Chapitre 1

870 78 56
                                    

La mort est un grand mystère pour l'être humain. Certains penseront que le dernier battement de notre coeur signe définitivement le sommeil éternel. D'autres en revanche se pencheront sur la théorie d'un paradis et d'un enfer selon nos actions sur Terre. Vous avez également la réincarnation et encore bien d'autres croyances. Je pourrai vous les citer tous, mais franchement cela serait trop long et je n'en ai pas envie. Au lieu de m'attarder sur des explications barbantes, je vais plutôt me pencher sur le jour de mon enterrement. Donc je me prénomme Calypso Porter et je suis décédée à l'aube de mes 22 ans des suites d'une putain de maladie que l'on nomme cancer. Après des années de luttes, de hauts et de bas, de périodes de dépression et de reprise sur soi, mon corps n'a finalement pas tenu et la saloperie a gagné. Ma cérémonie d'adieu se déroula un jeudi du mois de janvier, deux jours après ma mort. C'était une journée grise et enneigée, d'ailleurs entre parenthèses si j'avais eu le choix, un beau jour ensoleillé en plein juillet m'aurai intéressé mais bon, il faut croire que le calendrier était complet pour cette période. Je dis ça, car vous imaginez le tableau, disons que d'avance les enterrements ne sont jamais très gais, des pleurs, des enlacements de réconfort, des condoléances et tout le cérémonial qui dure des plombes alors si l'on doit ajouter a cela la morosité d'un décor sinistre à la Tim Burton, bonjour l'ambiance. Beaucoup de monde était présent ce jour-là et pour être franche, je dois avouer que certaines personnes auraient pu s'en abstenir.

Maintenant je vous préviens, pour les âmes sensibles, dans ce passage je risque de temps a autre de déraper et devenir grossière. Vous m'en excuserez. Dans la vie, il existe des personnes dont les seuls adjectifs qui peuvent les qualifier, sont ceux qui ne rentrent pas dans le code des bonnes manières. Je vais vous faire un petit tour de l'assemblée, en gardant les personnes proches qui me tiennent réellement a coeur pour la fin ( toujours conclure sur une note positive) et donc pour débuter les faux-culs et autres connasses en tout genre. Le grand blond athlétique c'est Logan, mon petit ami enfin du temps de mon vivant. Alors, comment le décrire ? Je dirais que c'est le genre de connard a s'envoyer en l'air avec une trainée sur la plage arrière de sa belle voiture de fils a papa pendant que sa copine est mourante sur son lit d'hôpital. "A tout jamais dans mon coeur." c'est le mot qu'il a fait écrire au stylo Bic sur la carte du bouquet déposé sur mon cercueil. Juste une question Logan, j'étais également dans ton coeur pendant que tu la chevauchée comme une pute? La rousse placée un rang derrière lui s'appelle Megane, ma meilleure amie ou plutôt ex meilleure amie. C'est elle la trainée. Qu'elle genre d'amie se fait prendre comme une chienne par le petit copain de sa pote qui est sur le point d'être refroidie ? S'il te plait Megan les larmes qui coulent sur ton visage de salope, viennent-elles de la tristesse ou du remort et de la honte ? Putain ! Amie pour la vie que l'on c'était promis depuis le jardin d'enfant. Il semblerait que cette pouffe n'est pas compris le sens de cette phrase ou alors elle est totalement conne. Quand je pense à tous les bons moments que l'on a passés ensemble à discuter, se confier , nos après-midi shopping. Elle me donne la gerbe. A ses côtés se trouve l'ensemble de mes anciens amis de lycée et autre connaissance. La pluspart de ces personnes n'ont même pas pris la peine de consacrer ne serait-ce qu' une heure de leur temps pour venir me rendre visite à l'hôpital. A croire que j'étais contagieuse. Pourtant, croyez moi sur parole, quand vous savez que vous êtes condamné, un peu de soutien et de sourire vous fait du bien. Parler du quotidien, de tout et de rien vous permet de vous échapper un court instant. Mais bon, comment leur en vouloir c'est sûr que ce n'est jamais facile de se retrouver face à une personne qui a déjà un pied dans la tombe. Que dire, Que faire, sourire ou cacher ses larmes ? 

Dans toute cette foule emplie de tristesse se trouve, la tête dégarnie par le temps enfuit entre ses mains, une personne spéciale, qui a marqué ma vie. Quand je parle de spéciale ce n'est pas forcément une bonne chose. Eh . . . Excusez moi, je vais peut être avoir du mal, je ne sais pas vraiment comment vous dire cela. Ce que je m'apprête à vous révéler, personne à part lui et moi n'est au courant. C'est un très lourd secret qui m'a rongé durant des années et je pense qu'il est temps de le dévoiler. Avec le recule, je me dis qu'il aurait fallu en parler de mon vivant, mais par peur ou plus par honte je pense, je n'ai jamais rien dis. Cet homme au ventre gonflé par la bière, c'est mon oncle George. J'ai un noeud à l'estomac a l'idée de devoir me remémorer pour la énième fois ce qui s'est passé cet été la, celui de mes 12 ans. Malheureusement si vous voulez comprendre mon histoire et qui je suis vraiment, je suis obligé de vous en parler. Bon ! Je me lance. Cet été et comme pratiquement tous d'ailleurs, je passais la moitié de mes vacances chez ma grand-mère. C'était une femme formidable ma grand-mère, une femme qui force le respect. Elle habitait une grande maison familiale en pleine campagne et j'adorais y passer du temps. J'étais sa petite princesse et ma présence la reboostée. Mon oncle venait de se faire larguer par sa femme. Au bout de quinze ans de mariage et ne voyant aucunes avancées dans sa vie, elle lui a dit adieu et est parti avec son prof de gym (je la comprends). De là, il est revenu vivre chez sa mère avec l'ensemble de sa vie tenue dans une simple valise. Un vrai raté ce type, si seulement il avait prêté ne serait-ce qu'un minimum d'attention à sa moitié. Le seules moments où il dédaignait lui parler c'était pour lui demander de lui apporter une bière ou pour assouvir ses pulsions de mal en rut. Un soir je suis descendu sur la pointe des pieds prendre un verre d'eau, faisant attention de ne réveiller personne. Je fus surprise de constater que mon oncle était encore debout devant la télé, plusieurs canettes vides alignées sur la table base. Il me regarda un sourire en coin figé sur le visage et me demanda d'approcher. Ce que je . . . Pardon, ce n'est pas facile.  Ce que je pris donc au début pour de simple caresses d'affection, se transforma en attouchements. Il me demanda de faire des choses dont je ne veux pas parler. J'étais encore à moitié une enfant, mais le sentiment que l'on ressent à ce moment là et indescriptible. Jamais je ne pourrais effacer de mon esprit se sourire dessiné par la perversion. Une fois fini, il me fit promettre de ne jamais rien dire que cela était notre petit secret, que de toute façon personne n'allait me croire et cette affaire ferait beaucoup de mal à la famille. A partir de ce moment mon comportement changea. Ce qui fut passer pour une crise d'adolescence précoce, été en réalité une rébellion et un dégoût intérieur. Je reviendrais surement sur ce sujet plus tard, mais pour le moment, cet homme a abîmé ma vie, je ne veux pas qu'il fasse de même avec mon enterrement. 

