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n'hésitez pas à me laisser votre avis🌸

Le lendemain

08:27

J'ouvre soudainement les yeux suite au cauchemar que je viens de faire. Je me relève et inspire profondément pour faire passer ma soudaine peur. Merde il est 8:30. J'suis en retard. J'attrape mon portable pour prévenir mes amis, j'appelle Sara.

Sara: Oui?
Moi: Je serais en retard.
Sara: Tu peux rester chez toi aujourd'hui, tu bosses trop Giulia.

Je soupire et enfile mon peignoir.

Moi: Arrêtez avec ça, je vais bien. J'arrive dans une demi heure.

J'allais raccrocher mais une voix autre que celle de Sara retentit.

Leila: Giulia putain, écoutes moi pour une fois. Restes chez toi.

J'ai pas le temps de dire un mot qu'elle raccroche. Elles m'énervent. Je vais dans la cuisine et me prépare un thé, je ne bois et mange que ça en ce moment. Je me pose devant la télé pour écouter les informations. Un attentat à Bruxelles, c'est tellement triste. Le monde part en couille. Je retourne au lit et m'endors.

11:28

Les rayons du soleil me réveillent. Je baille tout en m'étirant. Cette sieste m'a fait le plus grand bien. Je file prendre une douche et enfile un skinny jean avec un simple t-shirt gris et des escarpins noirs. [media]

Je m'applique beaucoup d'anticerne pour dissimuler les poches sous mes yeux mais ça ne fonctionne pas vraiment

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Je m'applique beaucoup d'anticerne pour dissimuler les poches sous mes yeux mais ça ne fonctionne pas vraiment. Tant pis. Je me maquille légèrement pour paraître humaine et lâche mes cheveux lisses. Je vais à mon balcon pour fumer et j'aperçois encore une fois Ken. Une idée me traverse l'esprit. Quel est l'avantage d'avoir un célèbre rappeur comme voisin? Pouvoir l'interviewer bien-sûr.

J'enfile rapidement ma veste en cuir et saisis mon mac avant de descendre les escaliers. Je traverse le trottoir et arrive devant son immeuble. Je cherche le nom "Samaras" et sonne. Il met du temps avant de répondre.

Ken: Ouais?
Moi: C'est la fille relou d'hier, tu peux m'ouvrir s'te plait? J'ai un service à te demander.
Ken: Troisième étage.

Je pénètre dans l'immeuble et monte les marches. Espérons qu'il accepte. Je le trouve épaulé à sa porte d'entrée. Il fronce les sourcils en me voyant.

Ken: Que puis je faire pour toi?

Je souris timidement et m'avance vers lui.

Moi: Je travaille pour Good Morning Paris et je fais un article sur les rappeurs français, je peux te poser quelques petites questions?

Il sourit en coin et croise ses bras sur la poitrine.

Ken: Je ne peux pas donner d'interview sans l'accord de mon manager.

Je fronce les sourcils et soupire. J'suis déçue, mais j'aurais essayé.

Ken: Mais je vais faire une exception pour toi.

Je souris et le remercie. Il m'invite à entrer dans son petit appartement. La première chose qui me tape à l'œil est la tonne de livres. Il y'en a partout. Nekfeu est donc un grand littéraire, ça me surprend pas trop vu ses textes. On s'installe sur son petit canapé.

Moi: Estimes-tu faire partie du milieu du rap ?

Il sourit et passe une main dans ses cheveux.

Ken: Mes potes vont se foutre de ma gueule mais je considère faire partie du mouvement hip-hop. Ce n'est pas parce que j'ai un succès commercial sur cet album que je ne vais plus me considérer membre de l'underground par exemple. Je suis toujours avec les mêmes gars, si je rencontre un mec qui rappe bien qu'il soit connu ou pas j'ai envie de faire du son avec lui. Tant que je suis un fan de rap j'appartiens à son milieu.

J'hoche la tête et consigne ses paroles sur mon ordinateur.

Moi: Tu as plusieurs fois dit que le hip-hop t'avais sauvé... Mais de quoi ?

Ken: Ça m'a donné un but dans la vie que je n'avais pas. Puis ça m'a sauvé du désœuvrement, de la galère et de l'auto-destruction aussi. Je n'étais pas trop heureux et je ne savais pas ce que je voulais faire. Je faisais des petits tafs de merde, je n'avais pas de diplômes et je me disais que mon avenir était un peu incertain. Je squattais à droite à gauche, je me faisais aider donc je n'étais pas très fier de moi sur le moment.

Il fait une pause et inspire.

Ken: Le fait d'avoir une passion m'a permis de me rendre compte que je pouvais supporter une vie comme ça, d'accepter d'être dans la galère tant que j'ai l'écriture. Quand j'avais 17 ans, je me disais : « Une vie comme ça, ça me va. »

Je le regarde parler, bouger ses mains, dévier le regard, sourire, froncer les sourcils. Je suis captivée par lui. Il me captive.

Moi: Es-tu heureux?

Il semble surpris de cette question, un blanc s'installe. Nos regards sont encrés l'un dans l'autre.

Ken: T'as fini?

J'aurais pas dû // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant