Prologue

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Un bruit de porte qui s'ouvre.

Le bruit de cette même porte qui claque.

Des cris.

Un bruit de gifle.

Des pleurs.

Des bruits de verre qui se casse.

Un bruit d'étouffement.

Une voix qui supplie d'arrêter.

Une autre voix qui dit de la fermer.

Je ne peux pas rester comme ça à rien faire. Je descends, l'odeur d'alcool bien présente dans la pièce. Ils ne m'ont pas entendu.

Je le retourne et lui mets un coup de boule dans le nez. Il tombe au sol le nez en sang. Il ne se relève pas, je l'ai assommé. Je me retourne pour prendre ma mère dans mes bras et la calmer. Elle pleure à chaude larmes, si je n'étais pas intervenu, il l'aurait tué. Cet homme est tout sauf un être humain, et ça ma mère l'a découvert trop tard. Elle ne peut pas partir d'ici, il l'a menacé de mort si elle portait plainte à la police et elle a beaucoup trop peur alors elle subit. Je ne peux rien y faire, je n'ai que 15 ans.

Il est hors de question qu'elle dorme dans cette maison ce soir. Je ne le laisserai pas la toucher. Je l'emmène chez les voisins-ils sont au courant de la situation et nous ont toujours dit qu'on pouvait venir chez eux en cas de problèmes-et repart chez nous. Il est toujours au sol et il ronfle comme un porc, en même temps c'est ce qu'il est. Cette pourriture qui me sert de paternel, ne représente plus ce rôle depuis des années. Pour moi c'est l'homme qui a engrossé ma mère et ça s'arrête là. Malheureusement pour lui je suis fils unique et ma mère ne peut plus procréer. Pourquoi malheureusement? Tout simplement car je suis gay.

Je l'ai su le jour de mes 12 ans, ma mère et le bâtard avaient invité leurs amis et leurs enfants. Ça faisait quelques jours que mes hormones d'adolescents s'étaient montrés et je commençais à sentir le désir. Je ne connaissais pas encore tout ce monde sexuel mais je savais comment me faire plaisir. Et ce jour-là je n'arrivais pas à détourner mon regard d'une personne. Il s'appelait Jake.

À un moment on s'était éloigné dans un coin et on discutait un peu, il m'avait demandé s'il pouvait tester quelque chose sur moi et j'ai accepté. Il m'embrassa alors et s'en suit un long et doux baiser, qui me donna des frissons partout dans le corps. Il m'avait retourné la tête et l'esprit. Les semaines passées et on apprenait à se connaître de plus en plus et 2 mois après on décida de se mettre en couple. Il avait duré longtemps, 2 ans après nous étions encore ensemble, jusqu'à ce jour. C'était l'anniversaire de nos 2 ans et bien-sûr personne n'était au courant pour nous. Alors on avait décidé de faire notre coming-out devant nos parents, à commencer par les siens. Ils l'avaient bien pris, ils étaient même heureux pour nous, alors, tout en étant euphorique, on était partis chez les miens.

J'ai commencé par leur dire que j'étais gay, ma mère souriait et mon "père" n'avait aucune réaction. Jusqu'à que je dise que Jake était mon petit copain. Il s'était levé et s'approchait de nous et il fit la chose à laquelle je pensais le moins, il attrapa Jake par le col et il lui avait éclaté la tête contre le mur. Je lui hurlais d'arrêter en pleurant tandis qu'il continuait à lui frapper la tête contre le mur, il s'était retourné face à moi et m'avait lancé un regard noir qui en disait long sur ce qu'il pensait de moi à ce moment-là. Il partit de la maison après un dernier coup et quelques minutes après les secours arrivèrent.

3 semaines. Ça faisait 3 semaines qu'il était dans ce coma. Le jour de son réveil j'étais à son chevet, il m'avait regardé avec terreur et m'avais dis de partir, loin de lui, qu'il ne veut plus jamais me voir, que lui et moi c'est terminé. Mon "père" l'avait traumatisé, j'ai perdu mon premier petit copain à cause de mon "père". Depuis ce jour je ne le considère que comme un homme démoniaque, il n'est plus rien pour moi. Il est juste "André".

La FugueWhere stories live. Discover now