sans titre

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Vis !

Lundi dix Décembre

9h30

Fascinant, c'est le mot.

Je suis incapable de décrocher mon regard de lui.

Ce rosier d'une perfection déroutante attise ma curiosité depuis qu'il a été livré.

Je passe doucement mes doigts sur ses pétales rouges; c'est agréable; on a l'impression de toucher le visage d'un bambin.

Soyeux, et si fragile.

Je me baisse et hume le doux parfum de cette jeûne fleur avec délectation.

17h30 

J'ai fini pour aujourd'hui.

Je me dirige vers la gare.

Je hais l'hiver, tout y est mort. La neige, cette espèce de masse blanche et froide recouvre tout; elle prend toute la place.

Aucune autre saison ne peut avoir la prétention d'être si envahissante.

Ces longs mois froids de l'année sont, pour moi, semblables à un groupe de personnes à la présence trop appuyée de qui l'on attend que le silence...

Je frissonne.

Encore une des joies de cette période...

17h45

Enfin au chaud.

Je me sens bien ; simplement assise sur mon siège ; aucun devoir ; aucune obligation ; juste celui d'attendre tranquillement mon arrêt.

Je ferme les yeux quelques instants.

Quand je les rouvre, un jeûne homme m'observe.

Je me sens rougir.

Détourner le regard, c'est la solution la plus logique.

La curiosité est trop forte ; je me surprends à jeter un œil dans sa direction. Par chance, il regarde par la fenêtre.

Il est loin d'être dénué de charme ; ses cheveux en bataille qui tombent négligemment sur son front semblent en parfaite harmonie avec ses jeans délavés et je crois pouvoir distinguer un tatouage sur le côté droit de sa nuque.

Je n'arrive pas tout à fait l'identifier mais je devine quelque choses comme“ Sky...limit“.

Il n'est peut-être pas si intéressant que cela finalement...

Il tourne la tête.

Je me sens ridicule.

A présent, son regard est plus insistant, j'ai l'impression de pouvoir sonder son être au travers de ses grands yeux bleus...

J'ai envie de regarder ailleurs, détourner le regard mais j'en suis incapable. Je prends le parti de fixer ses chaussures et, de temps en temps, à la dérobée, me plonger à nouveau, dans ses yeux azurés.

Je me sens fondre.

Après tout, tant pis, peu m'importent les pseudos citations ridicules qu'il veut bien véhiculer, je ne le reverrai plus jamais, pour l’instant, tout ce qui compte est de goûter chaque seconde...

Toute bonne chose a une fin.

Avant même de n'avoir pu échanger un seul mot, nous voilà séparés, voilà mon arrêt.

Quelle idiote, une fois encore, mon imagination débordante a joué en ma défaveur.

J'ai oublié mes gants, je n'ai plus qu'à attendre la débattue pour espérer retrouver un peu de sensibilité dans mes doigts.

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⏰ Last updated: Feb 21, 2017 ⏰

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