Je vais vous présenter les deux personnes qui ont le plus d'importances dans ma vie, c'est-à-dire ma maman et mon petit frère Luca. Ma mère, ce petit bout de femme était bien présente physiquement, cependant mentalement, elle était morte en même temps que moi. Son regard d'habitude si chaleureux avait laissé place à un infini néant empli de larmes et de tristesse. Accrochée au bras de mon frère comme un petit singe s'accrocherait à sa mère protectrice. Ses forces l'avaient quittée. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Quand une personne s'approchait afin de lui présenter ses condoléances, elle ne répondait que pas un simple hochement de tête et mon frère reprenait le relais pour remercier. Perdre l'un de ses enfants et l'une des choses les plus horribles qui soit. Ma pauvre petite maman, je suis vraiment désolée de te faire tant souffrir. J'aimerais tellement essuyer tes larmes et te serrer dans mes bras. Luca lui ce grand gaillard, tentait de rester fort pour deux. Cependant, ses yeux creusés et rougis, ne trompaient pas les torrents versés une fois que ma mère avait le dos tourné. Mon petit frère, un gars en or, toujours prêt à me défendre. Le mec de la famille. Oui, car dans la casse père absent, je peux faire une croix. Il est parti alors que nous étions encore petits. Pour lui le rôle de père consistait à nous envoyer une fois par an pour les fêtes de fin d'année une carte de voeux accompagné d'un chèque. Papa l'argent ne remplace pas ta présence. Je suis tout de même honorée, il a dédaigné se déplacer pour mes funérailles. Cela aurait pu en être autrement. Enfin bref, sujet clos. Pour ceux qui en est du reste de l'assemblée, elle était constituée d'amis de la famille, de collègues de ma mère et autres connaissances plus ou moins proches. 

Dans l'ensemble, se fut une très belle cérémonie d'adieux. Un seul bémol, le discourt de la traînée. Mais, il faut croire que même dans la mort, jamais rien n'est parfait. La foule se dispersa un par un. Ma tante reconduisit ma mère qui était épuisée. Luca décida de rester là seul encore un petit instant. Une fois tout le monde parti, il s'effondra. Son trop-plein d'émotions avait atteint son stade limite. Il m'adressa quelques mots, comme un monologue d'au revoir. Il fit remonter en lui tous les bons souvenirs passés ensemble. Nos joies, nos fous rires, et même nos disputes d'enfants. Je t'aime mon petit frère. 

Tout ceci, nous amène donc à ma première nuit sous terre. L'obscure avait fait possession de la lumière. Aucune étoile visible sous les épais nuages. Seul brillait le quart de lune, laissant apparaître les ombres déformées des stèles et statues que comptait le cimetière. Dans cette atmosphère glacée et silencieuse, mon repos éternel débutait. Enfin, c'est ce qui aurait dû se passer. Sauf qu'a quelques mètres sous terre, enfermée dans mon cercueil de chêne massif, l'ensemble de mes membres se mirent dans un ralenti zombifique a bouger. Cela débuta comme des spasmes au niveau des pieds et des jambes puis remonta doucement mon corps. En un sursaut, j'ouvris les yeux. Bizarrement malgré l'obscurité totale du lieu, ma vison me permettait d'observer autour de moi un peu comme un système d'infrarouge. Autant vous dire que je compris assez vite ou j'étais. Et là, se fut la panique totale. Je me tordis dans tous les sens comme un ver de terre en criant aussi fort que possible. Ma première réflexion, et cela malgré l'énorme mal de tête qui me marteler le crâne fut, je vais mourir asphyxiée. Si je reste trop longtemps, je n'aurai jamais assez d'air et vais finir emprisonnée dans mon propre cercueil. Réflexe humain. Sauf que,  chose que j'apprendrais plus tard, il ne restait en moi que très peux de gènes humains et notamment l'apport d'oxygène vital, qui avait totalement disparu. Voyant au bout d'un long moment que mes cris ne m'aideraient pas, une certaine rage bestiale m'envahissait et les coups contre la paroi en chênes massive pleuva. Je me découvris alors une force inexistante jusque là. Malgré mes mains en sang, la douleur n'était que minime et après une lutte acharnée pour ma survie, je parviens à exploser le bois. Je me frayai un chemin dans cette terre fort modelable car fraichement retournée. Je m'extirpai et agrippa la première chose que je pouvais attraper. Une cheville d'homme ! 

- "Bonjour mon coeur, je suis ta marraine la bonne fée. Bienvenue dans mon monde !" Me lança t-il ironiquement. 

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : May 02, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant