— Chut! elle se réveille, remarqua l'autre garde en voyant bouger Scyllia dans le lit.

Les deux hommes se rendirent à son chevet au moment où elle ouvrit les yeux avec beaucoup de difficulté. Ils portaient l'armure standard des gardes de la région, mais avaient enlevés leur heaume. L'un d'eux était chauve et rasé de près, les rides sur son visage et son regard à la fois dur mais réconfortant lui donnait un air d'une personne d'une cinquantaine d'années. L'autre paraissait plus jeune, sa barbe courte, ses cheveux roux en bataille et son regard vif présageait d'une grande intelligence.

— Hé, comment te sens-tu ? demanda le plus vieux d'une voix douce et posée.

Scyllia essaya de se redresser, mais tout tourna autour d'elle. Abandonnant cette idée, la jeune fille reposa sa tête sur l'oreiller puis répondit dans un murmure au bout de quelques secondes.

— J'ai... J'ai mal à la tête.

— Tu as dû te cogner en tombant cette nuit. Ça passera, il faut te reposer, la rassura le jeune.

L'homme chauve eu un regard plus dur encore.

— Petite, te souviens-tu de ce qui s'est passé cette nuit ? demanda-t-il.

— Cette nuit ?

Elle réfléchit quelques instants, que c'était-il passé ? Puis, ses souvenirs revinrent un à un. Le sang sur ses mains, sur sa robe, partout autour d'elle puis, enfin...

— PAPA ! MAMAN ! hurla-t-elle en se relevant d'un coup.

prise d'une immense terreur, Scyllia  poussa un cri strident qui résonna dans toute la pièce. Le vieux garde la pris dans ses bras, lui caressant les cheveux et lui chuchotant d'une voix réconfortante.

— C'est fini, ça va aller, c'est fini...

L'étreinte du garde calma un peu la crise de la petite, du moins assez pour qu'elle arrête de crier. Le chagrin remplaça l'épouvante. Scyllia pleura sur l'épaule de l'homme qui la tenait dans ses bras.

— Il faudrait que tu nous dises si tu as vu la personne qui a fait ça à tes parent, repris le plus jeune.

Le regard noir de l'autre garde, sans doute son supérieur, lui indiqua clairement que ce n'était vraiment pas le bon moment.

— Mais... Prends ton temps, fait moi signe quand tu voudras en parler, se pressa-t-il d'ajouter avant de sortir de la pièce.

L'homme et la fillette restèrent dans la même position un long moment jusqu'à ce qu'elle finisse par se calmer. Le garde prit l'oreiller et le cala contre le mur puis y adossa Scyllia afin qu'elle soit assise dans une position confortable.

— Comme l'a dit mon collègue, prends ton temps. Si c'est trop dur pour toi de répondre, ne te force pas.

— Que... Qu'est-ce que je vais devenir ? finit-elle par articuler entre deux sanglots.

— Tu vas rester quelque temps ici, au poste de garde. Nous aviserons ensuite. Tu as de la famille quelque par ?

— Non, je n'avais... Que ma maman et mon papa, S'étrangla-t-elle.

— D'accord. Je vais aller te chercher quelque chose à manger et à boire. Si tu as besoin de quoi que ce soit, des gardes sont postés devant la porte. Demande leur d'aller chercher le capitaine Garl et je viendrais.

— Le poste de garde ? Je suis prisonnière ?

— Par tous les dieux non, c'est pour te protéger que tu es ici. Tout ira bien, nous retrouverons la personne qui a fait ça a tes parents et nous le traduirons en justice, promit-il avant de sortir de la pièce.

Scyllia Tome 1: la prétendanteWhere stories live. Discover now