Le choix

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Maëlis en resta muette d'étonnement. Soudain, un objet froid et léger se fit sentir dans sa poche. Elle le sortit en fronçant les sourcils. La grande brune observa ce qu'elle venait de prendre: une clé. Mais une clé très belle! Toute taillée en glace, elle avait une extrémité en forme de cœur, et, à l'intérieur de ce dernier, de la même forme, un saphir sombre comme la mer reflétant la lumière de la pièce.

-C'est... .magnifique, souffla-t-elle.

Luna observa l'objet avec fascination, comme hypnotisée.

-C'est... c'est une clé de glace!!! s'écria-t-elle.

-Sans rire, ironisa Anaïs. On ne l'avait pas remarqué.

-Je veux dire... c'est une clé magique. Elle permet de passer du Royaume au monde des humains et inversement. La vision de Maëlis est enfin adaptée à la magie.

-Et moi, alors? demanda la rouquine, légèrement vexée. J'y crois, aux fées, elfes et compagnie! Pourquoi je n'ai pas de...

Une vive brûlure à la cuisse la fit taire et lui arracha un petit cri de douleur. En sueur, elle sortit de sa poche l'objet qui lui avait fait mal. Elle resta sans voix. Une clé était dans sa main. Mais pas une clé ordinaire. Elle était faite de flammes orangées avec le bout en forme de losange et, au milieu de ce dernier, de la même forme, un rubis rouge, flamboyant et brillant. Le plus fou, c'était que l'objet ne lui brûlait pas la main. Il s'en dégageait juste une étrange chaleur tiède.

-Comment... commença Anaïs.

-Tu es pareil que ta sœur, l'interrompit Luna. Vous avez presque la même clé, mais avec votre pouvoir, votre pierre symbolique et votre signe. Maëlis, tu as la glace, le saphir et le cœur. Quant à toi, Anaïs, tu as le feu, le rubis et le losange.

-Donc, en gros, ce ne sont pas les mêmes, conclut Maëlis.

-On peut dire ça comme ça, marmonna l'enfant. Bref! La prophétie dit que vous devez aller sauver notre monde et maintenant...

Un cri suivit d'un grand BADABOUM la fit taire. Elle se tourna vers la brunette et frémit. Elle était étendue à terre et se tortillais comme un asticot. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front.

-Maëlis!!! cria Anaïs en se précipitant vers sa sœur.

Elle fut stoppée dans son élan par Luna.

-Qu'est-ce que tu fais? Lâche-moi!!!

-Non!

-Mais elle souffre!!! Il faut l'aider!!!

-Non!

-Pourquoi?

La rouquine était tellement abasourdie qu'elle en oublia de se débattre.

-Parce que ce sont ses ailes qui poussent.

-Je croyais qu'on les avait déjà et que, une fois notre vision adaptée, elles nous apparaîtront

-Oui, enfin... Je me suis mal exprimée. Je voulais dire qu'une fois votre vision adaptée, vos ailes apparaîtront, et non: vos ailes vous apparaîtront.

-On est pas en cours de grammaire, fit remarquer Maëlis, toujours à terre, inerte.

-Maëlis! Ça va? demandèrent Anaïs et Luna.

-Oui, oui. Ne vous inquiétez pas.

-Tu hurles de douleur en te roulant au sol et tu nous dis de ne pas nous inquiéter? C'est la meilleure! ri la jolie rousse.

Mais, à son tour, son visage se crispa, ses yeux se fermèrent et sa bouche s'ouvrit en un cri muet. Elle tomba sur le ventre sur le lit de la brunette, silencieuse, et se recroquevilla. Maëlis connaissait bien cette position: sa sœur la prenait pour ne pas bouger ni crier et attendre que la douleur passe. Finalement, la cadette des Hada se releva. Une magnifique paire d'ailes de papillon fines et scintillantes avaient poussé dans son dos. Toutes orangées et dorées, elles étaient bordées de rouge vif et des losanges de toutes tailles de la même couleur les décoraient.

-T'es ailes sont... magnifiques, souffla Maëlis, comme hypnotisée.

-Les tiennes aussi, je te signale!

La grande brune se tourna vers le miroir de sa chambre et contempla son reflet. Elle était à présent affublée d'ailes de la même forme que celles de sa sœur, mais les points communs s'arrêtaient là. Les siennes étaient bleu glace aux reflets lumineux avec des bords bleu indigo et des cœurs de la même couleur ornaient la nouvelle partie du corps de Maëlis. La voix de Luna mit fin à son émerveillement.

-Bon! Maintenant que vous avez vos clés et vos ailes, vous pouvez aller au Royaume. Sachez que notre pays a besoin de vous! Faites votre choix!

Les deux sœurs se lancèrent un regard indécis. Si elles quittaient la Terre, comment expliqueraient-elles leur absence auprès du lycée? D'un autre coté, le début des vacances tombe deux jours avant le solstice d'hiver. Selon Luna, c'est le jour où la catastrophe se produirait. Beaucoup trop court pour agir!

-Voyons voir, réfléchi Maëlis en observant le calendrier affiché au dessus de son lit. Nous sommes en vacances le dix-neuf Décembre, c'est-à-dire dans seize jours, ou plus de deux semaines. Ce qui nous laisse deux jours entiers plus une soirée pour agir si nous partons juste après le lycée.

-Trois jours entiers, rectifia Luna. La Lune Bleue apparaît à minuit.

-Ok. Donc, j'allais dire que ce n'est pas suffisant, comme temps. Il faudrait partir quatre jours plus tôt si l'on veut avoir une semaine pour agir. Il faudrait partir Lundi soir au mieux ou Mardi matin.

-Donc, vous décidez de partir.

-En gros, oui, répondit Anaïs.

Believe in magic (EN PAUSE POUR L'INSTANT)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant