Conte 1

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Le roi trop gourmand

Il était une fois, dans un lointain, très lointain royaume, un roi. Celui-ci, que l'on disait aussi brave qu'un lion et aussi intelligent qu'un éléphant, possédait un vice: Il ne pouvait s'empêcher de céder à la gourmandise quand on lui présentait des friandises. Cela aurait pu être bénin, mais quand il mangeait c'est comme si un poil lui poussait dans la main. Et si on essayait de l'empêcher de manger, il pouvait devenir incroyablement violent. Il agissait par foucade, tel un enfant que l'on aurait trop gâté. Sa fidèle épouse, tourmentée par ce problème, partie chercher conseil chez son amie, la reine des nains. Elle lui parla de ce qu'elle avait sur le cœur et celle-ci lui expliqua:

"Mon mari, vois-tu, souffrait d'un vice lui aussi. Xyloglotte et souffrant d'une autolâtrie incroyable, il avait emmouscaillé tous nos sujets, s'attirant leurs foudres. J'étais désespérée. Un mage se présenta alors à moi. Il me proposa ses services et, puisque je ne savais plus quoi faire, j'acceptai. Il revint le lendemain avec un chien accroché à une laisse. Il jeta alors un sort à mon mari, échangeant son corps avec celui du chien. Paniqué, il tenta de hurler, mais la seule chose qui sortit de sa gueule fut quelques aboiements. Le mage, se promena alors dans notre cité Troglodyte, expliquant qu'il avait le roi en laisse, l'exposant donc au rire du peuple. Quelque temps plus tard, le mage lui proposa un marché. S'il jurait de ne plus abuser d'ego, le mage consentirait à lui rendre son corps. Il ajouta que si le contrat était rompu, il reprendrait cette forme pour toujours. Acculé, il ne put qu'accepter. Depuis ce jour, mon mari le roi n'a jamais plus pris quiconque de haut. Au fond, bien que l'expérience ne fût pas très folichonne pour moi, je dois admettre que ce mage a fait du bon travail."

Intriguée par cette histoire, la femme du roi gourmand se rendit chez ledit mage. Il habitait dans un petit bercail de bois à l'écart d'un village pittoresque. Elle rencontra donc l'homme et et lui expliqua son problème. Après avoir réfléchi à ce dernier, l'érudit lui donna une potion. Il lui dit de verser son contenu sur la prochaine friandise pour avoir un effet immédiat. Même si elle craignait un effet aussi violent que celui décrit par son amie, elle obéit. Elle rentra chez elle et s'exécuta comme l'avait demandé le sage, versant la potion sur la tartine de beurre de cacahouète de son époux.

Quand le soleil se leva et que le roi mangea la tartine pour son petit-déjeuner, l'effet ne tarda pas à apparaître : ses lèvres se scellèrent, la tartine se changea en une pâte infâme qu'il ne parvenait pas à avaler et une horrible odeur à faire calter le premier gueux lui restait dans la bouche. Les pupilles du seigneur se dilatèrent sous l'effet de la panique et la femme partit immédiatement chercher le mage pour qu'il délivre le roi du sort qu'il subissait. Celui-ci se présenta au roi et expliqua ce qu'il lui arrivait. S'il ne consentait pas à renoncer au vice de la gourmandise, le maléfice se dissiperait. Le roi accepta tout de suite et le mage irradia la salle d'une lumière qui chassa le sortilège. Pour s'assurer que le seigneur tienne parole, le mage ajouta que s'il retouchait à une friandise dans le futur, une douleur qu'aucune aspirine ne pourrait calmer lui lancinerait le crâne. Après cela, le mage disparut.

Heureuse que son mari était "guéri", la reine lui donna un langoureux baiser qui chassa toute envie à l'homme de resombrer dans la gourmandise.

Les enfants, croyez-moi quand je vous dis que vous subirez les conséquences de tous vos abus. Écoutez une jeune leçon vous sauvera la vie.

P.S : on raconte aussi que le roi souffre d'arachibutyrophobie depuis ce jour, enfin je dis ça, je ne dis rien.

De LucasBouchard.

ConcoursWhere stories live. Discover now