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Tu me dis que tu as appris à enterrer la douleur, à bloquer les choses qui rampent, mordent et grattent à trois heures du matin quand personne n'est là pour t'aider, personne pour te sauver. Tu l'as oublié. Tu dis "Le passé n'a pas d'importance. Il ne veut plus rien dire pour moi." et me rassures avec tes yeux attendrissants que je suis tout pour toi. Oh chéri, je ne doute pas que tu m'aimes. Je pourrais me noyer dans ta sincérité. Mais ce serait idiot que de penser que l'Été puisse durer pour toujours.


J'ai peur que, un jour, je me réveille dans notre Hiver, que je sois ton démon, le nouveau tranchant de ton couteau. Un autre garçon, tout beau et gentil, se mettra à côté de toi et demandera mon prénom. "Dis moi des choses sur lui" il dira quand ce qu'il demandera vraiment sera "Dis moi des choses sur toi". Il posera des questions - notre premier baiser, le pull que tu as laissé sur le sol de ma chambre, les choses qui t'ont captivés et pourquoi est-ce que l'on s'est éloignés. Il te demandera nos tendres rien, les promesses que l'on s'est jurés de tenir, nos secrets et sentiments que nous ne retrouverons jamais.


Et, quand... Si... Ce temps vient, est-ce que tu lui diras que tu ne te souviens plus ? Que, comme lui, j'ai disparu avec nos souvenirs. Que cet amour, pourtant pur, pourtant vrai, n'a pas duré et que rien n'a de sens quand ça se termine. Tu penses que les commencements sont magnifiques seulement parce que ce sont des commencements, que les choses magnifiques devraient durer le temps d'une vie. Tu vois, ce n'est pas notre passé qui m'ennuie mais la possibilité que, un jour, peut-être, tout cela pourrait aussi être oublié.

LETTRES OUVERTES Where stories live. Discover now