Parvati, déesse de l'eau

L'apprentissage

- tu es si impulsive... si épris de justice... exactement comme ton père et tu en oublies de faire confiance en ton instinct

Sur le point de s'évanouir, elle releva presque malgré elle la tête. Elle rencontra les yeux verts, les plus immenses, les plus extraordinaires qu'elle aie jamais vu. Si... elle avait déjà vu ces yeux... c'étaient les siens...

- tu as fait confiance à un inconnu et avec ton pouvoir tu as détruit un village innocent. Oh ma fille qu'as-tu fait ?

- C'étaient des monstres... murmura t'elle car elle savait qu'elle avait fait une effroyable erreur

- As-tu vu ces monstres ? les as-tu regardé faire du mal ? as-tu vu les esclaves dont cet homme parlait ?

Sa mère, oui cette merveilleuse déesse qu'elle n'avait jamais vu, vêtu d'une robe blanche éclatante pieds nus aussi belle que dans les légendes, ses longs cheveux blonds attachés en une tresse, lui parlait avec une colère non dissimilé . Elle tournait autour d'elle en parlant et Parvati sentait sa déception et sa colère tournoyer autour d'elle.

- Même si ces hommes étaient des « monstres comme tu dis » les éliminer avec une telle froideur était ce la solution ? Sans leur parler ? Sans les raisonner ?

- Oh mère qu'ai-je fait ?

- Tu as détruit une ville sainte, dont j'étais la déesse protectrice depuis des millénaires. Tu as tué des hommes et des femmes dont la vie était simple et généreuse. J'ai réussi à en sauvé la plupart quand j'ai entendu leur prière. Mais je n'ai pu en sauver quelques uns...

Parvati tomba a genoux dévasté par l'ampleur de son erreur

- Il m'a menti... cette homme qui semblait si malheureux m'a menti ! sanglota t elle

Sa mère se mit à sa hauteur puis la serra dans ses bras avec amour

- Je sais que tu l'as fait par bon cœur mais tu l'as fait sans réfléchir. Tout le monde n'est pas comme les moines qui t'ont élevé ou comme ta grand- mère. Tu as aveuglement fait confiance à un homme sans scrupules, qui ne vit que pour faire du mal .Tu ne peux même pas imaginer les conséquences. Il savait qui tu étais et il a mis ce plan diabolique à exécution pour s'emparer de la dague de la vie qui était gardé dans ce temple.

- Quoi ??? mais qu'est ce que sait maman ???

- Un entrefact très puissant qu'avait créait puis bannit mon propre père. Plus celui qui l'utilise est dévoré par le mal, plus il est puissant. Entre les mains de l'abominable Shougen, ce pays va connaître un règne de terreur

- Tu seras puni Parvati, ajouta t elle

Apres un dernier regard à sa fille elle se leva, les larmes aux yeux et parla d'une voix qui résonna dans toute la vallée

- Je te maudis Parvati fille de Akan et de la déesse Phereti. Cette malédiction ne sera levée que le jour ou tu remettras l'œil de la vie à son propriétaire.

- Je le ferai mère !! même si je dois y laisser ma vie ! je te le promets !!

Elle se retourna et commença à disparaître doucement sa robe volant autour d'elle

- Maman !!! cria Parvati d'une voix désespérée. Je t'en prie...je voulais juste...

- tu voulais quoi ? rétablir la paix et la justice ? Eh ben... en déchaînant les eaux de ce fleuve sacré par impulsivité tu y a laissé tes pouvoirs et la paix de ton âme. Tes pouvoirs eux reviendront bientôt, mais la paix de ton âme, tu l'as laissé las bas...

Et elle disparut dans un nuage de fumée.

La malédiction ne tarda pas à se manifester. De retour au temple, elle se dirigea directement vers son lieu de retraite. Mais oh surprise, des qu'elle entra dans l'eau sa peau se mit a changer puis a miroiter. Paralysée par la peur et la douleur et essaya de vite sortir. Mais dans sa précipitation, elle tomba dans l'eau. La douleur fut insoutenable ! Elle parvint à sortir en se traînant et la vue de son bras lui fit pousser un cri. Il était rose !! Ainsi que le reste de son corps. Sa chevelure avait disparue laissant place à... rien ! Un crâne lisse piqueté et rose. Rose comme... une fraise ?? Elle se mira. Son visage était presque... une fraise !

La fraise n'est elle pas l'emblème de sa mère et elle-même son fruit préféré ?

La malédiction se rappela t elle. Morte de peur, elle rentra à nouveau dans l'eau et eu la même réaction : une douleur lancinante. Elle réessaya plusieurs fois puis brûlante de douleur elle se rendit a l'évidence : elle ne pouvait plus entrer dans l'eau ; cet élément qui fait partie de sa vie. Elle rentra chez elle, le cœur en lambeaux.

Anéantie, Parvati resta cloîtrée dans sa chambre ne sachant plus que faire. Elle pleura, cria, se maudit sans pouvoir trouver une solution. Plus le temps passait et plus lui parvenait l'écho de ces villages détruits par Shougen. Puis un soir, elle prit son courage à deux mains et alla se confier la honte dans l'âme à sa grand-mère et au moine supérieur. Ces derniers l'écoutèrent attentivement, puis avec amour la prirent dans leurs bras et lui témoignèrent tous leur amour et leur compréhension. Avec leur bénédiction, elle se mit sur la route, à la recherche de cet homme cruel qui l'avait berné.

Apres des mois de recherches, de combats, de pleurs et d'un grand vide causé par son incapacité à entrer dans de l'eau, elle retrouva le diabolique Shougen dans un village qu'il venait de mettre à feu et à sang. Il se tenait au milieu du village en feu, un sourire cruel sur les lèvres. Parvati réprima son envie de se précipiter pour le défier, ce qui serait se jeter dans la gueule du loup. Donc assise derrière un bosquet, elle se mit a réfléchir, mais le fit vite car elle savait que le brigand aller se mettre rapidement en route pour rependre la mort. Elle décida d'utiliser sa connaissance du monde mythique et la cupidité qui accompagne tout homme diabolique et cruel comme Shougen.

Armée de son seul courage, elle s'enveloppa de sa cape de moine et se dirigea vers un esclave un peu à l'écart.

- Esclave, dit elle d'une voix douce, pourrais tu remettre un message a ton maître ?

L'esclave en question hocha la tête et prit le message qu'il partit donner à celui qu'il redoutait tant

- Maître, dit il la tête baissée et à genoux un message pour vous

- De qui ? demanda ce dernier d'une voix dure

- D'une femme maître