ne sais pas, tout dépendra de comment se passera mon retour. En tous cas, pour eux, c'est le calme avant la tempête. 

- Je suis heureuse de pouvoir passer Noël avec vous ma tante. Je dis. 

Elle sourit à son tour. Elle me tend mon billet d'avion qu'elle a prit soin de faire sortir. Le petit papier fin entre mes doigts me picotent. Plus que quelques semaines et je serais enfin chez moi. 

- J'espère que tu es autant heureuse que Sierra de rentrer chez toi. Toi comme elle avez fait d'énorme progrès en très peu de temps. 

Entre famille & amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant