Chapitre 2 : La reine des idiotes

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Lorsque Blaise et Hermione posèrent définitivement les pieds dans leur nouvel appartement, au cœur de Londres, ils n'avaient reçu aucune lettre de leurs amis. Pas une seule. Etait-il possible que Drago Malefoy ait été le seul à lire le journal une semaine plus tôt ? Cela semblait peut certain et pourtant... Aucune lettre.

- Je vais aller rendre visite à Ginny et Harry, annonça Hermione qui venait de finir de ranger la bibliothèque du salon.
- Mais on va dîner chez eux soir ! S'exclama Blaise.
- Etant donné le silence de la semaine, alors qu'il y a eu un article dans le journal, je trouve préférable d'aller les voir avant. Il est possible qu'ils m'en veuillent.
- Il est possible qu'ils ne l'aient pas vu également, contrecarra Blaise.
- Je ne prends pas le risque.
Hermione partit en direction de la porte d'entrée mais se retourna une dernière fois, pour admirer son nouveau salon. Elle avait de hâte de remplir complètement la grande bibliothèque qui occupait un mur entier.
- Disons qu'on se retrouve ici pour dix-huit heures, ajouta-t-elle. Je dois aussi passer au ministère pour rencontrer Alicia Becker et je ne sais pas combien de temps cela va prendre.
- D'accord, répondit Blaise, j'en profiterais pour passer voir Drago.
- Ne te laisse pas faire, lui conseilla-t-elle avant de passer le pas de la porte d'entrée.

Lorsqu'elle arriva devant la jolie maison d'Harry et Ginny, Hermione eu le cœur qui se mit fortement à battre dans sa poitrine. Elle était particulièrement anxieuse et cela ne lui ressemblait pas. Si elle avait su apprécier Blaise à sa juste valeur, il en serait de même pour ses amis. C'était évident.
Ce fut Ginny qui vint lui ouvrir après qu'elle ait frappé deux fois à la porte. Elle vint la serrer dans ses bras puis, l'invita à entrer d'un geste de la main. Elles s'installèrent dans le salon et Ginny lui offrit une tasse de thé.
- Alors ? Contente d'être rentrée ? Lui demanda-t-elle au bout de quelques secondes.
- Oui et non, avoua Hermione. J'ai finis mes études, je n'aurais plus jamais un professeur en face de moi, je n'aurais plus jamais de devoirs à rendre, je n'apprendrais plus jamais rien. Je pense que tout cela va me manquer.
- Arrêter ses études ne veut pas dire que l'on arrête d'apprendre.
Hermione adressa un sourire à sa meilleure amie. Sourire qui s'estompa cependant bien rapidement.
-Harry n'est pas là ?
- Il est retenu au ministère, pourquoi ?
- Je voulais vous parler. A tous les deux, précisa-t-elle.
- Cela concerne un certain article de journal ? Demanda Ginny en levant un sourcil réprobateur.
Cependant, elle n'avait pas l'air fâchée pour autant.
- Vous l'avez lu alors, marmonna Hermione.
- On a mit le temps, mais on a finit par tomber dessus, en effet.
- Et donc ?
- Je ne pense pas que la personne la plus intelligente que je connaisse fasse de mauvais choix, d'autant plus dans sa vie privée.
Hermione poussa un profond soupire de soulagement.
- Et Harry ?
- Je pense que la manière dont il l'a apprit, l'a aidé à faire passer la pilule.
Ginny bu une gorgée de thé avant de poursuivre.
- Il l'a apprit de Malefoy le lendemain de la parution de l'article. Pas directement bien sûr, il a juste vu Malefoy se mettre dans un état pas croyable dans le bureau des Aurores et étrangement Harry en a retiré une grande satisfaction.
- Etrangement ? Répéta Hermione amusée.
- Ces vieilles rancœurs... Je me demande quand elles prendront fin. Peut-être ce soir, au dîner.
- Tu pense que c'est toujours une bonne idée que je vienne accompagnée ?
- Tout dépend de l'histoire que tu vas nous raconter.
Hermione et Ginny se retournèrent dans un sursaut en direction d'Harry qui venait d'entrer dans le salon. Hermione se leva aussitôt pour serrer son meilleur ami dans ses bras.

