- Qu'est-ce qu'il y a ? finis-je par demander.

- Rien, rit-il. Je n'ai pas le droit de te regarder ?

- Pas sans raison valable !

- Le fait que je te trouve très belle est une raison valable ?

Je me met à rougir instantanément. Je ne m'attendais pas à une réponse aussi franche. Pourtant, j'en ai l'habitude depuis le temps qu'on parle tous les deux alors ça ne devrait pas me surprendre. Et pourtant...

Il explose de rire en me voyant gênée. Ses yeux fermés et la tête légèrement en arrière, il est plus que craquant. Et son rire ! Une magnifique mélodie dont je viens de tomber amoureuse.

- Tu es encore plus canon quand tu rougis, Ana, insiste-t-il une fois calmé.

- Vas-y, rajoutes-en !

- Quoi ? Ce n'est pas la première fois que je te le dis.

Exact. Mais c'est moins embarrassant lorsque des centaines de kilomètres nous séparent !

- Mais c'est la première fois que tu le dis en face à face.

- Je vais arrêter alors parce que tu vas finir aussi rouge que ta robe !

Je baisse les yeux sur mes jambes recouvertes d'un tissu léger et rouge criard. J'ai vraiment l'impression que mes joues ne sont déjà pas très loin de cette teinte particulière.

- D'ailleurs, elle te va très bien.

Je suis ravie que ça lui plaise étant donné que j'ai passé plus d'une demie-heure devant mon armoire et me suis changée pas moins de six fois avant d'opter pour cette robe. Choisie un peu par défaut puisque c'est celle que je mets le plus souvent. Elle est simple, pas trop courte puisqu'elle m'arrive juste au dessus des genoux, et est maintenue par deux larges bretelles sur mes épaules.

J'ai longuement hésité sur comment coiffer mes cheveux aussi, et comme pour la robe, j'ai abandonné l'idée de changer mes habitudes et les ai relevés en queue de cheval haute. Je n'ai jamais aimé mes cheveux bruns. Trop ternes à mon goût et sans le moindre volume quand je les détache. Ils sont seulement lisses et informes.

Finalement, j'ai voulu faire un effort pour lui, mais je suis habillée comme tous les jours. Et ce n'est pas plus mal, puisqu'il me trouve tout de même jolie.

- Merci, dis-je en souriant.

Il me rend mon sourire et détourne le regard pour fixer la fontaine face à nous. Habituellement, on trouve toujours de quoi parler, même si on ne dit pas grand chose d'utile. Aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est le contraire. C'est étrange et je n'aime pas trop ça. Je ne veux pas que quelque chose change entre nous - bien qu'il n'y ait pas réellement de nous. Je tente donc de lancer un sujet de conversation banal.

- Tu as finis de t'installer ?

- Pas tout à fait. Je pensais terminer rapidement mais il faut croire que j'ai beaucoup plus d'affaires que je n'imaginais !

- Je croyais que tu voulais finir tout ça avant qu'on se voit, lui rappelé-je.

- C'est vrai. Mais je t'avais dit qu'on se verrait, alors je tiens ma promesse, répond-il avec un sourire. Mais si tu veux, je rentre pour finir, ajoute-t-il avec nonchalance.

- Non ! m'écrié-je. Je veux dire : tu auras tout le temps plus tard, pas vrai ?

- Mademoiselle ne veut donc pas me laisser partir ?

Je secoue négativement la tête devant son air charmeur.

- Maintenant que tu es là, tu restes.

Attirance incontrôlableWhere stories live. Discover now