1- La maisonnette

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Autour de moi, tout était blanc. Je n'avais aucune notion du temps, ni de l'espace. Je flottais dans une sorte d'épais brouillard et ma vision était floue. Je n'y comprenais  rien du tout; j'étais complètement perdu. Perdu dans ma tête.

Soudain, une voix se fit entendre. C'était une voix familière, mais je n'avais aucune idée sa propriétaire. Car, oui, c'était une voix féminine. Elle ne cessait de répéter : "Jean-Charles, Jean-Charles... Ça va aller, je suis avec toi." Elle n'arrêtait pas de répéter ce prénom qui, je suppose, pouvait bien être le mien. J'aurais aimé comprendre qui j'étais, où j'étais, et pourquoi ici. Enfin bref. La seule chose constructive que je pouvais faire à présent était de chercher d'où provenait la voix. Ce n'était pas chose facile puisque j'aurais pu jurer qu'elle résonnait tout autour de moi. Je ne savais que faire, et c'est pourquoi j'abandonnai l'idée aussitôt.

Ce n'était que quelques instants plus tard que mon entourage se transforma peu à peu. Mes pieds se posèrent d'abord sur un sol composé principalement d'un mélange de terre et de tiges de plantes pèle-mêle. Je fus ébloui par une intense source de lumière, et un ciel d'un bleu profond apparut au dessus de moi. Ainsi, je me retrouvai peu à peu dans ce qui semblait être un champ de blé. Je regardai tout autour de moi, et aperçus une maisonnette à quelques centaines de mètres de moi. Je me dirigeai alors lentement vers cette maisonnette. Lorsqu'il n'y eu qu'une dizaine de mètre qui me séparât du bâtiment, je remarquai qu'une épaisse fumée noire s'échappait de la cheminée. En y regardant de plus près, par la fenêtre, je vis des flammes à l'intérieur. C'est alors que j'entendis des cris étouffés provenant de l'intérieur, et je supposai que quelqu'un était resté prisonnier. Je me hâtai de me rendre à la fenêtre la plus proche des cris, mais lorsque je pus apercevoir le visage du malheureux à travers la fumée, tout mon être se bloqua d'un seul coup. Je restai bouche bée en observant ce visage familier. Après plusieurs longues secondes, tout le paysage commença à disparaître pour laisser place à l'environnement blanc que je connaissais bien.

L'épais brouillard avait repris sa place et ma vision était de nouveau floue. De plus, le sol sous mes pieds avait disparu à son tour, ce qui fait que j'étais de retour à ma situation de départ, flottant dans le vide dans un univers tout blanc situé entre la réalité et l'imaginaire. J'étais encore troublé par ce que je venais de voir, ou plutôt qui je venais de voir. Une tonne de questions me traversaient l'esprit et cela empêchait ma réflexion quant à mon questionnement de base à propos de cet univers parallèle étrange. Soudain, trois portes apparurent devant moi, et ce fut bien assez pour me sortir de ce questionnement infernal. À présent, je fixais les trois portes identiques positionnées en une ligne courbe. J'espérais que l'une d'entre elles pouvait mener vers le monde réel, pour ainsi mettre fin à mes inquiétudes.

Sans prévenir, un bruit semblable à celui d'un détecteur de fumée se fit entendre. Étant pris par surprise, je décidai d'ouvrir la porte du centre et de passer à travers, même si elle ne semblait mener nulle part. Je me sentis comme aspiré vers le bas par une force plus intense que la gravité. Ma chute fut péniblement longue.

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L'infirmière appela le médecin. Lorsque celui-ci arriva dans la chambre, ils firent trois tentatives de réanimation, après quoi le médecin nota dans un carnet la date et l'heure du décès. L'infirmière commença à ranger et nettoyer la chambre.

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⏰ Last updated: Jun 11, 2017 ⏰

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Voyage à travers le videWhere stories live. Discover now