Je rangeais mes cahiers de ce matin dans mon tiroir, puis me dirigeais vers la fenêtre, quand mon téléphone vibra.

Hum... Désolé, je peux pas aujourd'hui... Mais si je me libéré je te previens ?

Je relus ce message quelques fois. La déception emplissait mon cœur. Malgré moi, je ressentais une grande tristesse. Que fait-il ? Pourquoi ? Nan... Nous ne sommes pas ensemble, ce n'est pas une raison pour moi de déprimer. Je m'approchai de la fenêtre de nouveau, et l'ouvrit en grand, pour respirer la douce brise fraîche.
Mais quelque chose perturba mon champ de vision. Quelqu'un plutôt. Gabriel. J'étais sûre que c'etait lui. Je le reconnaissais à sa manière de marcher, rapidement, et avec de grandes foulées. Mais où va-t'il ?
Il était encore temps.... Je ne devrais pas...

La tentation était trop forte, je sortis en trombe de ma chambre, sans vraiment prendre soin de fermer ma porte à clef, et courru dans les couloirs. Les escaliers. La réception. Puis dehors. Il n'était pas très loin, mais tournait derrière le bâtiment.
Je courru jusqu'à l'angle du mur, et en essayant d'être discrète, je sortis la tête. Il marchait en direction de la bibliothèque.
Il allait lire ? Nan... Il venait de me dire non pour des livres ? Ou bien... Va-t'io voir quelqu'un...?
Je n'abandonnais donc pas, et continuais mon petit espionnage.

Je le suivis le plus discrètement possible jusqu'à la bibliothèque, où il rentra rapidement.
Un peu après lui, je m'approchai de la porte. Je ne savais plus quoi faire. Rentrer ? La porte pourrait grincer ou faire du bruit... Je risquerais de me faire repérer... Ou alors.... Je faisais comme si j'allais moi de même à la bibliothèque, si jamais je me faisais remarquer en rentrant.

J'attrapai la poignée, et lentement, l'enclenchait à fond. Pas de bruit. Doucement, je poussais la porte. Pas de bruit. Le silence était de plomb et j'essayais tant bien que mal de ne pas trembler. L'ouverture était désormais assez grande pour que j'y passe. Je me faufilais donc à l'intérieur, et refermais lentement la porte. Mais je lachais la poignée trop vite et elle eut un petit bruit sourd. Une montée de stress s'empara de moi. J'avais chaud. Très chaud. Mais rien ne se produisit. J'entendis alors un mouvement dans le fond de la bibliothèque. Ce devait être Gabriel. Lentement, je marchais jusqu'à l'ouverture menant aux rangées de livres, et regardais soigneusement chaque recoin de la bibliothèque à la recherche de la personne que je cherchais. L'affaire allait être compliquée... Comment allais-je savoir dans quel rayon il se trouvait sans me faire remarquer ?

Soudain, un bruit attira mon attention. Ca ressemblait à... un bruit de clef dans une serrure. Le bruit provenait du fond de la salle. Du dernier rayon. Je m'approchais à pas de loup. Il y eut un mouvement de clef tournant dans une serrure. Mais quelle porte ? Ce ne peut pas être...
Je passais la tête derrière le dernier rayon, au moment même ou je vis Gabriel, dos à moi, ouvrir une porte. Pas n'importe quelle porte. La porte de la réserve. Soudain, un vent pénétra dans la pièce par cette porte, faisant voler la poussière dans ma direction. J'en reçu dans les yeux et dans le nez, et m'accroupis à terre, pour éviter que je n'éternue. Le vent faisait valser mes cheveux vers l'avant, et puis, d'un coup, plus rien. Plus un bruit. Le silence était revenu. Je retournais ma tête vers la porte. Elle était fermée. Gabriel n'était plus là. Que s'est-il passé...? me demandais-je. J'étais maintenant partagée. Dans un coin de ma tête, la question était "Que faisait-il derrière cette porte ? Qu'y avait-il derrière cette porte ?" Et dans un autre coin, un coin opposé : "Mais tu es folle ? Cours ! C'est peut être dangereux !" Mais des questions résidaient. Pourquoi Gabriel avait-il la clef ? Comment l'avait-il eu ?
Je réfléchis quelques instants encore. Et si je revenais à la tombée de la nuit ? Ou quand je serais sûre que Gabriel ne sera pas là ? Nan... La porte sera surement refermée...
Maintenant, la porte est-elle fermée ?
je fixais désormais la porte. J'allais à l'encontre de toutes les valeurs que m'avait enseigné ma Mère. Je la revoyais me répéter toujours la même phrase : "On ne se mêle pas des affaires qui ne nous regardent pas. On ne suit pas un homme qui nous propose un bonbon dans sa voiture."

Blanche comme Neige [en pause]Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz