Chapitre Six.

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Avant que vous ne commenciez le chapitre - pour qu'il n'y ait pas de confusions : le quatre juillet, Jour de l'Indépendance, c'est la fête nationale en Amérique.

Expire. Inspire. Plonge. Nage. Nage. Nage. Respire. Nage. Nage. Nage.

Le seul endroit qui offrait à Harry un refuge face au monde extérieur était la piscine. L'eau ne lui parlait pas, ne le réchauffait pas, ne lui cédait jamais un peu de compassion. C'était juste de l'eau mélangée à du chlore, mais quand même, c'était la seule chose qui avait réellement du sens à ses yeux. Il comprenait pourquoi le chlore était ajouté à l'eau, et pourquoi l'eau paraissait plus froide quand on y entrait plutôt que quand on en sortait. En revanche, il ne comprenait pas Carissa.

Il se disait souvent qu'elle n'était rien qu'une perte de temps; à quel point courir après quelqu'un d'aussi entêté qu'elle ne le mènerait nulle part. Il n'était pas habitué à ça; il n'était sorti avec personne depuis un petit bout de temps déjà mais les coups d'un soir qu'il se permettait le maintenaient en forme. Maintenant qu'il voulait réellement être avec quelqu'un, il ne le pouvait pas. Elle ne le laisserait pas entrer dans sa vie même si elle ressentait quelque chose pour lui elle aussi - elle avait probablement dû se rendre compte de l'impact qu'elle avait sur lui. Il se rappela avoir appris quelque chose en cours de biologie : la méduse était l'une des plus belles créatures de l'océan, mais vous tuait en une poignée de seconde après vous avoir piqué - il ne pouvait s'empêcher de repenser au fait qu'il l'avait abandonné dans le garde-manger deux semaines auparavant. Elle n'avait pas eu l'air blessée - elle avait plutôt eu l'air énervée, mais seulement parce qu'il ne l'avait pas aidée à ranger le garde-manger après qu'ils aient couché ensemble.

Depuis cette soirée-là, il trouvait extrêmement difficile de suivre ses directives au travail. Les fois bizarre où elle daignait lui adresser la parole, elle ne faisait que lui demander de nettoyer un des plans de travail ou de concocter des amuse-gueules, ce qu'il refusait catégoriquement puis répondait : « Je ne suis que le petit nouveau qui fait la vaisselle. Je ne suis pas assez important pour faire du Cordon Bleu. ». Chaque fois, elle soupirait et ne lui demandait plus rien de la journée, se dirigeant vers un autre membre du personnel pour réitérer sa demande.

Lucas passait souvent pendant qu'ils travaillaient. M. Dale, qui était manifestement un fan du statut de nageur de Lucas, lui accordait l'accès aux cuisines - ce qui ne manquait pas d'énerver Harry au plus haut point. Il restait comme un imbécile à admirer Carissa, captivé par le moindre mot qui sortait de sa bouche, exhibant son plus beau sourire et faisant courir une main dans ses cheveux lorsqu'elle riait à l'une de ses blagues. Aujourd'hui, il avait apporté à Carissa un bouquet d'œillets. Des œillets? pensa Harry. S'il voulait réellement se remettre avec elle, il aurait au moins dû lui acheter des roses.

« Salut, mec! Comment ça va? » le salua Lucas, deux tasses à café à la main.

Harry était accoudé à l'un des plans de travail dont personne ne s'était servi jusque-là, croquant dans un croissant frais pendant sa pause. Lucas déposa une tasse devant Harry, s'accoudant à son tour à la plate-forme avant de se mettre à siroter son café. Harry dévisagea la tasse posée devant lui, puis affligea le même regard à Lucas. Désintéressé, il repoussa la tasse et continua de mâcher son croissant.

« Deux cuillères de sucre, deux cuillères de crème. » annonça Lucas. « Je ne sais pas ce que tu voulais, mais...

- C'est quoi ton putain de problème? » cracha Harry d'une voix sourde, de sorte à ce personne ne puisse entendre leur conversation qui, sous peu, promettait de s'échauffer, jetant son croissant dans son assiette.

Psycho (Version Française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant