Isolt débarqua en Amérique avec les premiers colons moldus (communément surnommés « Non-Maj' » par les sorciers américains, en référence à « non magiques »). À son arrivée, elle disparut dans les montagnes environnantes, laissant croire à ses anciens compagnons de voyage « qu'Elias Story » avait succombé à l'hiver glacial, comme tant d'autres. Sa décision de quitter la colonie fut en partie motivée par sa crainte d'être retrouvée par Gormlaith, et ce, en dépit de la distance, mais aussi par le fait que son séjour à bord du Mayflower lui avait laissé entendre qu'une sorcière ne serait pas la bienvenue parmi les puritains.

Isolt se retrouvait maintenant seule dans une contrée hostile qui, à sa connaissance, n'abritait aucune autre sorcière à des centaines, voire de milliers de kilomètres à la ronde — la médiocre éducation que lui avait prodiguée Gormlaith ne faisait nullement mention des sorciers amérindiens. Toutefois, après plusieurs semaines passées seule dans les montagnes, elle rencontra deux créatures magiques dont elle ignorait jusqu'alors l'existence.

L'une d'elles, le Dissimuleur, spectre nocturne des forêts, friand de chair humaine, est capable — comme son nom l'indique —, de se dissimuler derrière presque n'importe quel objet pour échapper à la vue de ses proies ou de ceux qui le chassent. Même si les Non-Maj' ont toujours soupçonné son existence, ils n'ont toutefois jamais été en mesure de la démontrer, ses pouvoirs étant bien trop grands. Seul un sorcier peut réchapper à l'attaque de cette créature.

Quant au Puckwoodgenie, lointain cousin du gobelin d'Europe, il est également originaire d'Amérique. Petite créature rusée aux grandes oreilles et au teint gris, le Puckwoodgenie est doté de puissants pouvoirs. D'une nature farouchement indépendante, il n'apprécie guère la compagnie des humains (qu'ils soient ordinaires ou doués de magie). Il chasse traditionnellement ses proies à l'aide de flèches empoisonnées et adore jouer des tours aux humains.

Les deux créatures se rencontrèrent dans la forêt alors que le Dissimuleur, d'une taille et d'une force prodigieuses, était parvenu à capturer le jeune Puckwoodgenie inexpérimenté. La créature frôla l'éviscération de justesse lorsqu'Isolt leva la malédiction qui le retenait prisonnier. Ignorant tout de son extrême dangerosité, elle l'emmena avec elle pour le mettre à l'abri et s'en occupa jusqu'à ce qu'il recouvre des forces.

Le Puckwoodgenie décida alors d'entrer à son service jusqu'à ce que l'opportunité lui soit donnée de s'acquitter de sa dette. Être l'obligé d'une jeune sorcière suffisamment sotte pour vagabonder dans un pays étrange, en proie aux attaques impromptues des Puckwoodgenies et des Dissimuleurs était une profonde humiliation pour lui, et les pas d'Isolt furent désormais ponctués par les grommellements intempestifs de la créature.

En dépit de l'ingratitude de son petit compagnon, Isolt le trouvait amusant et se réjouissait de sa compagnie. Au fil du temps, des liens d'amitié se tissèrent entre eux — cas pour ainsi dire unique dans l'histoire de leurs espèces respectives. Fidèle aux tabous de son peuple, le Puckwoodgenie refusa de donner son nom à Isolt qui le baptisa « William », en mémoire de son père.

Le Serpent cornu
William familiarisa Isolt avec les créatures magiques qu'il connaissait. Ils observèrent les parties de chasse des Hodags grenouillesques, combattirent un Snallygaster dragonesque, et regardèrent de jeunes Womachatons jouer au petit jour.

Mais pour Isolt, la créature la plus fascinante restait le Serpent à corne qui vivait dans le ruisseau voisin, et dont le front était serti d'une pierre précieuse. Même son guide puckwoodgenie redoutait cette créature, mais à son grand étonnement, le Serpent cornu semblait apprécier Isolt. Plus inquiétant encore aux yeux de William, celle-ci prétendait pouvoir comprendre ce que lui disait le reptile.

Isolt prit le parti de ne plus parler à son compagnon de son étrange lien avec le serpent ni du fait qu'il semblait lui parler. Dès lors, elle se rendit seule au ruisseau sans dire au Puckwoodgenie où elle allait. Le message du serpent restait invariablement le même : « Tant que je ne ferai pas partie des tiens, ta famille sera condamnée. »

Harry Potter's fans bookWhere stories live. Discover now