- Oui, Madame.

Les deux amants finirent de se préparer avant de transplaner dans Godric's Hollow. La petite maison devant laquelle ils arrivèrent était pleine de charme et ne ressemblait en rien à ce que Hermione avait vu lors de leur "chasse" aux Horcruxes. La jeune femme se tourna vers Draco pour voir comment il se sentait. Contrairement à d'habitude, il semblait nerveux. Elle attrapa sa main, lui sourit et le conduit jusqu'à la porte d'entrée. Elle appuya sur la sonnette et une petite mélodie retentit. Après quelques instants, la porte s'ouvrit sur Ginny, qui les accueillit avec un grand sourire. Elle prit sa meilleure amie dans ses bras avant de faire la bise à Draco. Ce fut quand elle se retourna pour les laisser entrer que Hermione l'aperçut. Elle attrapa brusquement la main gauche de son amie. Là, à son annulaire, se trouvait une bague en or sertie d'un diamant. La brune écarquilla les yeux.

- Ginny !

La jeune femme lui fit signe de se taire.

- Tu es la première à la voir mais tais-toi, on voulait vous l'annoncer ce soir ! dit-elle en riant.
- Félicitations ! répondit son amie en la serrant de nouveau dans ses bras.

Draco la félicita à son tour puis ils rejoignirent le salon, où les attendaient Harry, Ron, Luna et Neville. Ils se saluèrent, malgré l'air renfrogné du rouquin. Puis, ils s'installèrent autour de la table de la salle à manger et, en portant un toast à leur nouvelle vie, Harry leur annonça la grande nouvelle : il avait demandé Ginny en mariage et elle avait dit oui. Ils les félicitèrent tous plus heureux les uns que les autres et, après de nombreuses embrassades, ils commencèrent le dîner.
Après le repas, Harry leur proposa comme dessert un fondant au chocolat qu'il avait lui-même préparé et partit le chercher dans la cuisine. Contre toute attente, Draco lui offrit son aide et l'accompagna. Ginny fit un petit sourire à Hermione mais celle-ci ne voyait pas cette initiative sous le même angle que son amie et sentit son estomac se nouer. Son intuition semblait lui jouer des tours mais, après une bonne dizaine de minutes, elle commença à s'inquiéter et décida de les rejoindre. En arrivant près de la porte de la cuisine, elle entendit les deux hommes parler à voix basse.

- C'est de pire en pire, dit Harry. Les Aurors n'ont presque plus de contrôle sur la situation.
- Où sont-ils ? demanda Draco.
- Aucune idée. Tout ce que nous savons, c'est qu'ils sont de plus en plus nombreux et que Lucius est à leur tête. Les journaux moldus commencent à s'affoler. Tout le monde voit que le chaos n'est pas loin de revenir. Malfoy, je crois que...
- Je sais. Tu crois que je n'y ai pas réfléchi, depuis le temps ?

Hermione entra alors dans la cuisine, croisant les bras sur sa poitrine.

- Je ne vous dérange pas ?
- Mione... commença Harry
- Non. Merci pour le repas, mais je pense qu'il est temps que nous rentrions, dit-elle sèchement, fixant Draco qui ne disait mot.

Après avoir dit au revoir à ses amis, Hermione transplana, bientôt suivie de Draco. Arrivés chez eux, elle se tourna brusquement vers lui.

- Tu comptais m'en parler ?
- Écoute, Granger, je sais très bien ce que tu penses de tout ça. Mais, je ne suis pas stupide. Je sais ce que je risque en m'engageant là-dedans, je me souviens très bien de m'être fait tabasser.
- Mais...
- Laisse-moi finir. Viens t'asseoir avec moi.

Ils prirent place sur le canapé.

- Tu ne peux pas comprendre la culpabilité avec laquelle je vis au quotidien. J'ai causé tellement de morts, peu importe le camp que j'ai choisi au final.
- Non...
- Granger, par Merlin, laisse-moi parler. Je sais ce que j'ai fait. Je sais également que je n'avais pas le choix mais ça n'enlève rien à ce que j'ai fait. Des gens meurent, Granger. Nous devons faire quelque chose avant qu'il ne soit trop tard. Tu imagines mon père devenir le nouveau Voldemort ? Tu imagines revivre ce qu'on a vécu ? Tu penses être capable de vivre avec de nouvelles cicatrices ?
- Stop, ça suffit.

Hermione se leva soudainement.

- Tu t'entends parler ? Qui dit que tu pourrais empêcher ça ?
- Je ne peux pas te donner les détails mais tout a été calculé et...
- Évidemment.

Draco se leva à son tour, agacé par la façon dont elle lui parlait.

- Et s'ils s'en prenaient à tes parents ? Tu ne serais pas soulagée que quelqu'un tente quelque chose pour les aider ?

Elle planta son index dans le torse du jeune homme.

- Je t'interdis de parler de mes parents.

Hermione partit dans sa chambre et claqua la porte derrière elle. Draco soupira, se frottant les yeux d'une main.
Plus tard dans la soirée, Draco alla frapper à la porte de la chambre.

- Granger, je peux entrer ?

Hermione ne répondit pas alors il décida d'entrer. Elle était allongée dans le lit, dans ses draps. Il s'approcha pour s'asseoir près d'elle. Ses yeux étaient clos et sa respiration lente.

- Je sais que tu fais semblant de dormir, chuchota-t-il.

La jeune femme mima un ronflement sonore, le faisant rire.

- Tu sais depuis combien de temps je dors avec toi ? Je sais à quoi ressemblent tes ronflements.
- Je ne ronfle pas, dit-elle, toujours les yeux fermés.
- C'est sûrement ça.

Elle finit par se redresser, s'asseyant dans le lit pour lui faire face.

- Je te demande pardon. Je n'aurais pas dû parler de tes parents.

Le silence s'installa entre eux. Elle baissa les yeux, jouant avec les draps.

- Tu as dit que tu ne voulais plus partir...
- Est-ce que j'ai vraiment le choix ?

Hermione le regarda enfin dans les yeux et Draco put voir toute la compassion du monde dans son regard.

- Alors, c'est ça ta vie ? Ne jamais avoir le choix ? Ne jamais pouvoir faire ce que tu veux ni être libre ?

Il se laissa tomber en arrière pour s'allonger dans le lit. Elle se mit à genoux près de lui pour l'embrasser sur le front.

- Pardon, je ne voulais pas te blesser.
- Non, tu as raison. C'est injuste.

Draco se sentit tout à coup plus vulnérable que jamais. Il la regarda droit dans les yeux et, du bout des lèvres, il souffla :

- J'avais perdu avant même de n'avoir pu effleurer ta peau.

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