J'avais l'impression que c'était Younes qui me les caressait. Il n'y avait que lui qui me les touchait. C'était même devenue une habitude pour moi. Je m'asseyais sur ses genoux, il me caressait la chevelure. On s'embrassait, on se faisait des petits bisous, je lui faisais des papouilles. Il aime trop ça. Il me racontait ses vieilles à blagues à deux francs, et moi je rigolais bêtement. 

Rire le temps d'un instant. Sourire au moment présent. Profite tant qu'il est temps, car plus tard il est trop tard. Dans la vie, il faut savoir aimer le passé, le présent tout comme le futur. Aimer son avenir c'est être prévisible à la vie. Souvent on pense que c'est nous qui avons les reines, seulement la vie nous donne une gifle en nous rappelant que c'est elle qui décide. Au final, la vie n'est seulement qu'un enchainement d'événements, qu'ils soient bons ou mauvais, il faut savoir les accepter. Vendredi tu ris, dimanche tu pleures. Aujourd'hui tu vis demain tu meurs.

Younes ! Toujours Younes. Il faut toujours qu'il vienne s'incruster dans mes rêves, habiter dans ma tête, briser mon cœur, hanter mon âme. Son prénom est collé à ma bouche, ses paroles sont coincées dans ma tête. Ces dires avaient égorgé mon palpitant. La lame tranchante de ses mots avait aiguisés mon être. Mon cœur saigne ma douleur, mes yeux pleurent les remords et ma tête cri ma haine.

Je secoue ma tête de droite à gauche afin de le chasser de mes pensées.

- : Tu vas bien papa ? En ce moment tu es assez tendu.

Dis-je en me convainquant de ne plus penser à l'autre.

- père : Si.. si je vais bien. Je suis juste un peu fatigué. Tu sais le travail me fatigue énormément en ce moment. J'arrive plus trop à gérer mon sommeil. Je fais que penser, je me ronge la tête sans même savoir pourquoi. Toutes ces petites choses me rendent nerveux, parfois j'ai des sautes d'humeur, comme tout à l'heure par exemple, avec ta mère. Mais on a discuté. Elle ne m'en veut pas. Elle sait que je ne vais pas très bien.

Je le voyais légèrement fatiguée, on pouvait remarqué de petites cernes dessous ses yeux. Il me faisait de la peine. Mon pauvre papa.

- : Papa ! Je ne veux plus que tu te fatigue. Regarde, il y a tes deux fils, ils travaillent. Tu peux arrêter le taffe hein. El hamdûlillah, on ne manque de rien. Je ne veux pas te voire t'épuiser comme ça. Ta santé est primordiale. En tout cas, elle vaut dix milles fois plus que l'argent.

- père : Ne t'inquiètes pas ma fille. Je suis encore vivant.

- : Encore heureux ! 

Il rit, son rire... Je tuerais pour l'entendre rire.

- : Papa, je suis sérieuse.

- père : Mais oui Neyla, ne t'en fais pas. Je vais prendre quelque semaines de repos, c'était prévue de toute façon.

- : J'ai peur pour toi abbi. Je veux seulement ton bien.

- père : Viens dans mes bras bagra !

Je me blottit dans ses bras en humant son odeur. Je profitais de lui, de mon père.

( ... )

- : Nesrine !! Ramène moi ma robe s'il te plait !

- Nesrine : J'arrive.

Elle me tend ma robe, qui venait juste de se faire repasser par ma mère.

- Nesrine : Elle est magnifique cette robe.

- : Je sais, elle est simple et élégante à la fois. Je veux pas en faire trop, c'est pas un mariage non plus.

Je tourne ma tête vers celle-ci. C'était une belle robe qui adoptait la couleur vert pastel. De sublimes broderies blanches et finement cousues les accompagnaient. Son tissu soyeux était ample et ne dévoilait pas mes formes, seulement elle était cintrée au niveau de ma fine taille et légèrement sur la poitrine. 

Oui, pour la vie.Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum