La sonnerie incessante de mon téléphone me sortit de ma torpeur je ne sais plus combien de temps je suis resté dans cette position. Toujours est-il que mon esprit se refuse à croire que tout ceci puisse être une réalité. Je me sens comme dans un cauchemar sauf que je n'arrive pas à me réveiller. Ce maudit téléphone me ramène toujours à la réalité . je regarde l'écran où il est affiché le nom de Roumish. J'éteins ce dernier et le range dans mon tiroir. Et soudain, comme si l'air se compressait dans ma poitrine ,je me décide à aller faire un tour dehors. Sans doute ma meilleure idée de la journée. Tout en errant dans le parc, je me demande
ce que j'ai fait de travers avec elle. Où est-ce que j'ai failli? Ne lui avais-je suffisamment pas montré mon amour? Ou souffre-t-elle autant que moi en ce moment ? A ces interrogations, les sanglots me menacent. Je m'assois un peu le temps de me calmer quand j'ai senti une main sur mon épaule me faisant sursauter.
-Prince! C'est toi? Que fais-tu ici dans cet état ? Qu'est-ce passe-il?
Je relève la tête et vois un de mes collègues que j'ai l'habitude de croiser au bureau dans l'entreprise familiale.
-M.r Thioune je suis désolé que tu me vois ainsi. Je m'apprêtais à partir.
Joignant le geste à la parole, je me levais et il m'attrapa le bras.
- Tu sais, c'est pas en fuyant tes problèmes qu'ils vont se résoudre. Je ne sais pas ce qui t'arrives mais je suis sûr d'une chose c'est que tu as besoin de parler. Et je suis disposé à t'écouter. Je sais aussi qu'on n'est pas aussi proche que ça mais parfois une oreille étrangère aide beaucoup.
- merci pour ta sollicitude frère mais c'est une très longue histoire. Et je veux pas user de ton temps.
- Ne t'en fais pas pour cela. Je suis toute ouïe.
Suite à ces mots, j'ai carrément eu confiance en lui. Dés lors, de vieux souvenirs commencèrent à m'envahir. En fait, Dija et moi sommes ensemble depuis quatre ans. Et c'était hier l'anniversaire de notre vie de couple quand elle m'a rabaissé jusqu'aux entrailles de la terre. Voilà notre histoire.
(Souvenirs)
Ma vie était très simple , la plupart du temps je restais chez moi! Ma vie se résumait entre l'école et la maison . Mon père quant à lui était d'une sévérité extrême. Il était vraiment très dur avec tout le monde surtout avec moi . Son caractère me faisait même peur. Je suis pas du tout né avec la cuillère d'or à la bouche , ma famille vivait dans un quartier très repoussé de la ville et peinait à assurer les 3 repas de la journée ! Mais je ne me plaignais pas du tout , ma mère aussi faisait pareil .
Elle était très belle malgré sa petite vie , tout le temps la voile à la tête et elle avait trouvé un petit commerce de friandises au seuil de sa porte , elle n'en gagnait que de petits sous pour assurer le dîner. Par ailleurs elle était très pudique et pieuse jusqu'à être prise pour un pudibond. Son mari était comme fou , il était rarement à la maison ! Rien que de voir sa situation familiale l'érodait au plus fond de lui même si ma mère et moi s'y plaisaient bien.
Un beau jour , vers dix sept heures, mon père arriva à la maison tout excité et nous demanda de se préparer. Ma mère et moi sortîmes de la maison. Nous tombâmes des nues en voyant le chef de la maison dans une belle bagnole.Il nous fit signe d'entrer. Nous paraissions hésitants mais nous finîmes par obtempérer.
Nous fûmes conduits dans une belle cité appelée CITÉ MIXTA puis mon père nous désigna une maison idyllique et monumentale. C'était d'après lui, notre nouvelle demeure même si nous étions pas convaincus en premier lieu. Sa femme l'harcelait de questions à propos de cette nouvelle fortune.
