♥ Chapitre 3 ♥

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Trois semaines ! Trois semaines depuis que j'ai posé mes valises à Bristol, et contre toute attente, j'en suis toujours au même point, plus précisément, le point mort ! Sans emploi et sans perspective d'en avoir un. Je me suis retrouvée confrontée à une réalité à laquelle je ne m'étais pas assez préparée. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis entendue dire : « Nous sommes désolés, nous n'embauchons pas en ce moment ». À croire qu'ils se sont tous donné le mot.

Je m'affale sur le lit en soupirant si fort que si j'avais eu la fenêtre ouverte, on m'aurait entendu de dehors.

Je n'en peux plus de vivre à l'hôtel, cette tapisserie que je trouvais charmante en arrivant, me rebute au plus haut point. Je n'ai pas un seul ami, pas de famille, personne à qui parler, rien... Juste cette chambre que je ne supporte plus et qui vide mon compte en banque lentement mais sûrement.

En y pensant, les choses ne sont pas trop différentes pour moi ici. Au lieu de me cacher chez mes parents, je me cache dans un hôtel. Je me sens vraiment seule et stupide d'avoir cru que tout aller changer comme par magie. Que tout aller me tomber dans le creux de la main simplement parce que j'ai changé de pays !

Je me laisse encore une semaine avant de renoncer et de rentrer chez moi pour reprendre ma vie là où je l'ai laissé. Ce serait vraiment une grosse déception si je devais en arriver là, mais au moins j'aurais essayé, et puis, qui sait ? Cette expérience, aussi peu fructueuse qu'elle le soit à l'instant m'apportera peut-être quelque chose dans l'avenir. Même si je ne vois pas trop quoi dans l'immédiat !

Au lieu de rester là à déprimer, je me résous à sortir et prendre l'air. Je m'arrête dans un petit café où je me suis déjà rendue à plusieurs reprises. Très rapidement, je suis tombée sous le charme de cette ambiance douce et chaleureuse qui y règne. Les photos de gâteaux encadrées aux murs nous donnent l'eau à la bouche avant même que l'on ne se soit installé. Leur comptoir en bois, orné de gravure baroque est recouvert de pâtisseries sous cloche et la touche finale, un soliflore contenant une grosse marguerite blanche est déposé sur chaque table.

La petite clochette en haut de la porte tinte sur mon passage. Une table est libre près de la devanture alors je m'y installe pour avoir une vue sur l'extérieur et regarder les passants défiler.

Une des serveuses, celle qui m'a le plus marquée par son style, mais aussi par sa gentillesse, s'avance vers moi pour prendre ma commande.

La première fois que je l'ai vue, je me rappelle avoir pensé que si je devais choisir un autre corps que le mien, je lui volerais le sien, sans hésiter. Je lui envie sa grande taille, elle doit facilement faire 1 mètre 70, et l'expression, avoir une taille de guêpe prend tout son sens en la voyant. Ses cheveux noir corbeau sont coupés en un carré plongeant qui fait ressortir ses magnifiques yeux verts. Même son anneau enroulé autour de sa lèvre inférieure et la rose qui remonte le long de son cou, l'embellissent. D'habitude, je ne suis pas trop fan des piercings et tatouages, mais chez elle tout est harmonieux.

— Salut, comme les dernières fois ? Un café et un cupcake au citron ? me propose-t-elle avec un sourire amical.

Je suis réellement étonnée qu'elle se souvienne de ce que j'ai pris les fois précédentes. Je lui confirme ma commande d'un geste de la tête que j'accompagne d'un petit sourire, qui je l'espère ne se veut pas trop crispé. Je sors ensuite le journal du jour que j'ai pris sur la route. J'ouvre directement à la page des offres d'emploi, on ne sait jamais, c'est peut-être mon jour de chance !

La serveuse revient avec ma commande et un événement inhabituel se produit. Elle s'assied en face de moi et tend une main tatouée dans ma direction, se présentant d'une manière assez directe.

Like a shooting starOù les histoires vivent. Découvrez maintenant