• CHAPITRE SEPT •

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— Pas le moins du monde ! je contre un peu trop vivement à mon goût.

— Bien, car tu ne me semblais pas être ce genre de personne.

— Encore une boîte dans laquelle tu me ranges. Puis-je savoir de quel type il s'agirait cette fois-ci ?

— De celles et ceux qui sont bien trop susceptibles et qui se braquent en coup de vent... comme tu le fais maintenant.

Un clin d'œil insolent ponctue sa réponse et une vague de colère se déchaîne rapidement en moi. Si la prétention devait avoir un visage, ce serait probablement le sien, aussi stupidement plaisant soit-il. Je dois néanmoins dire que sa capacité à appuyer pile au bon endroit est déroutante. Malgré moi, je me sens prise entre deux feux. Une partie de mon être aimerait céder impulsivement à sa requête et me presse presque la main pour le faire. L'autre secoue la tête négativement en répétant en boucle que c'est une très mauvaise idée. Mon voisin quant à lui ne montre aucun signe d'impatience et se contente de m'observer avec un rictus narquois au coin de la bouche. Machinalement, il attrape la cigarette qu'il avait glissée sur son oreille, il la coince entre ses lèvres et je me surprends à être encore totalement subjuguée par ses drôles de manières. Son regard me met étrangement au défi de me rebiffer une nouvelle fois. Ce Danny Zuko des temps modernes me fascine autant qu'il m'irrite. La flamme danse un moment devant ses yeux et il me vient une idée.

— Je sais ! je lance.

Il retire soigneusement la cigarette de sa bouche et elle s'accroche un court instant à ses lèvres avant de les quitter délicatement. Mon intérêt pour cette partie de son visage ne lui échappe pas à en croire le sourire qui se faufile diaboliquement dessus. J'attrape la cigarette et je la jette négligemment sur la console près de nous.

— Tu as toute mon attention Juliet.

— Je te propose un pari. Si tu le gagnes, je poserais pour toi, mais si c'est moi qui l'emporte tu me devras la faveur de mon choix.

— Un pari ? s'étonne-t-il sincèrement.

Un quoi ? S'écrie vivement une voix aiguë dans ma tête. J'ai débité ma phrase si rapidement de peur de me débiner que je réalise seulement a posteriori l'énormité de ce que je viens de dire. Qu'ai-je essayé de prouver ? Et à qui ?

— Tu as raison, oublions !

— Non.

L'intensité qui accompagne sa réponse me donne un infime coup de chaud.

— Cela m'intrigue considérablement. Pourrais-tu me dire en quoi consisterait ce pari Juliet ?

Son regard s'assombrit légèrement et je comprends à cet instant précis que c'était non seulement une suggestion vraiment incroyablement idiote, mais surtout totalement irréfléchie. Je vais m'entraîner moi-même sur une pente glissante et je l'aurais bien cherché quand je me casserais la figure. Les idées se bousculent dans ma tête, mais aucune ne semble assez bien conçue.

— Juliet ? reprend-il.

Je me lance avec la seule chose qui me vient.

— Si tu arrêtes de fumer pendant une semaine, tu pourras tirer mon portrait.

Il ne manifeste aucune émotion et aucun muscle de son visage ne tressaute. Rien dans son attitude ne trahit ce qu'il peut bien penser de ce que je viens de lui dire.

— Non, finit-il par répondre paisiblement.

J'ai presque envie de sauter au plafond tant je suis soulagée. Je viens de passer à côté d'une énorme...

WHEN JULIET NEEDS ROMEOKde žijí příběhy. Začni objevovat