Hermione commença par le début, c'est-à-dire par sa première année de droit, durant laquelle elle n'avait même pas remarqué la présence de Blaise parmi la foule d'étudiants. Ce n'est qu'en deuxième année qu'elle s'était retrouvée à devoir travailler avec lui en binôme.
Contrairement à ce qu'elle avait connu de lui à Poudlard, Blaise était quelqu'un de doux, travailleur et loyal. Leur relation s'était transformée en début de troisième année. Leur amitié avait peu à peu laissé place à de nouveaux sentiments, qui avaient finis par avoir raison d'eux. Hermione s'était même retrouvée à vivre avec lui dans son appartement, sans réellement s'en rendre compte. Elle avait juste amené ses affaires ou fur et à mesure. Si bien qu'un jour, en retournant chez elle, elle s'était rendu compte qu'il n'y restait pas grand-chose.
- J'ai été malade une semaine entière en fin de deuxième année, pas longtemps avant les examens, confia Hermione. Blaise m'a apporté tous les cours sans exceptions, sans rien attendre en retour.
- Tu es sûr que c'était sans rien attendre en retour ? Répéta Harry.
Ginny leva les yeux au ciel tout en lui faisant signe de se taire.
- Mais tu ne nous avais jamais parlé de lui, lança-t-elle à Hermione.
- Je redoutais un peu votre réaction et je ne savais pas comment aborder le sujet.
- C'est vrai que dans un article de journal c'est mieux, fit Harry en lui adressant un clin d'œil.
- Tout le monde est au courant maintenant, j'imagine ? Demanda Hermione en grimaçant.
Ginny et Harry hochèrent la tête dans un même mouvement.
- Personne n'a eu de réaction excessive, ajouta Ginny. Après tout, ce n'était pas comme si tu nous avais annoncé que tu étais en couple avec Malefoy ! Je veux dire... Zabini n'a jamais vraiment été complètement méchant. Il suivait ses amis, c'est tout. Même Ron a bien réagit à la nouvelle.
- Vraiment ? Demanda Hermione avec surprise.
- Je pense qu'il était tellement heureux d'avoir réussis son examen d'Aurore qu'il ne s'est pas attardé plus que ça sur le sujet de ton couple, dit Harry. Il a dit, je cite « si elle est heureuse, c'est très bien. Le principal c'est d'être heureux et de réussir à obtenir ce que l'on veut vraiment».
Hermione ouvrit de grands yeux ronds, tandis que Ginny laissa échapper un rire.

Harry et Ginny lui posèrent plusieurs nouvelles questions concernant sa relation avec Blaise, mais Hermione dû y mettre un terme. Elle avait en effet rendez-vous avec la chef du magenmagot et il était hors de question qu'elle arrive en retard. Elle promit à ses amis de leur en dire plus, dès ce soir, lorsqu'elle viendrait dîner avec Blaise, puis elle transplana aussitôt.


Le hall du ministère était bondé, littéralement bondé pour un samedi. C'était sûrement dû au grand nombre de visiteurs qui n'avaient pas le temps de venir en semaine. Hermione se présenta à l'accueil où l'on prit l'empreinte de sa baguette magique pour lui remettre un badge presqu'aussitôt, en l'informant que l'officiel n'était pas encore prêt. On lui indiqua l'étage deux et Hermione s'engouffra dans le premier ascenseur qui s'ouvrit.
- Oh c'est vous la nouvelle adjointe de Mme Becker ? S'enquit un vieil homme en consultant le badge épinglé au chemisier d'Hermione. Félicitation, ajouta-t-il. La jeunesse... J'adore la jeunesse, toujours pleine d'enthousiasme !
Hermione n'eut que le temps de lui sourire, car l'homme sortit presque aussitôt au premier niveau. Une foule d'employé le suivit, si bien qu'elle se retrouva seule dans l'ascenseur. Cependant, un reniflement dédaigneux, lui confirma le contraire. Elle se retourna et des yeux aciers se posèrent aussitôt sur elle. Malefoy se tenait là, juste derrière elle, lui adressant un regard glacial. Il n'avait pas tant changé que ça. Il avait toujours cet air supérieur, bien que quelque que chose semblait avoir changé dans son regard, comme s'il était plus sombre. Physiquement, c'était le même, à peu de chose près. L'ascenseur s'immobilisa au niveau deux et Hermione en sortit sans attendre. Cependant, ce fut aussi le cas de Malefoy qui se retrouva bien vite à sa hauteur.
- Ne crois pas que ton amourette avec Blaise va durer, lui lança-t-il d'une voix étrangement calme.
Hermione voulu répliquer, mais Alicia Becker apparu soudainement à l'angle du couloir.
- M Malefoy, le salua-t-elle.
- Mme Becker, répondit Malefoy d'un poli signe de tête, avant de poursuivre sa route.
La chef du magenmagot observa Hermione pendant quelques secondes et son regard descendit jusqu'à son badge.
- Hermione Granger, je suis véritablement ravie de vous rencontrer, lui lança-t-elle finalement, accompagnée d'une franche poignée de main.
- Le sentiment est partagé, répondit Hermione.
La chef du magenmagot lui demanda de la suivre jusqu'à un bureau où elles entrèrent. Après avoir refermé la porte derrière elle, Becker se montra davantage détendue.
- Je suis vraiment heureuse de pouvoir compter sur une personne telle que vous Mlle Granger. Je surveille personnellement vos résultats depuis votre première année et je n'ai pas douté une seule seconde que le poste ne vous reviendrait pas. Le département de la justice magique avait grand besoin de dynamisme et d'idées neuves. Je suis certaine que nous formerons un excellent duo.
Hermione se sentit aussitôt rougir et la remercia poliment, tout en lui assurant qu'elle ferait tout pour être à la hauteur. La chef du magenmagot sembla satisfaite et désigna à Hermione le côté droit de la pièce.
- C'est votre bureau, le mien est juste en face, ajouta-t-elle en jetant un bref coup d'œil à l'autre bout de la pièce. Je pense que vous n'êtes pas sans savoir qu'il n'y a pas eu beaucoup d'adjoints au chef au département de la justice et qu'il y a seulement deux raisons à ce type de recrutement.
Becker ne laissa pas l'opportunité à Hermione de répondre et poursuivit.
- Dans le premier cas, c'est pour former l'adjoint au futur poste de chef. Dans le deuxième cas, c'est pour traiter d'une affaire particulièrement délicate et secrète. Cette deuxième raison est évidemment, toujours non-officielle.
Becker fit le tour de son propre bureau pour s'asseoir sur son fauteuil.
- Vous avez été recrutés pour ces deux raisons Mlle Granger. La première c'est que je ne suis pas éternelle, comme se plaisent à le répéter certains membres du ministère. La deuxième, c'est que quelque chose se prépare, quelque chose que personne ne veut voir. Il faut dire que nous sortons tout juste de la plus grande guerre que la population magique ait connue. Personne n'a envie de se replonger dans ce genre de chose à peine trois ans après.
- Vous pensez que les mangemorts...
- Je n'ai rien dit de tel, la coupa Becker. Si je vous ais choisis c'est de part votre position dans la guerre et votre grande personnalité. Vous êtes une personne droite, empreinte de justice, intelligente, loyale et travailleuse. Vous étiez dès le départ la personne toute indiquée. Puis-je vous faire confiance Mlle Granger ?
- Evidemment ! S'empressa de répondre Hermione, même si elle sentait que ce n'était pas vraiment une question.
Becker se releva de son fauteuil et plongea son regard dans celui d'Hermione.
- Il se passe des choses étranges depuis quelques mois, des choses dont personne ne semble soupçonner un lien à part moi. J'espère me tromper, mais dans le cas contraire... il vaut mieux s'occuper du problème dès maintenant, sans attendre qu'il se développe davantage. Si je vous ais demandé de venir dès aujourd'hui, c'est pour m'assurer de votre volonté de vouloir traiter le problème à sa racine, de vouloir vous impliquer jour et nuit si cela semble nécessaire. A en voir votre regard, vous êtes déjà plus que déterminés à m'aider.
Hermione acquiesça d'un signe de tête, presque religieux.
- Le monde magique actuel est fragile, beaucoup trop fragile pour qu'on ferme les yeux en espérant juste que tout aille bien. Il y a des meurtres Mlle Granger, des personnes qui perdent la mémoire où qui ne comprennent pas leurs agissements.
- Des sorts impardonnables...
- Exactement ! Mais la difficulté de la chose est qu'il n'y a pas vraiment de lien ou de schéma similaire. A l'époque de Voldemort, on savait qui était touché ou en proie à être touché. Là... Il n'y aucune distinction de sang, de niveau social, de groupe quel qu'il soit, rien ! Peut-être que je me trompe, avoua Becker le regard perdu dans le vague, c'est d'ailleurs pour ça que je ne peux pas me permettre d'en parler autour de moi, mais je sens qu'il se passe quelque chose. Par ailleurs, en parler pourrait mettre la puce à l'oreille de l'orchestrateur de tout ça.

Lorsqu'Hermione rentra chez elle, elle ne se sentait plus aussi légère que quelques heures plus tôt. Elle avait cru que tout serait définitivement terminé, que tout le monde serait impatient de vivre en paix... Mais visiblement, le mal persistait et persisterait toujours. Elle ne pensait pas qu'Alicia Becker puisse se tromper. C'était une femme trop intelligente pour ça. Elle s'affala sur son canapé d'un air pensif. Il fallait qu'elle prenne sur elle dès que Blaise rentrerait. Comme lui avait répété Becker, tout cela était strictement confidentiel et elle avait conscience qu'elle ne pouvait pas en parler à qui que ce soit.



- Il faut vraiment que je rentre, insista Blaise jetant un coup d'œil incertain en direction du verre que Drago venait de lui recommander.
- Que tu rentres ?
- J'ai un dîner ce soir avec Hermione.
- Tu l'as vu tous les jours pendant deux ans, tu peux bien m'accorder un peu de ton temps, lui fit remarquer Drago avec une pointe d'amertume dans la voix.
- C'est un dîner avec ses amis, c'est important pour elle...
- Un dernier alors, insista Drago en poussant le verre en direction de la main de Blaise.
- Elle va déjà sentir que j'ai bu, ce n'est pas non plus la peine que j'arrive complètement bourré...
- Tu as le temps de décuver Blaise, répliqua Drago en roulant des yeux. Il est dix-huit heures.
- Déjà ? S'exclama-t-il en se levant brusquement du tabouret du comptoir auquel ils s'étaient attablés une heure plus tôt. Je devais la retrouver à dix-huit heures précises.
- Tu es vraiment devenu son petit chien ma parole ! S'exclama Drago. Franchement, je me suis abstenu de tout commentaire mal placé à son sujet parce que je vois bien que tu as l'air heureux avec elle, mais là tu exagères ! Vous n'allez pas aller manger aussi tôt ! Si tu veux mon avis, c'est juste une manière qu'elle a d'asseoir son pouvoir sur toi. Je parie que vous n'allez pas partir avant dix-neuf heures trente !
Blaise observa Drago d'un air hésitant.
- Si elle t'aime, elle comprendra. On ne s'est pas vu depuis longtemps, tu as le droit de passer un petit moment avec moi. Donc on boit ce dernier verre et tu la rejoins juste après. D'accord ? Insista-t-il en levant son verre en direction de Blaise.
Ce dernier consentit à lever le sien, pour trinquer avec Drago. Ce qu'il ne vit pas cependant, ce fut la commissure des lèvres de Drago s'étier légèrement, accompagné d'un regard un peu trop satisfait, un regard de vainqueur.


Hermione consulta une énième fois l'heure à l'horloge de son salon. Dix-neuf heures. Il était dix-neuf heures et Blaise n'était toujours pas là. Cela ne lui ressemblait pas. La ponctualité était l'une des nombreuses choses qu'Hermione aimait chez lui. Sans aller jusqu'à s'inquiéter, Hermione était persuadée que Blaise avait une très bonne raison de ne pas être là. Elle savait qu'il était allé voir Drago Malefoy, mais ils s'étaient donnés rendez-vous au ministère. Peut-être qu'après leurs retrouvailles, Blaise avait été retenu par quelqu'un là-bas, peut-être son nouveau directeur étant donné qu'il commençait son travail lundi. Hermione consulta une dernière fois l'heure avant de finalement, attraper un bout de parchemin et une plume. Elle écrivit un bref mot à l'attention de Blaise.

« Je suis chez Harry, rejoins-nous dès que tu peux. Je t'embrasse, Hermione »

Elle déposa le mot sur le meuble de l'entrée et sortit de chez elle.
Lorsqu'elle arriva chez ses amis, pratiquement tout le monde était déjà là. Après s'être excusée auprès de Ginny et Harry, pour le retard de Blaise, elle retrouva avec joie ses anciens camarades. Ron semblait le plus heureux de tous, racontant avec fierté encore et encore, certains passages de son examen final d'aurore. Hermione ne l'avait jamais vu aussi épanoui et elle ne pu s'empêcher de sourire en l'écoutant.

A vingt heures, ils passèrent à table et Hermione commença malgré elle à s'inquiéter. S'il avait eu un empêchement, Blaise l'aurait prévenue en lui envoyant un mot. Son silence était anormal. Alors que Ginny faisait le service en contournant la table, elle s'arrêta près d'elle.
- Ca ne va pas Hermione ? Lui demanda-t-elle à voix basse.
- Ca ne ressemble pas à Blaise d'être retard, confia-t-elle.
- Je suis sur qu'il va très bien.
Hermione voulu répliquer, mais elle vit Luna la fixer avec intérêt de l'autre bout de la table.
- Tu ne devais pas nous présenter quelqu'un ? Demanda cette dernière en récupérant l'attention de tout le monde. Tu devais venir accompagnée ce soir, non ? Il y a un couvert en plus à ta gauche.
- Ah oui ! S'exclama Ron. Zabini c'est ça ? Où alors c'était une blague ? Ajouta-t-il en lançant un regard en biais à Harry.
- Non, c'est bien avec lui que je devais venir ce soir, répondit Hermione d'une voix crispée. Je suis désolée, mais il a un peu de regard. Il doit être retenu au ministère j'imagine.
- Blaise Zabini ? Répéta Neville en fronçant les sourcils. Il devait venir ce soir ? Tu es sûr ?
- Je pense qu'elle est sûr, étant donné qu'ils sont ensemble, lui fit remarquer Luna d'un air amusé.
- Nous n'avons qu'à commencer l'entrée et il nous rattrapera en arrivant, intervint Ginny en déposant un grand saladier au milieu de la table.
- Ca fait longtemps que tu es avec lui ? Poursuivit tout de même Neville.
- Nous sommes devenus amis il y a deux ans et notre relation a évoluée il y a environ huit mois. Nous faisions nos études de droit ensemble.
- Et ça se passe bien entre vous ?
- Tu as l'air bien intéressé, lui fit remarquer George d'un ton narquois. Luna ne te suffit plus ?
La concernée explosa de rire, comme si la blague avait été faite à l'encontre de quelqu'un d'autre. Néanmoins, Hermione ne s'offusqua pas des questions de Neville, même si elle ne s'était pas attendu à autant d'intérêt de sa part. Elle lui répondit donc avec plaisir.
- Oui, tout se passe très bien et je suis sûr que lorsque vous apprendrez à le connaitre, vous l'apprécierez autant que moi. Il a beaucoup de qualités qu'il n'a jamais voulu nous montrer à Poudlard.
- En tout cas, ce n'est pas la ponctualité, signala Ron en riant.
Hermione observa l'assemblée qui la fixait avec hébétude. Certains de ses amis avaient-ils tant changé que ça en trois ans ? Neville lui posait des questions alors qu'il avait toujours été assez réservé et Ron blaguait sur le sujet.
- Allez respire Hermione, lui lança Ginny amusée. L'eau a coulé sous les ponts depuis Poudlard.
Hermione ne put qu'esquisser un sourire sincère, au même titre que les autres convives de la table. Tous, sauf un : Neville.
- Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regard pas Hermione mais... Peut-être que vous vous êtes mal compris avec Zabini...
- Non, on s'est très bien compris, ne t'en fais pas. Je ne sais pas ce qu'il le met à ce point en retard, mais c'est forcément important.
- Je l'ai vu il y a une heure, avoua Neville avec sérieux. Il était avec Malefoy dans un bar sur le chemin de traverse. Et si je veux être totalement sincère avec toi, il n'avait pas l'air de quelqu'un qui se souvenait de son prénom...
Hermione le fixa avec incompréhension.
- Tu veux dire qu'il avait trop bu pour...commença Ginny.
- Oui, la coupa Neville. Je suis désolée Hermione, mais je crois qu'il a complètement oublié qu'il devait nous rejoindre ce soir.

Hermione aurait voulu demander des explications supplémentaires et laisser sa fureur prendre le dessus, mais elle ne laissa rien paraître. Elle se sentait déjà bien trop ridicule. Ce repas était important, Blaise le savait pertinemment. C'était sa chance de rencontrer tous ses amis et de donner une bonne image de lui et là, il la gâchait en buvant comme un idiot avec Malefoy ! Pire, il ne l'avait même pas prévenue, la faisant passer pour la reine des idiotes devant tous le monde ! Elle ne savait pas qui elle détestait le plus à cet instant. Malefoy ou Blaise ?

Le triangle du sangWhere stories live. Discover now