Il se retenait de ne pas me crier je le savais parce qu'il mettait de l'emphase sur chaque mot qu'il prononçait.

Je paniquais parce que même moi je savais d'où ça sortait.

Je reçois un message pendant qu'il continuait à me demander : qui? Avec qui Leïla tu te maries putain?

Je lis le message qui me défile sous les yeux.

Nourhan -Pour tes fiançailles avec Driss ! Il le dit à tout le monde au kebab ma belle, il en est très fier !

Sans m'en rendre compte, je dis à voix haute « Driss ».

-Quoi?Driss ?

Oh non il a cru que j'ai répondu à sa question ?!?!

-NON

-Tu as dis Driss non ?

-Oui, mais pas

Il me coupe. Tout allait si vite.

-Ah okay je comprends maintenant, pendant que Chems est en prison, on se trouve un gars qui a une meilleure situation pour se marier. Ah d'accord !

-Non ce n'est pas ça du tout Chems, je peux tout expliquer, écoute-moi !

-Voilà pourquoi j'ai jamais voulu de femme dans ma vie, toutes les mêmes.Bsahtek. (Félicitations)

Il raccroche.

Non, non, non.

Je ne pouvais pas le laisser me filer entre les doigts.

J'ai appelé dix fois Youness pour qu'il me donne le numéro de sa prison, il ne répondait pas.

J'ai essayé de trouver un moyen de l'appeler via la prison, mais il ne me donnait pas l'autorisation.

J'ai même songé à appeler le père de Chems.

Je pleurais et j'avais de la misère à respirer, je ne pouvais pas le perdre à cause d'un con !

Quand soudain j'ai eu une idée et ça m'a énergisée.

Je prends mon téléphone et j'envoie un message à Nourhan.

Moi-Driss est encore au kebab ?

Elle-Oui

Je mets un survêtement, un manteau, je m'attache les cheveux et je prends mes clés.

Pour la première fois en six mois, je sortais toute seule, mais l'adrénaline avait envahi mon corps.

Je prends le bus et je sors à l'arrêt devant le kebab.

J'y rentre à l'intérieur, je vois Driss et sa petite clique en train de faire du bruit comme d'habitude.

Dès qu'il me voit, son visage change.

Son ami dit : Driss c'est ta femme haha !

J'ai commencé à sourire et rire légèrement en baissant la tête.

Je remarque le verre d'eau rempli de glaçons à ma droite.

Je le prends et je le lance à la gueule à Driss.

Ils ont tous fais un : Ohhhhh !

Driss s'essuyait en me faisant un regard revolver, il allait me tuer.

- Tu vas bien m'écouter toi et même tes petits copains. Je m'en fou de ta gueule et ca toujours été le cas. Même avec un bâton je ne te toucherais pas. J'ai jamais été fiancé à toi et même si on me paiera, je ne voudrais pas être fiancé à toi. Maintenant, laisse-moi tranquille et arrête de t'inventer une vie avec moi s'il te plaît.

Je suis partie sans même les regarder. Je décide de marcher vers le métro à la place de prendre le bus.

Ça faisait 5 minutes que je marchais dans un quartier désert quand j'entends au loin une voiture s'arrêter, une porte se claquer et des pas pressés dernière moi.

: LEÏLA

Je me retourne et je vois Driss qui s'approche presque en courant.

Il faisait peur et il faisait noir dehors. Eh oui en hiver à 16 h, le ciel devient sombre.

Il était temps de prendre le taureau par les cornes et combattre ma peur.

Je le fixais. Je l'attendais.

J'avais caché dans ma manche une bouteille de poivre de cayenne et dans ma poche une alarme anti-viol.

Ses yeux étaient noirs de colère. Il était encore mouillé par le verre d'eau.

Il s'approchait de plus en plus et je commence à faire semblant de pleurer.

Driss change d'expression.

-Driss... OK j'abandonne... je peux plus faire semblant.

Il est à un mètre de moi.

- J'ai des sentiments pour toi...

Driss semblait surpris.

- Tu es mieux que Chems et je peux pas m'empêcher de penser à toi. Je t'ai rejeté parce que j'ai peur que les gens me jugent...

Il était à 50 centimètres de moi.

- J'ai compris tout mon petit jeu depuis le début

Oh non... je suis fichue.

-Je savais que je te plaisais bien

Il avait un sourire de vicieux...

Fiou ! Heureusement qu'il est con..

Quelques centimètres nous séparent maintenant.

Il allait mettre son bras autour de moi quand en deux trois mouvements, je lui asperge du poivre de cayenne dans les yeux. Il commence à crier de douleur et mettre ses mains sur ses yeux. Je lui donne un coup dans ses parties.

Il est tombé automatiquement sur ses genoux. Et pour finir le tout, je lui mets un coup de pied dans le ventre.

-Reste.Loin.De.MOI.

Voilà comment l'élève a surpassé le maître.

Je me suis retourné vers mon chemin initial, j'étais rempli de fierté et je savais que la suite allait bien se passer.

Je me suis sentie forte comme une lionne qui rugit pour affirmer sa présence.

Arrivée chez moi, j'ai tout raconté à ma mère et elle m'a longuement pris dans ses bras.

J'ai toute de suite écrit par la suite une longue lettre à Chems lui expliquant tout.

4 jours plus tard.

J'étais chez ma psychologue quand j'ai craqué.

-Vous allez bien aujourd'hui ?

-Il me manque.

Deux, trois larmes coulent de mes yeux et me trahissent sur mon réel état.

-Qui?

Elle m'a tendu un mouchoir.

- L'homme que j'aime

Voilà, je venais de dire à une personne que j'aimais Chems.

- Si vous saviez comment il rend les petites choses plus belles... À quel point le fait de savoir qu'il va bien me rassure et celui de ne pas avoir de ses nouvelles quand il conduit longtemps, m'inquiète.Je rêve d'être marié à lui et je rêve que notre seul problème soit qu'il en ait marre que je lui cuisine des pâtes....

Elle me suggère alors de lui parler de mes sentiments et c'est dans cette lancée que je décidé de remplir le formulaire de demande et information relatives aux visites (détenu), d'y inclure tous les documents demandés et la poster.

Ensuite, je n'avais qu'à attendre la réponse.

Après deux semaines et demie d'attente, j'ai reçu une réponse favorable.

Je t'attendsWhere stories live. Discover now