Day 7 "Une autre victime"

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Je regarde le journal et la nouvelle... Aujourd'hui nous sommes vendredi et je comprends enfin pourquoi Sky n'était pas présente toute cette semaine. Son père s'est fait tué par Everyday.

La ville a installé un couvre-feu à partir de 21h30 mais je ne crois pas que cela va nous servir à grand chose. D'autres villes ont fait pareil et Everyday a quand même fait des victimes... Everyday fait ce qu'il veut, où il veut, quand il veut et avec qui il veut. Et personne n'a encore compris j'ai l'impression.

Je me lève de la table de la cuisine et enfourne le journal dans la poubelle quand je sens une présence m'observant. Je tourne la tête et je ne vois personne. Ça doit être encore ma paranoïa ou un truc comme ça.

Après avoir mangé quelque chose, je retourne dans ma chambre et monte sur le bord de la fenêtre. Puis, j'agrippe le bord du toit au-dessus de moi et me soulève jusqu'à celui-ci.

Je souffle puis pars m'installer au plus haut, là où la pente est la moins dure. Je regarde les étoiles et rêve d'une meilleure vie en même temps. Je réfléchis à mes multiples séances chez ce psychologue qui ne m'aide en rien à part parler de ce qui ne va pas, mais sans rien faire évidemment. Je me sens libre de tout ici.

J'inspire. J'expire.

L'air me fouette le visage doucement.

J'observe la vue. Les sapins de Whitebrook sont surmenés par les milliers d'étoiles. J'observe quelques routes qui serpentent entre ces arbres. C'est magnifique.

Je ne dis jamais à personne que je suis ici. Même pas à mon psychologue. Ici, c'est à moi. Ici, j'ai l'impression que le monde est à moi et que je suis la dominante. Que personne n'osera jamais plus m'attaquer de quelconque manière. Je suis maître de mon présent et de mon futur.

Plus le temps passe et plus j'ai envie de rester mais malheureusement je dois partir avant qu'il revienne. Il est tard et je sais ce que ça signifie. Une heure qu'il n'est pas revenu. Mon père est allé au bar, et ce n'est jamais bon signe. J'ai déjà mangé et je lui ai quand même laissé un plat de pâtes sur le bar.

J'avais une part de moi qui espérait qu'il n'y retourne pas. Un mois qu'il avait tenu. Pourtant au fond, j'attendais juste le jour où il retomberait. Et il est retombé.

Les vieux réflexes prennent possession de moi, des réflexes qui me font tant souffrir...

Je me lève et me retourne comme j'étais partie de ma chambre. Très vite, je me dirige vers la porte et la verrouille. Je ferme mes volets et me retrouve dans le noir, comme si je n'existais pas.

Je m'assois à mon bureau, seule la petite lumière posée sur celui-ci subsiste et me montre quelque chose que je n'avais pas touché depuis longtemps. J'avais promis à mon père de ne pas recommencer et lui de son côté avait promis de ne pas retomber dans l'alcool.

Sauf qu'il a trahit sa promesse.

Je me mets à verser quelques larmes. Je n'en peux plus...

J'attrape la lame de rasoir et commence à tracer des lignes sur mon poignet. La douleur de celui-ci me fait oublier celle que j'éprouve chaque jour.

Je me déteste.

Quand je lâche la lame, mes poignets en sang et mon visage trempée, je me sens bizarre.

Des coups venant de ma porte retentisse ainsi que des grognons. Mon père est là et j'avais raison.

J'aimerai tellement oublier tout ce qu'il m'a fait, mais malgré toute la bonne volonté que j'y mets... je n'y arrive pas.

Je n'oublierai jamais ce qu'il m'a fait cette nuit, comme je n'oublierai plus jamais de fermer ma porte à clé.

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