CHAPITRE I

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Les gyrophares de plusieurs voitures de police teintaient toute la rue de bleu. Les policiers étaient éparpillés partout, entre ceux qui posaient des questions aux peu d'adolescents qui restaient de la soirée aux regards ahuri et ceux qui inspectaient les lieux. Les quelques voisins curieux étaient sortit pour voir ce qu'il s'y passait. L'un d'eux, petit, gras, le visage figé, dégarni et vêtu d'un peignoir s'avança d'un pas décidé vers un des agent de police qui prenait des notes, grand, maigre comme un fil de fer et moustachu.

« Ah, c'est pas trop tôt ! On n'en pouvait plus de tout ce vacarme ! Figurez-vous que je travaille, moi, demain ! Alors tâchez de faire votre boulot nom d'un chien ! »

Le policier, levant son nez de son calepin et prêt à riposter se préparait à lui répondre quand un homme vint le couper.

«Monsieur, deux jeunes adolescentes qui se trouvaient à cette soirée sont portées disparues, je vais vous demander de faire preuve de reconnaissance et de bien vouloir regagner votre domicile et de nous laisser faire notre travail, merci de votre compréhension. »

L'homme, ne sachant que dire, hocha doucement la tête, gêné et reparti sans un mot en direction de sa maison.        

Le policier, se sentant prêt à protester, se tourna vers la silhouette qui se tenait près de lui. Il y vit un homme particulièrement grand et élancé, vêtu d'un long manteau noir en daim. Il avait des cheveux noirs et gras qui lui tombaient sur le front, sombres et éteints comme la nuit, tout comme ses yeux. Ses yeux, qui s'accompagnaient de cernes sombres et d'un teint blafard, n'avaient rien de rassurant. Sa voix, douce et calme, se distinguait grandement de ce physique atypique. Il a l'air d'un SDF, pensa le policier.

«Euh, à qui ai-je l'honneur, monsieur j'aime-couper-la-parole ? » commença le policier, tentant de mettre dans sa voix une touche d'autorité mais se rendit vite compte que ce n'était pas efficace devant le regard de cet étrange homme qui paraissait imperturbable.

L'homme sourit.

«Veuillez excuser mon impolitesse, sergent, mais l'envie était trop grande. Voilà bien une de mes faiblesses. »

Face au policier qui levait un sourcil avec un air interrogateur, le mystérieux inconnu sorti d'un geste calme son insigne.

«Inspecteur Louis Blanchard du FBI. »

« Le FBI ? Comment se fait t-il que vous soyez déjà au courant ? »

«Disons que j'ai mes sources.» se contenta de répondre l'inspecteur.

Le policier n'osait répondre devant les petits yeux noirs de cet homme qui brillaient d'impatience. Il ignorait pourquoi, mais il ressentait un profond malaise face à cet homme ambigu. Mais étrangement, il sentait qu'il n'avait rien à craindre.

« Me permettez-vous de vous suivre à l'intérieur ? Je ne prendrai que quelques notes rapides. »

« Si vous me promettez de ne plus me décrédibiliser devant qui que ce soit. » lança le policier, tentant à présent l'humour, après avoir constater que l'autorité face à cet individu était vaine.

« Cela va de soi. »

Ils entrèrent alors dans la grande maison située en plein cœur de Santa-Fe.

Ils y découvrirent deux jeunes filles assises sur un grand canapé, l'une avec une couverture sur les épaules, l'autre se tripotant les mains, les deux l'air complètement déconnecté et le teint livide.

L'agent de police pris une chaise derrière lui devant la grande table de salle à manger et s'installa devant les filles.

«Bonsoir mesdemoiselles. Je suis le sergent John Powell et voici l'inspecteur Blancard. Nous aimeri..

«Blanchard.» corrigea l'inspecteur, insistant sur son accent français, en regardant autour de lui la décoration de la somptueuse maison, les mains derrière le dos, ne semblant pas écouter, mais apparemment très attentif. Après quelques secondes de silence, le policier, repensant à leur conversation avant d'entrer dans la maison, reposa son regard sur les adolescentes et reprit, troublé.

«Oui, pardonnez-moi. Comme je vous disais, nous aimerions vous poser quelques questions qui nous aiderons grandement pour l'enquête.»

Les filles ne bougèrent pas d'un poil, le regard dans le vide. Il commença a se demander si elles étaient vraiment aptes à répondre pour aujourd'hui ou fallait t-il attendre le lendemain. La question ne se posa pas très longtemps, Blanchard ayant pris brusquement une chaise derrière lui afin de s'y asseoir maladroitement.

«Mesdemoiselles, veuillez excuser notre intrusion quelque peu perturbante. Cependant, vos amies sont en danger, mais tout espoir n'est pas perdu. Elles sont peut-être encore sauves. Si nous sommes là, c'est pour elles, pas pour vous faire parler pour nos beaux yeux.»

Les regards des trois personnes étaient posés sur lui, mais il ne sentait toujours aucune marque d'humiliation.

« Commençons par vos prénoms.»

« Abbigail Alvarez et Alexis Hampton. »

Toujours d'un ton calme et rassurant, l'inspecteur poursuivit, les mains jointes et les index sur la bouche. Powell, lui, avait immédiatement dégainer son calepin.

«Bien. Maintenant, racontez-nous votre soirée, de A à Z. veillez à n'omettre aucun détail, je vous pris.»

Destin Funeste [PAUSE]Where stories live. Discover now