Chapitre 1

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Nous sommes en l'an de grâce 768, en pleine période estivale et dans tous les ports du royaume de la belle Reine Françoise, on ne fait que parler du nouveau monde, une terre découverte il y a un peu plus d'une cinquantaine d'années et où tout reste à faire, à découvrir, et surtout à civiliser. Le plus grand de ces ports, le plus fréquenté, et sans doute le plus connu, était le port d'Isentia, liant les terres du comte Covens à l'océan et permettant à un incroyable nombre de voyageurs de partir à l'aventure vers l'inconnu, des plus confirmés aux plus...inattendus...

La famille du comte était autrefois prise comme un modèle à suivre, une sorte de famille parfaite que personne n'aurait su critiquer. Elle se composait du comte lui-même, de sa femme, belle et au regard envoûtant aux dires des badauds, et de leurs deux enfants, un grand frère du nom d'Eric, et une petite sœur du nom de Morganne. Si Eric représentait un peu l'idéal du prince qu'on peut trouver dans les histoires, un jeune homme calme et patient au doux sourire et au regard d'un bleu profond et envoutant, sa sœur elle était une jeune femme pétillante et dont l'audace et le gout de l'aventure pouvaient se lire dans ses grands yeux verts.

Il n'était personne dans le comté qui aurait osé une remarque désobligeante sur ces gens qui s'occupaient des terres et de leurs habitants avec bonté et générosité, mais les belles histoires ne sont pas toujours faites pour durer. Le sort frappa cette belle famille de plein fouet le jour où la maladie emporta Madame la Comtesse, laissant son mari avec le cœur meurtri, et ses enfants avec un immense vide à combler.

Alors que la jeune Morganne semblait ne pas avoir trop de mal à se remettre de la chose, trouvant toujours quelque chose à faire pour l'occuper, quitte à fuir les murs du château en douce, son frère, lui, avait l'air d'avoir bien plus de mal à accepter ce départ précipité, passant son temps à errer sans réel but ; jusqu'à ce qu'une étincelle n'allume un grand feu en lui, celui-ci se découvrant un besoin qu'il ne se connaissait pas jusqu'à présent. Il fallait qu'il aille aider les populations indigènes du nouveau monde à découvrir ce qu'est la civilisation, celle-là même qui lui avait permis de grandir dans cette si belle famille, au nom de son père, de la famille Covens, et de la Reine Françoise, amie de la famille depuis déjà bien longtemps.

Les au revoir du jeune homme furent presque aussi rapides que son départ, celui-ci semblant vouloir mettre le plus de distance possible entre cette vie qui l'avait blessé et lui. Ainsi Morganne se retrouva-t-elle seule durant des années avec son père et les plus ou moins régulières lettres de son frère. Éprise de liberté, et n'aimant rien plus que de pouvoir faire ce qu'elle voulait quand elle le décidait, elle se retrouva alors avec un double problème. Un énorme double problème même : non seulement son père ne pouvait que reporter toute son attention sur elle, mais en plus, en homme vieillissant et toujours prévoyant, il passait beaucoup de temps à lui parler de succession. Du fait qu'elle allait un jour devoir le remplacer en l'absence de son frère. De responsabilités. De la manière dont tous ces gens l'observeraient et qu'elle devait se préparer à être jugée. De tout un tas de choses qui avaient le don de filer des boutons à la jeune femme, haïssant au plus haut point l'idée de se retrouver à passer ses journées à faire bonne figure devant des gens qu'au mieux elle ne connaissait pas, voir qui pouvaient lui être tout à fait insupportable. Elle était d'ailleurs soutenue dans cet avis par son majordome personnel, Dimitri, homme qui lui avait été « offert » par son père à ses 12 ans et qui depuis ne semblait avoir de cesse de la soutenir dans ses désirs d'amusement et de liberté.

C'est d'ailleurs avec cet homme que l'aventure insoupçonnée de Morganne débuta, quand un beau matin, alors que les oiseaux chantaient, que les cerfs s'occupaient des champs, et que la jeune femme rêvait de princes charmants qu'elle pourrait désarçonner pour leur piquer leur bel étalon blanc, se firent entendre des coups à sa porte. Des coups assez rapides et plutôt pressants.

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⏰ Última actualización: Feb 20, 2016 ⏰

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