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Quelques heures plus tard.
On sort du restaurant où nous avions mangé. Mathys et Lilian avaient quelque peu trop bu, mais ils étaient toujours conscients. C'es déjà ça.
Je sors en même temps que Noé et Lilian, tout en riant avec eux. Mais ce que je vois me fige sur place. les yeux me montent aux yeux et, plaquant une main sur ma bouche, je laisse tout de même échapper malgré moi un petit cri.
Devant moi, les deux concernés se retournent avec surprise et se figent d'horreur. Devant moi étaient en train de s'embrasser mon (ex) petit-ami et ma - mon ex - meilleure amie.
"Analah ! Attends, on peut tout-
- M'expliquer ? l'interromps-je ironique. M'expliquer quoi ? Que toi et Célia sortiez ensemble dans mon dos ?"
Mathys et Célia ne répondent pas, mal à l'aise. Le brun passe une main dans ses cheveux et je secoue la tête.
"Je n'arrive pas à y croire. Comment avez-vous pu faire ça ? Me faire ça ?
- Ana, je- tente de parler Célia.
- C'est Analah pour toi, Célia. Celina."
Mon ancienne meilleure amie me regarde d'un air blessé. On sait tous les cinq que si j'ai dit ça, c'est parce que...
"Tout est fini... murmuré-je, tandis que les larmes me remontent aux aux yeux. C'est terminé."
Je passe devant Noé qui tente de m'en empêcher. Mais je l'évite et marche en direction de l'hôtel où je loge. Je ne vois plus rien, alors que les larmes coulent le long de mes joues, me brouillant la vision.
Mais des bras me retiennent et je reconnais le parfum.
"Mathys, lâche-moi !"
Je me défais de son étreinte et il me regarde, blessé. Je secoue la tête et lui crie, tandis que la pluie commence à tomber :
"Tu ne peux pas me regarder comme ça ! Non, tu ne peux pas ! Tu n'as pas le droit ! lui crié-je en le frappant sur le torse, même si je sais que ma force de mouche ne lui fait aucun mal. Tu n'as pas le droit ! Pas... le... droit..." sangloté-je.
Epuisée, j'arrête de le frapper et il me serre dans ses bras.
"Je suis désolé, Ana... lah, se reprend-t-il au dernier moment.
- Je me fiche de tes excuses ! lui crié-je une nouvelle fois en m'arrachant de son éteinte. Je me fiche de tex excuses ! De sous-entendre, de savoir que tu, que vous avez merdé !"
Je recule de quelque pas tandis que la pluie commence à tomber drue et plus vite. Je me heurte ensuite à un torse, et une autre paire de bras m'enveloppe.
"Noé... soufflé-je.
- Viens, rentrons nous protéger de la pluie", se contente de dire Noé en fusillant mon ex petit-ami du regard.
Mathys serre les poings tandis que Célia - non, Célina - et Lilian nous observent. Mais Noé m'entraîne à l'intérieur du luxueux hôtel où je loge. Les trois autres nous suivent.
Lorsque la dame de l'accueil me voit, elle ouvre grands les yeux, horrifiée, puis crie des ordres. Trente secondes plus tard, des personnes s'empressent de nous apporter des serviettes.
"Mademoiselle Analah, tout va bien ? me demande un groom.
- Oui, soufflé-je. Merci.
- Il n'y a pas de quoi."
Je luis souris faiblement puis Noé m'attrape par le bras pour m'entraîner vers l'ascenseur. Célia, Mathys et Lilian prennent soin d'en prendre un autre. Tient, d'ailleurs, pourquoi Noé m'emmène-t-il dans ma suite et pourquoi les autres viennent-ils aussi ?
Puis, l'évidence me saute aux yeux : qu'ont-ils de si important à me dire ?

~~

Habillée d'un épais pull et d'un jean, emmitouflée dans une chaude couverture, une tasse de chocolat à la main, je fusille du regard les quatre personnes debout devant moi, ruisselants d'eau. Célia grelotte et Mathys la serre dans ses bras pour la réchauffer. Mon regard se durcit et mes yeux s'assombrissent sous la colère. Lorsqu'il sent l'air s'alourdir, Mathys lâche Célia, gêné, yeux baissés.
"Qu'avez-vous de si important à me dire ? lâché-je.
- Comment le sais-tu ? demande Lilian.
- Vous ne seriez pas tous montés si ce que vous avez à me dire n'était pas important. (Ils baissent la tête.) Alors ?"
Malgré moi, mon éducation de fille de riche ressort.
"Tu... tu devrais peut-être te calmer un peu ? demande Noé mal à l'aise. (Je lui jette un regard noir. Je ne suis pas d'humeur à être gentille.) Ce-ce-ce c'est... Ils voulaient te le dire mais-"
Il ne finit pas sa phrase car j'avais lâché ma tasse sous la surprise. Le liquide se répand sur le sol mais je m'en fiche.
"Pardon ? "Ils voulaient te le dire" ? Tu es en train de me dire que tu étais au courant ? Que VOUS étiez au courant ?
- Cela ne fait que cinq jours mais-"
Lilian s'interrompt quand des larmes coulent une nouvelle fois sur mes joues.
"Je... Je ne vous reconnais pas. Je ne vous comprends pas. Et je ne veux pas vous comprendre ! Partez !
- Mais... tente mon ancienne meilleure amie en avançant d'un pas.
- Je ne veux plus vous écouter ! Partez !"
Ils me lancent un regard suppliant. Mais que se passe-t-il dans leur tête ?! Leur cerveau a-t-il été remplacé par de la pâté pour chien ?!
"Ana... lah, tente Mathys. S'il te-"
Il s'interrompt puis porte sa main à sa joue. Il baisse ensuite le regard vers le sol, où mon collier gît à ses pieds.
"Tu as de la chance que ce soit ce collier et non ma main qui ait atterrit sur ta joue, dis-je en sanglotant. Maintenez, sortez ! Immédiatement !"
Mathys ramasse le collier puis quitte la pièce, suivant les autres. Il me lance un dernier regard rempli de douleur avant de sortir et de fermer la porte. Je soupire, les joues ruisselantes de larmes, puis ramasse les bouts de verre. Je les jette à la poubelle puis nettoie la flaque de chocolat chaud. Je passe ensuite le balais et jette le tout à la poubelle.
Lorsque je rejoins la fenêtre du salon, donnant sur la rue inondée d'eau, je vois mes quatre anciens amis quitter l'hôtel. Sentant sûrement mon regard sur lui, Mathys se retourne et lève la tête, suivi par les trois autres. Mon regard est plongé dans le leur avant que je ne quitte la fenêtre. J'éteins la lumière du salon et rejoins ma chambre.

Plage de Myrhavir, instant présent

"Analah."
Je lève mon visage ruisselants de larmes vers la voix qui m'avait interpellée. C'est Toril. Il s'assoit à côté de moi et essuie les perles salines qui coulent le long de mes joues.
"Pourquoi pleures-tu ? reprend-t-il.
- Oh, euh... rien. Je pensais... à de douloureux souvenirs.
- Tu me racontes ?
- Je...
- Si tu ne veux pas, c'est pas grave.
- Si si, ne t'inquiète pas."
Je fixe la plage où le soleil commence à se coucher. Ses lueurs roses reflétées par la mer me donnent suffisamment de courage pour commencer à parler.
"La plage. C'est un endroit magnifique où sable et mer se rencontrent."

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⏰ Last updated: Dec 19, 2016 ⏰

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OS MyrhavirWhere stories live. Discover now