Antonio fut le premier à sortir du restaurant, suivit de près par Lovino.
"Alors... Elle est loin ta maison?"
"Non, pas plus que ça... On devrait y être en une dizaine de minutes"
"D'accord! T'as vu, il fait déjà quasiment nuit! Le temps est passé tellement vite!"
"Hm"
Le regard de Lovino se perdait dans le vide, cherchant presque à fuir celui d'Antonio.
Ce dernier lui sourit gentiment et, d'une main hésitante, la glissa dans celle de Lovino.
Il se crispa légèrement et lança un regard froid à Antonio.
"Lâches ma main, bâtard."
"Pourquoi...?"
"..."
Le visage de Lovino suffit à faire comprendre à Antonio qu'il devait obéir.
Leur mains se quittèrent et Antonio soupira...
Le reste de la route fut plombé d'un silence morbide... La lueur du ciel nocturne était la seule dont ils disposaient. Le léger souffle printanier soulevant des mèches de leur cheveux était le seul qui les accompagnaient.
Antonio ne pouvait pas s'empêcher de jeter des coups d'œil à Lovino de temps à autre.
Il avait tellement envie de... De juste le serrer dans ses bras...
Il finit par craquer.
"Lovi...?"
"Quoi?"
"Je peux te faire un câlin...?"
Lovino paru tout d'abord surpris, puis son visage s'adoucit et il sourit légèrement.
"Et puis quoi encore?"
"Mais Lovi..."
"Be me regarde pas comme ça, bâtard d'Espagnole"
"..."
Antonio prenait des airs de chien battu pour essayer de convaincre Lovino.
"Bon ok..."
Antonio laissa échapper un petit rire de satisfaction et il tira Lovino contre lui, l'entourant de ses bras et le serrant fort contre lui.
"C'est bon mec, tu peux me lâcher maintenant?"
"...Nan"
"Dégage..."
Lovino repoussa Antonio. Il le repoussa sèchement, mais pas méchamment.
"C'est la première et la dernière fois que tu me prends dans tes bras, bâtard"
"Ça c'est ce que tu crois..."
"Pardon?"
"Hehe"
Antonio affichait un large sourire comme à son habitude, alors que Lovino semblait légèrement confus...
Dans tous les cas, ils étaient enfin arrivé chez Lovino.
Il déverrouilla la porte d'entrée et souffla:
"Désolé pour le désordre... C'était pas prévu que tu viennes"
"Oh, pas de problème...!"
Antonio s'engouffra dans la maison à la suite de Lovino et découvrit l'état de sa demeure...
Il ne savait pas où donner de la tête... La sol était jonché de vêtements, d'emballage de nourriture et même de carton de livraison vide. Pour se déplacer, il fallait faire attention où l'on posait ses pieds. Le seul endroit "rangé" était le canapé. Et encore, il n'y avait qu'une petite place sans rien pour que Lovino puisse s'y assoir.
Antonio s'avança à l'intérieur et entra dans la cuisine.
Des montagnes de vaisselles sales débordait sur le plan de travail... Le premier réflexe d'Antonio fut d'ouvrir les fenêtres, puis il retourna vers Lovino.
"Ça va... J'ai déjà vu pire, comme désordre..."
Bien sûr, il mentait... Il était vraiment étonné de voir ça. Il ne s'attendait pas à ce que Lovino soit à ce point désordonné.
"Hm... La prochaine fois que tu viens, ça sera rangé, enfin, je vais essayé de ranger..."
"Le ménage c'est pas fait pour toi visiblement"
"Nan..."
Le visage d'Antonio s'illumina mais il ne dit rien. Il venait d'avoir une idée mais il allait la garder pour lui...
"Si tu veux te doucher, la salle de bain c'est l'avant-dernière porte à droite. Et tu peux dormir dans ma chambre si tu veux, je dormirai sur le canapé"
"Ok, mais tu dors pas sur le canapé, j'y vais moi"
Lovino se frustra un peu et répliqua:
"Tu ne peux pas dormir sur le canapé, déjà que ma maison n'est pas en état, alors j'aimerais que tu dormes bien au moins..."
"Alors d'accord, je dors dans ton lit"
"Merci"
"Mais tu viens aussi!"
"Hein?"
"Si tu veux que je dorme bien, tu dors avec moi...!"
Les joues d'Antonio virèrent au rouge et il baissa les yeux. Il voulait s'enfoncer six pieds sous terre et ne jamais remonter... Il était sur le point de mourir de gêne alors que Lovino entrouvrit sa bouche et arqua un sourcil.
"Antonio...?"
"..."
"Je suis d'accord"
"....?"
"Dormons ensemble ce soir si ça te chante"
"Vraiment...?"
"Puisque je te le dis, bâtard!"
"Merci...!"
Antonio se jeta dans les bras de Lovino et, contrairement à ce qu'il pensait, il ne le repoussa pas. Lovino passa ses bras autour d'Antonio un court instant, puis se retira.
Antonio sentit une sensation de vibration dans son estomac... La même qu'il ressentait lorsque Lovino lui écrivait un message. La même qu'il ressentait lorsqu'il entendait sa voix... La même... Mais plus intense cette fois-ci...
"Je... Je vais prendre une douche... Tu peux déjà aller dans la chambre si tu veux, c'est la première porte à gauche"
"D'accord...!"
Lovino s'en alla dans la salle de bain pendant qu'Antonio entra dans la chambre...
Le désastre y était aussi. Moins que dans le salon, mais il y était...
Antonio soupira et ouvrit également la fenêtre dans cette pièce.
Un sourire mitigé était figé sur son visage
Il soupira en ôtant sa Jaquette et son T-shirt qu'il posa en équilibre sur une pile de vêtements entassé sur une chaise.
Antonio retira également son short qu'il posa au même endroit et il se mit à déblayer le lit.
Il ramassa les vêtements de Lovino qui devaient stagner ici depuis quelques jours et il poussa par terre tout ce qui n'avait rien à faire sur le lit.
Il retira le couvre-lit et les draps, puis il le jeta dans un coin de la chambre.
Antonio se redressa et soupira gentiment et ouvrir l'armoire.
Une avalanche de vêtement déferla sur lui et il se retrouva rapidement au sol.
Antonio laissa échapper un petit rire et repoussa les habits sur le côté avant de fouiller dans l'armoire à la recherche de draps propres.
Il mit enfin la main sur ce qu'il convoitait et aussitôt, fit les lits et plia le duvet, rembourra le coussin et étira les draps.
Maintenant, le lit semblait en ordre, au moins...
Avant que Lovino ne termine sa douche, Antonio fit un tour rapide de la maison.
Toutes les pièces sans exception étaient noyées dans un désordre absolu...
Lovino sortait enfin de la salle de bain quand Antonio retournait dans la chambre.
Lovino soupira en le voyant passer en boxer.
"Mets-toi à l'aise surtout..."
"Déjà fait! Je vais déjà me coucher je suis fatigué..."
"Ok, j'arrive tout de suite, je vais verrouiller la porte d'entrée"
"D'accord!"
Antonio s'éclipsa dans la chambre et Lovino sortit la clé de sa poche et ferma la porte d'entrée.
Il entra à son tour dans sa chambre et lâcha un petit bruit d'étonnement.
"Antonio? C'est toi qui a fait ça?"
"Le lit?"
"Ouais"
"Oui c'est moi!"
"Je... Euh... Bah merci..."
"De rien"
Antonio lui sourit et il s'enroula dans la couverture qu'il remonta jusque sous son menton. Il fixait Lovino avec un regard brillant.
Lovino retira ses vêtements et se coucha à côté d'Antonio.
"Je fais comme toi hein, je vois pas en quoi je devrais dormir habillé"
"Ça me dérange pas du tout...!"
"Arrête de me mater comme ça, bâtard"
"Je mate rien du tout...!"
Antonio se retourna dos à Lovino en rougissant, puis Lovino lui adressa bonne nuit et s'endormit en quelque minutes. Antonio ne mit pas longtemps avant de s'endormir lui aussi.
