Chapitre 9 - L'essence

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Alors, petite précision. Dans mes imaginations, j'utilise souvent l'image du précipice pour l'inconnu. A une différence, c'est que dans mes imaginations, le précipice n'a pas de fond, ni de bord. Donc, le saut ne symbolise pas du tout, le fait de vouloir me supprimer. Il symbolise le saut dans l'inconnu. Dans mes pensées, lorsque je saute ainsi, j'atterris souvent sur des plateformes transparentes. Souvent la réception est franchement abrupte. Dans ce rêve, il n'en a rien été. Il n'y avait pas de plate-formes transparentes. A la moitié de la chute, j'ai ouvert mes ailes. La vision du précipice a basculé. D'une vision latérale du précipice, à une vision axiale. J'ai remonté le précipice en volant. Je ne me suis pas posé de l'autre côté. Je me suis remis au niveau de la porte. Je revoyais la paroi opposée en face de moi. Et j'ai ressauté. J'avais trouvé ça tellement génial. Cette fois-ci, j'ai attendu le dernier moment pour ouvrir les ailes. J'ai touché l'eau de la rivière. Ma vision a basculé à nouveau. Et cette fois ci, je me suis posé de l'autre côté. Ce que j'y ai vu, c'est une plaine de couleur verte. A ma gauche, il y avait une montagne au loin. Je ne voyais pas le sommet. Il y avait également un orage au pied de la montagne. A ma droite, il y avait également une montagne sans sommet. Avec un petit point blanc au pied de la montagne. Je me suis dirigé à droite. J'ai marché. J'ai fini par distinguer ce qu'était le point blanc. C'était un phare avec une collerette noire très fine au niveau du sommet. Je me suis retrouvé au pied du phare. A sa base, il y avait une toute petite porte orange. Je ne pouvais rentrer par cette porte, j'étais trop grand. J'ai réfléchi. J'ai posé mes mains sur le phare, en joignant mes phalanges, mes doigts touchaient la paroi. Je l'ai ouvert dans le sens de la hauteur. Les deux moitiés du phare se sont écartées comme une porte. Un essaim d'oiseaux noirs s'est envolé et s'est dirigé vers l'orage. Les oiseaux étaient des merles. Lorsque les oiseaux ont disparu dans l'orage, ce dernier s'est déplacé vers moi. Sans aucune appréhension, je me suis abrité dans le phare. Je l'ai refermé en écartant les bras, paumes vers l'extérieur. Puis j'ai joint mes mains. Les deux pans du phare se sont refermés. D'un coup, il faisait complètement noir. Il y a eu du monde dans le phare. Sans les voir, j'ai su qu'il s'agissait d'un homme, et d'une femme. Ils étaient recroquevillés dans le phare. Ils me semblent avoir senti de la peur, ou de la méfiance, je ne sais plus.

Ce rêve est un bijou, dans le sens où j'aime beaucoup m'y balader. Je me rappelle de cette sensation d'apaisement, sans aucune appréhension vis-à-vis des hypothétiques dangers ou des événements. L'interprétation est moins aisée, car le rêve sous des airs de simplicités comporte beaucoup d'éléments. Les deux premiers sont la route en stabilisé et la couleur. Jusqu'au virage, je la parcoure seul. Puis, je prends conscience peu à peu du monde qui m'entoure. Cette route est le symbole du chemin de vie. Elle est de couleur grisée, car elle est vue uniquement de l'ego. Les silhouettes noires représentent le potentiel que je vois en chaque être humain. Le noir est la somme de toutes les couleurs. Petite aparté, je t'accorde que l'on peut également considérer que ces silhouettes noires absorbent la lumière sans la redonner. Je préfère le sens de la somme des couleurs. Fin de l'aparté. Par ce rêve, j'ai la confirmation de l'adéquation entre une pensée consciente, et inconsciente. Pour les arbres en hiver qui bordent la route, je ne sais pas. J'ai comme l'impression que ce sont des gardiens. Le symbole des silhouettes noires qui s'agglomèrent, c'est la prise de conscience grandissante de la réalité. Cette prise de conscience se termine par l'accès à mon âme. Les deux mondes ensemble sont la représentation totale de ce que je suis. Le précipice c'est l'inconnu.

Le fond, c'est mon enfance. La rivière est le symbole de l'énergie que je peux y puiser. L'eau, c'est la vie. Le changement d'orientation est caractéristique d'un basculement entre une vue d'un saut comme une épreuve, puis l'ouverture des ailes donne au final une évolution. C'est une pensée, encore une fois, qui fait mon quotidien. Car je pense sincèrement qu'en chaque épreuve, il y a un apprentissage. Le tout étant de le comprendre, et surtout de l'accepter. Le symbole des ailes est le dépassement de soi. Leur ouverture n'est pas une question de survie, elles sont la résultante d'une envie, celle de voler. D'ailleurs, j'ai trouvé tellement bien que je l'ai fait deux fois. Tu remarqueras dans la suite du texte que je fais souvent les choses deux fois. La dernière partie du rêve porte des symboles très puissants. Les montagnes sans sommet représentent l'immensité de ce que l'on ne connaît pas. S'il n'y a pas de sommet, c'est que l'on considère que la connaissance totale est inatteignable. C'est encore juste, j'ai déjà bien assez à faire avec ce que je connais. L'orage, et le phare sont également des symboles intenses. Le premier représente la vie, la puissance de la nature. Le deuxième représente la guidance. J'ai fait les choses dans l'ordre, avant de me fondre dans la nature, j'ai cherché ma guidance. Non pas en volant, mais en marchant. J'ai pris mon temps, le juste temps pour comprendre. L'ouverture du phare est caractéristique de ma capacité à résoudre des problématiques. L'envol des merles symbolise mes idées. Je suis quasiment convaincu qu'ils représentent ce livre. J'ai fini par comprendre la présence des deux personnages dans le phare. Ceci a été possible grâce au même forumeur qui a fait le sujet sur l'hypersensibilité. Il m'a donné encore bien plus de choses. Pour le remercier, je lui ai promis de lui payer un repas, dans un restaurant qu'il aura choisi. Mais bon, pour ça il faudrait que je le rencontre. Donc, les deux personnages dans le phare sont en fait ma part féminine et ma part masculine. Avant de me fondre dans la nature, je dois les rassurer sur leur intégrité face à l'unité. Ce n'est pas encore abouti, mais je progresse.

Chimère - sous-roman saison 1 -  Le reflet du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant