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Assise tout au fond de l'amphithéâtre, je tape distraitement sur le clavier de mon ordinateur tout en attendant impatiemment la fin de mon cours d'anglais. Thomas, qui se trouve à côté de moi, dort à poings fermés ce qui me laisse seule. Lorsque la sonnerie retentit, je me lève d'un bon et range mes affaires dans mon sac avant de frapper l'arrière de la tête de mon ami pour le réveiller, ce qui le fait sursauter, puis grogner.

- Putain d'connasse de merde, marmonne-t-il.
- Tant d'amour entre nous, c'est dingue, je souris largement.

Il lève ses yeux au ciel et je n'attends pas plus longtemps pour sortir avec hâte de la salle. Il est 18h, je viens de finir ma journée et je n'ai qu'une envie : rentrer chez moi. En arrivant devant l'entrée principale du bâtiment E de ma FAC, j'aperçois Mekra adossée contre une Audi blanche, ce qui me surprend assez. Je ne savais pas qu'il était censé venir me chercher aujourd'hui.

- Salut Hakim, tu vas bien? Je lui demande une fois arrivée à sa hauteur.
- Tranquille, les mecs m'ont envoyé te chercher, on va voir un film au ciné et t'es invité, sourit-il.
- Okay mais j'ai ma voiture donc on fait comment?
- Ah mais c'est pas ma caisse ça, j'suis venu en métro.

Je ris doucement et lui indique l'emplacement où ma Fiat est garée d'un signe de tête. Il me suit sans discuter, les mains dans les poches de son jogging. Une fois coincés dans les bouchons, il se tourne vers moi et me lance un sourire qui veut dire "je sais tout", ce qui me fait froncer mes sourcils.

- Quoi?
- Nek m'a parlé de votre bisou quand vous étiez ti-peu, c'est kawaii.
- Kawaii?
- C'est mignon en japonais, m'explique le rappeur.
- Non mais ça j'le sais, juste que c'est pas kawaii, c'est gênant plus qu'autre chose, je marmonne.
- Oh allez, me mens pas à moi wsh, vous avez dû kiffer.
- Bon tais-toi Mek.
- T'as d'la chance que j't'apprécie sinon j't'aurais déjà démarré.
- Dis pas n'importe quoi Mek t'es un nounours.
- Arrête wsh tu vas m'faire perdre ma crédibilité, marmonne-t-il en croisant ses bras contre son torse.
- Pauvre trésor.

Lorsque la circulation reprend, ça nous prend une petite quinzaine de minutes pour arriver devant le cinéma. Je me gare et demande alors au brun à quelle heure est la séance.

- Euh, elle est à.. Oh, elle a déjà commencé depuis cinq minutes, rit-il.

Je soupire et commence à trottiner pour entrer dans le cinéma. Mekra sort de sa poche les places préalablement achetées, avant de les montrer au vigil et de se remettre à courir pour rejoindre la salle. Je me plains sur le trajet du fait de ne pas avoir pu acheter de pop corn, avant de finalement entrer dans la pièce sombre. On cherche la bande du regard tandis que les publicités défilent à l'écran, et c'est Doum's qui nous fait de grands signes.

- Salut les mecs, je chuchote une fois arrivée à leur hauteur.
- Salut gazelle! S'écrit Doum's et Sneaz d'une même voix, récoltant des "chut" de la part des autres personnes présentent.

Je ris doucement et m'installe au bout de la rangée, à côté de Framal. En attendant le début du film je discute un peu avec lui, avant que Ken ne lui fasse une crise pour échanger leurs places. Après près de cinq minutes d'argumentation entre les deux jeunes hommes -ou gamins comme vous voulez-, le grec se retrouve finalement à côté de moi avec un large rictus aux lèvres, l'air triomphant. Je soupire et lève mes yeux au ciel, croisant mes bras contre ma poitrine.

- Tu boudes plus, l'emmerdeuse?
- Oh la ferme, je parle pas aux menteurs, je marmonne en fixant l'écran.
- Tu vas arrêter d'me cassez les couilles avec cette histoire oui? On en parlera sérieusement mais plus tard.
- Promis?
- Ouais, promis Anthé, souffle-t-il en me lançant un regard en biais.

J'hausse mes épaules et demande finalement, alors que les lumières de la salle s'éteignent, signifiant le début du film :

- On regarde quoi au fait?
- Dans le noir, sourit largement Ken, connaissant ma peur des films d'horreur.

Je le regarde avant de gros yeux avant de m'enfoncer davantage dans mon siège, complètement terrifiée à l'idée de regarder ce genre de film. Le grec à ma droite pose finalement son bras autour de mes épaules et me rapproche de lui, et je ne me fais pas prier en me blottissant directement contre lui. Je l'étreint fortement, les yeux à peine ouverts dû à la peur de voir quelque chose de terrifiant à l'écran. Je sens Ken sourire et lorsque je relève la tête, il me regarde déjà. Il dépose doucement sa main contre ma joue et se met à caresser ma pommette avec son pouce. Je ferme les yeux et inspire longuement, avant de sentir ses lèvres charnues déposer un baiser contre ma tempe. Je me laisse aller dans ses bras et m'endors finalement, bercée par ses douces caresses et rassurée par son étreinte protectrice.

Amitié Destructrice. ksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant