IV

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  Le soleil se leva, et je me trouvai toujours dans la cuisine.
 
  Je n'avais pas bougé, pas dormi non plus. J'avais passé toute la nuit à fixer cette inscription sur la vitre de la cuisine, faîte par les griffes de ce monstre.

  Elle allait revenir. Cette bête allait revenir pour me chercher, et je ne pouvais rien y faire. Je ne savais déjà pas comment j'allais expliquer l'état de la vitre à ma mère lorsqu'elle se serait réveillée.

  La journée s'annonçait très compliquée.

  En parlant du loup, j'entendis ma mère descendre les escaliers et se diriger vers la cuisine. Je me mis à paniquer, et réfléchis à toute vitesse à un moyen de cacher la vitre.

  Plus facile à dire qu'à faire.

  << Jed ? C'est toi ?>> Fit ma mère, sans doute en voyant la lumière de la cuisine allumée.

  Elle se rapprochait, elle allait voir l'inscription sur la fenêtre et je ne saurais même pas comment lui expliquer qu'est-ce que mon nom faisait sur cette foutue vitre.

  La lumière du couloir s'alluma, ma mère n'était plus qu'à quelques mètres.
 
<<Jed ! Retourne te coucher ! >> Fit ma mère, elle était derrière la porte, elle allait rentrer.

  Et merde.

  J'envoyai alors mon poing dans la vitre, qui vola en éclat alors que ma mère entrait dans la cuisine.

  << Mais qu'est-ce​ qui te prends ?! Pourquoi as-tu fait ça ?!>>

  Ça me faisait un mal de chien, je ne sentais quasiment plus ma main, seulement une intense sensation de brûlure à cause de la blessure, et je ne savais pas quoi dire à ma mère, alors je me contentais de la regarder bêtement, abasourdi.

  << Tu es vraiment infernal, Jed ! Regarde un peu l'état de la cuisine maintenant ! Et ta main ! >>

  J'eu peur qu'elle ne se soucie que de sa vitre, mais cela me toucha qu'elle se souciait​ de moi, même si j'en étais complètement responsable.

  En effet, ma main n'était pas prête de se remettre du choc : des bouts de verre incrusté un peu partout dans des plaies, et une grande entaille sur tout le dos de la main qui saignait abondamment. J'arrivais à peine à bouger les doigts, et encore, c'était tout de même très douloureux.

  << - Comment est-ce que tu vas faire pour remplacer la vitre, hein ?!
  - Je... Je ne sais pas...
- Et regarde dans quel état est ta main maintenant ! Il faut qu'on t'emmène aux urgences​, et à cause de ça je vais être en retard au travail !
- Eh bien j'irais tout seul ! Je me débrouillerai ! Alors plutôt que de t'inquiéter pour moi occupe toi plutôt de ta vitre, je vais t'aider à nettoyer, et à réparer les dégâts.
- Va d'abord essayer de soigner ta main, la trousse de premiers secours est...
- Dans la salle de bain, merci je suis au courant. J'habite ici comme toi, tu sais. >>

  Je coupai court à la conversation, car je ne voulais pas que l'on se dispute encore une fois, même si je savais que c'était de ma faute cette fois-ci.

  Je montai les escaliers puis rentrai dans la salle de bain, pris la trousse de toilette, la posai sur le lavabo et sortis également une petite pince à épiler d'un tiroir.
 
  Je posai ma main, qui ressemblait plus à un steak haché qu'à autre chose, sur le bord du lavabo et commençai à retirer les morceaux de verre de mes plaies.

  Cela faisait déjà extrêmement mal avant de les retirer. Là, la douleur était insoutenable. Mais je préférai ça au fait de laisser les  bouts de verre en place et risquer que la blessure s'infecte.

  Le premier morceau à retirer était également le plus gros, et je dus m'y reprendre à six fois pour ne serait-ce que réussir à l'agripper correctement avec la pince. Je pris une grande inspiration et tirait d'un coup sec pour le retirer du dos de ma main. Tout alla très vite, un éclair de douleur remontant jusque dans mon épaule, me sonnant et faisant voir des étoiles, un jet de sang dès que le morceau de verre fut retiré et le lavabo se colorant en rouge. 

  Je mis quelques secondes à réagir, puis me dépêchai de stopper l'écoulement de sang. Ma tête commençant à tourner dangereusement, je m'assis par terre, dos contre le mur, pour reprendre mes esprits. Autant ne pas me charcuter la main plus qu'elle ne l'était déjà.

  Retirer les autres morceaux de verres fut plus simple et surtout beaucoup moins douloureux, peut-être bien parce que la douleur de la plaie causée par le morceau de verre le plus gros occupait toute mon  attention.

  Une fois tous les bouts de verre retirés, j'appliquai un bandage sur ma main et redescendit dans la cuisine.

  Ma mère avait fini de ramasser tous les débris de verre (mais combien de temps est-ce que j'avais passé dans cette salle de bain ?), et m'attendait, assise à la table de la cuisine. Je sentais une loonngue discussion approcher.

  Je la rejoignais à la table et m'asseyais devant elle. Elle prit une grande inspiration puis dit :

"Il faut qu'on parle, Jebediah."

 
Salut à tous ! Désolé, j'ai pas été sur Wattpad pendant un long moment à cause du bac et des inscriptions pour la fac, donc la 4e partie de Beasts ne sort qu'aujourd'hui, mais je me remets sérieusement à l'écriture, enfin j'espère !

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 04, 2017 ⏰

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