Chapitre V - Doute

Magsimula sa umpisa
                                    

- T'es complètement folle ! s'exclama-t-il alors qu'elle arrivait.

- Et toi alors ? Tu crois que tu peux débarquer sur le balcon de quelqu'un à cette heure comme si de rien n'était ?

- Et dire que j'étais juste venu te prévenir..

- Me prévenir de quoi ?

- Ceux-qui-n'ont-pas-de-nom vont venir à Tokyo au mois d'août, en grand nombre. J'ai de bonnes raisons de croire qu'ils viennent pour toi.

- Mais je ne serai pas la seule qu'ils vont tuer, pas vrai ?

- C'est exact.

- Et si je retourne dans ma ville d'origine avant l'arrivée du mois d'août, est-ce qu'ils se dirigeront toujours vers la ville ?

Lucas arborait une expression interrogative, les sourcils froncés.

- Lucas, tu.. ne parles pas bien japonais, pas vrai ?

Elle avait auparavant remarqué qu'il avait un drôle d'accent.

- Et alors ? Je ne crois pas que tu comprennes ce que je suis en train de dire.

- Raté, je parle anglais. En plus ton accent laisse à désirer.

- Et le tien alors ? Tu ne sais même pas prononcer un "l" correctement.

- Le "l' n'existe pas dans l'alphabet japonais.

- Eh bien les français n'apprennent pas le japonais à l'école !

- Tu viens de France ?

- Et alors ?

- Tu as déjà visité la Tour Eiffel ?

- Non, mais je l'ai déjà vue. Pourquoi ?

- Tu as déjà mangé des baguettes de pain françaises ? Est-ce que tu as un béret ?

- C'est tellement cliché que c'en est désespérant. C'est comme si je te demandais si tu manges des sushis ou si tu as déjà visité le Mont Fuji.

- Je l'ai fait.

- Bon, c'était un mauvais exemple. Bref, qu'est-ce que tu avais dit ?

- Je t'avais demandé si les créatures changeraient de trajectoire si je retournais à Miyako.

- Bien sûr. Ils sont après toi, donc si tu pars avant qu'ils n'arrivent, ils seront perdus et n'iront pas à Tokyo.

- Quand sont-ils censés arriver ?

- Vers la fin du mois d'août.

- Comment tu sais tout ça ?

- Je suis un esprit. C'est facile d'écouter aux portes quand personne ne te voit.

- Ils ne peuvent pas te voir ?

- Non, je peux dissimuler mon apparence. Enfin, les personnes comme toi pourraient toujours me voir.

- Tu es vraiment louche. Je ne sais pas si je dois te faire confiance.

- Fais ce soir tu veux. Je t'ai prévenue, c'est tout ce que je pouvais faire.

La jeune fille resta silencieuse pendant un long moment.

- Très bien.

Elle rentra dans sa chambre, tandis que Lucas avait déjà disparu. Mari s'assit sur le rebord de son lit, perdue dans ses pensées. Elle allait devoir annuler ses plans pour l'été et prévenir ses parents qu'elle rentrait plus tôt à la maison. Si les monstres arrivaient à Tokyo pour la chercher, ils s'en prendraient à son entourage et elle ne se le pardonnerait jamais. Nanami et Koharu seraient forcément surprises de cette décision soudaine, mais la jeune fille comptait bien passer du temps avec elles durant les fins de semaines, pour se promener au bord des rivières et profiter de l'été. Lucas était une personne sympathique, et elle ne serait probablement plus en vie s'il n'avait pas été là ; mais Mari avait toujours eu du mal à faire confiance à son entourage, surtout lorsque sa vision du monde était différente de celle de ses amis. Même s'il était au courant, elle préférait rester sur ses gardes et attendre qu'il lui prouve qu'il était digne de confiance. Finir dans un hôpital psychiatrique n'était sûrement pas envisageable. La marque que le monstre avait laissé sur sa main lors du voyage à Akihabara était la preuve qu'ils étaient réels, elle n'était pas folle. Ces créatures plus que dangereuses existaient, et elles étaient une menace pour la jeune fille et son entourage. Même si elle se rendait à Miyako, elle ne pourrait pas y rester trop longtemps sous peine de les attirer vers ses parents. Perdre sa famille était simplement inconcevable.
Il y avait une solution envisageable.
En été, durant ses vacances à Miyako, la jeune fille irait se promener en bord de mer sans ses parents, et elle appellerait les démons qui l'avaient sauvée des yakuza. Sans doute n'était-ce qu'un guet-apens, une mauvaise blague destinée à rire d'elle, mais elle n'avait rien à perdre. Elle préférait paraître ridicule, mais avoir essayé de trouver une solution que de rester à rien faire e attendant que son entourage soit blessé. L'adolescente ne comptait pas se tourner les pouces en attendant son heure, non. Elle allait chercher une solution pour se débarrasser de ces créatures et pouvoir vivre calmement. Bien qu'elle ne se sentait pas capable de tuer quelqu'un, ou quelque chose, il devait y avoir un moyen de les mettre hors d'état de nuire sans avoir à les attaquer à l'aide d'armes, et faire ainsi couler leur sang.
Il ne restait que quelques temps avant l'arrivée des vacances, et lorsque le mois de juin toucherait à sa fin, elle agirait. D'ici là, elle comptait bien profiter des moments en compagnie de ses amies qui pourraient s'avérer être les derniers. Elle partirait le deuxième jour après le début des vacances, elle pourrait ainsi passer une journée avec Koharu et Nanami. Si derrière cette histoire de monstres se trouvait un problème plus grand encore, il serait possible qu'elle ait à s'éloigner le plus possible de ses amis et de sa famille pour leur propre intérêt. Dans le cas échéant, peut-être leur dirait-elle ce qu'elle leur dissimulait avec tant d'ardeur. Quelles réactions auraient-ils ? Elle n'en avait aucune idée. Mari ne connaissait pas Koharu et Nanami depuis assez longtemps pour pouvoir prédire leurs réactions, mais elle espérait quand même qu'elles se montreraient ouvertes d'esprit et, même si elles ne la croyaient pas, qu'elles ne la jugeaient pas ou ne répandraient pas de rumeurs. Enfin, si elle partait, cela ne l'affecterait plus. Quant à ses parents.. le lien qui unit un enfant à ses parents est fort, donc ils devraient l'accepter, sans pour autant la croire. Il était difficile de prédire ce genre de choses. L'esprit humain est un casse-tête tordu aux mille faces, qui, lorsqu'il semble presque être résolu, se révèle être empli de nouveaux pièges semblant impossibles à déjouer. L'Homme essaie toujours de croire au mensonge qui lui semble le plus plausible. Ainsi, penser que leur fille, ou leur amie, était aliénée semblait être le meilleur mensonge. Or la vérité était rarement plaisante, et les doux mensonges ne rendaient que plus haute la chute lorsque la vérité était révélée au grand jour.


Bonsoir :3 désolée du retard de ce chapitre, je n'étais pas chez moi du week-end, en voiture dimanche, et je me suis endormie sur ce chapitre hier soir. Il a donc deux jours de retard, mais j'espère que vous l'apprécierez tout de même.
M.

Envers et Contre Tout    ~    ( Un Pacte avec le Diable 2 ) Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon