Partie 01

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1.

Après hésitation, je finis par baisser la vitre devant le renoi qui se trouvait en face de moi.
— Ça va ? Me demande-t-il ?
— Euh ouais ? Lâchais-je étonné de la question.
— Désolé, c'est de ma faute... j'avais pas vu que t'étais en train de dépasser.
— Désolé ! S'énerva Mélissa, c'est tout ce que tu trouves à dire !? On a failli mourir avec un gosse de trois ans à l'arrière !!
— Arrête, lui chuchotais-je.
— Y a rien de casser ? Me demande-t-il sans calculer ma cousine.
— Ouais, merci, répondis-je.
— Okay, bah... je vais reprendre la route.
J'acquiesce de la tête, dès qu'il part j'essaie de calmer ma nièce, avant de reprendre à la route.
Dès que je démarre, je remarque le renoi qui s'approche encore une fois, les mains dans les poches de son survêtement. Je me demande ce qu'il veut encore une fois, comme tout à l'heure il se pose devant ma vitre que je n'avais pas remonter.
— Ma voiture ne démarre plus, m'explique-t-il. Tu peux nous aider ?
— Euh, je... j...
— On n'est pas mécanicien ! Lui cria Mélissa.
— Je m'en doute mais on veut juste brancher les batteries ensemble pour voir si elle va démarrer.
— Les batteries ? Demanda Mel.
— Ouais, confirme-t-il. Ça prend cinq minutes.
Le gars nous observait en attendant une réponse, il faisait nuit et je me sentais mal de refuser, c'était juste une aide, donc je finis par accepter.
Je rapproche ma voiture sur le côté, pendant qu'il était en train de pousser la sienne avec quelque gars. Puis il revient avec un rebeu qui tenait des câbles rouge et noir, ce dernier les branches de ma voiture à la leur. Assise derrière le volant avec ma nièce sur mes genoux, je les observe faire.
— On dirait il est en kiff sur toi, me dit Mélissa.
— Sur toi, lui lançais-je. T'es malade !
— Sérieux, depuis tout à l'heure il te chab.
— Dit pas n'importe quoi, il est concentré sur la voiture le gars.
— Je parlais du renoi, me fis-t-elle remarquer. Pas du rebeu...
— N'importe quoi.
— Chut, chut il arrive.
Je tourne la tête pour voir le renoi s'approcher en me demandant de démarrer la voiture, ce que je fais. Ensuite j'attendais qu'il rejoins son pote mais il est resté là une dizaine de minute à nous observer Nesrine et moi. J'allais finir par croire aux dires de Mélissa.
— C'est bon ça marche ! Cria le rebeu.
— Ça marche, me répéta le renoi.
— Elle a entendu, l'informa Mélissa.
— Tu me cherches toi, lui lança le renoi.
— Pas du tout pélo, répondis Mel.
— Ouais, enfin bref... merci les filles.
— Da rien, chuchota Nesrine.
— Elle est mignonne, commenta le renoi qui la fixait. Bon je vais débrancher les câbles.
Il retourne vers le capo où était brancher les câbles pour les débrancher, quant à moi je pars installer ma nièce à l'arrière. Quand je me redresse, je remarque que le renoi était toujours à côté. Il m'a plus que fais peur.
— Je t'ai fais peur ? Me demande-t-il.
— Naa...
— Vous rentrez chez vous ?
— Ouais.
— Vois êtes d'où ?
— Oullins, mentis-je.
Mélissa qui était au côté passager explosa de rire, en tentant de faire passer ça pour une toux.
— Je vois où c'est, me dit le renoi. Je suis de Vénissieux, les minguettes, tu connais ?
— Euh... oui, ouais...
— D'accord , tu t'appelles comment ?
— Amel, mentis-je encore une fois.
— Amel ? Répète-t-il.
J'acquiesce de la tête, c'est fou mais il me mettait plus que mal à l'aise et Mélissa qui faisait semblant de tousser à côté n'arrangeait rien.
— T'as quel âge ? Rajoute-t-il.
— Vingt et un, mentis-je une énième fois.
     — Et... t'es... en... en couple ? Me demande-t-il en passant ses mains sur ses cheveux.
     — Ouais, mentis-je une centième fois.
     — Okay... c'est pas pour moi, c'est pour mon pote... mais c'est pas grave.
     — D'accord, désolé.
     — Bon azy alors Amel.
     Le renoi s'en va, je souriais bêtement. Pourquoi lui avoir mentis ? Je l'ignore. Mélissa explosa de rire je ne fais pas attention et démarre.
     — Alors Amel, me dit-elle. Ça va ?
— Ta gu*ule lui lançais-je.
— Pourquoi tu l'as mentis ?
— Bah j'allais pas lui dire je m'appelle Jasmine, j'ai dix-huit piges et j'habites à Saint-Priest ?
— Bah si... en plus le gars il habite à côté, il est de Vénissieux Jass...
     — Et alors ? Lui demandais-je.
     — Imagine tu le croise à la gare de Vé un jour ou à l'hôpital à la rentrée ?
     — Je prendrais plus le bus ni le métro, j'ai la voiture maintenant...
     — C'est pas bien tu refoules tous le monde Jass, c'est pour ça t'es toujours célibataires.
     Je n'ai pas cherché à lui répondre, car elle fait partit de ce genre de meuf qui pense qu'il faut à tout prix avoir un petit ami dans sa vie.
— Tu vas avoir dix-neuf ans Jass, me dit-elle, il faut bien que tu te maries un jour...
— T'as le même âge que moi et t'es toujours là.
     — C'est pas pareil, moi je suis fiancée et c'est bientôt officiel.
     — Ne commence pas.
     — C'est pour toi que je dis ça, arrête de refoule les gens et de t'habiller comme un pélo... tu vas jamais trouver quelqu'un comme ça !
     — C'est ma vie, l'informais-je. Si elle part en cou*lles j'assumerais, merci de t'inquiéter.
     Ma cousine a arrêté de parler tout en remettant en marche la musique, c'était mieux ainsi. Je déteste parlait de gars, de mariage ou de chose en rapport. Comme ma mère me le répète si souvent je vais finir vieille fille.
     On arrive chez ma mère, elle était assise sur le canapé avec le téléphone fixe à l'oreille sans aucun doute en train d'appeler sa « copine » Kadija à la recherche d'un gars qui veut bien m'épouser. Je passe en mode scred avec Mélissa sauf que ma nièce s'est mise à courir vers ma mère en criant : « Mima ! Mima ! ». Aussitôt elle se retourne vers nous en la prenant dans ses bras.
     — Je t'appelle demain, dit-elle au téléphone. Les deux hafrita viennent de rentrer... à demain.
— Mima, tata la fait accident, balança Nesrine.
— Quoi ? S'écria ma mère. T'as cassé la voiture que ton frère vient de t'acheter ?
— Non, répondis-je. Elle a rien.
— J'espère pour toi, me dit-elle. Ça va Mélissa ?
— Oui khelti, répondis Mel. Je vais bien.
— Et ta maman ?
— Elle va bien ?
— Et mon frère ?
— Il va bien...
— Et ta petite soeur Zarah, ça fait longtemps je l'ai pas vu.
— Elle va bien... elle travail pour les vacances.
— C'est bien, mach'allah... attend je vais te faire à manger.
— Non khelti, on a acheté des trucs au McDo.
— Je t'ai pris une glace, l'informais-je.
Ma mère c'est un peu une acro a glaçon et tous ce qui est frais, elle peut en manger non stop sans jamais avoir mal à la tête.
On part réchauffer nos hamburger qui ont bien refroidi entre temps. Puis je fais ma prière avant d'aller dormir.

*
     Le lendemain, je me fait réveiller par Nesrine qui faisait des allez et retour entre ma chambre et les autres pièces de la maison. On était dimanche, il était huit heures, j'avais encore sommeil, et on prenait la route à onze heures. Je finis par me lever, en quittant la chambre je tombe sur mes valises qui était bien rangé avant que ma nièce ne les trouves.
Dans la cuisine, je croise Mélissa qui discutait avec ma mère, je croyais qu'elle était partit au taff. Elle travail dans la restauration, à Flunch.
— Tu travailles pas ? Lui demandais-je.
— Si, me répondit ma mère.
— Et Nenette elle reste avec qui ?
— Avec son tonton.
     — Mehdi, riais-je.
     — Oui, il dors encore.
     Je chercher de quoi grignoter avant d'aller me préparer. Je remarque ma mère qui m'observe d'un regard bien soutenu. Je leur demande ce qui se passe et surprend Mélissa qui sourit.
     — Y a quoi ? Leur demandais-je [...].

Une beurre & un khelWhere stories live. Discover now