Chapitre 22

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trust issues (remix) - drake, the weeknd, justin bieber

Quand je me réveille le lendemain, Luke est toujours là.

Sa tête est sur mon torse, ses yeux sont clos et ses lèvres sont entrouvertes.

Je regarde l'heure: il est 8h37. Je décide de m'extraire lentement du lit et d'aller voir Brooklyn.

Je me douche, m'habille, me prépare comme d'habitude et je vais discrètement dans le bâtiment d'en face.

J'entre dans l'infirmerie tout en prenant soin d'éviter l'infirmière et je frappe à la porte.

Quand je l'entends m'autoriser l'accès à sa chambre, je pousse la porte.

Brooklyn est assis sur son lit, ses cheveux tombent sur son front, une mèche est devant ses yeux.

Son regard est posé sur la fenêtre, malgré le fait qu'il ne puisse pas voir.

"Salut, c'est Michael."

Je tire une chaise et m'assieds à côté de son lit.

Il ne parle pas. Il n'a aucune expression sur son visage.

"Comment il est ?"
"De quoi tu parles ?"
"Du ciel."

Je suis surpris par sa question. J'observe quelques instants le ciel.

"Il est rose, avec des teintes d'orange. Il n'y a aucun nuage, le soleil est seulement en train de se lever."

Il hoche la tête et me remercie.

"J'ai le droit de retourner dans ma chambre demain. J'arrive pas à y croire, je n'ai même pas le droit de rendre visite à ma famille."
"Je suis désolé."
"C'est pas de ta faute."

Il semble pensif. Je lui dit que je vais le laisser se reposer et quitte la chambre après qu'il m'ait remercié de ma visite.

Quand je suis de retour dans la chambre, je trouve Luke, assis sur mon lit.

Ses bras sont autour de lui-même, il semble inquiet et perplexe.

Lorsqu'il se rend compte de ma présence, il est étonné de me voir et il se lève précipitamment.

"T'es là ! T'es revenu, tu m'as pas laissé.."

Il me regarde dans les yeux, je discerne du soulagement.

Ce Luke là n'est plus celui qui me parlait froidement et qui faisait peur à tout le monde.

Je pense en fait qu'il ne l'a jamais été.

Plus on se fréquente et plus il prend confiance en lui. Il n'y a plus aucune barrière qui nous sépare.

Il est juste lui même.

Je remarque qu'il tient la patte d'une peluche.

"Tu pensais que j'étais parti ?"
"Oui.. J'ai cru que tu.. Tu regrettais de m'avoir aidé et que tu m'en voulais parce que je me suis comporté en gamin."

Il fuit mon regard. J'ai un pincement au coeur. Les stores sont presque entièrement fermés, la lumière passe faiblement entre les trous.

"Luke.."
"Je suis désolé."
"Ne t'excuses pas."

Il baisse la tête et je ressens le besoin de le rassurer, de lui montrer que je suis là.

Je presse son index sous son menton pour l'obliger à me regarder dans les yeux.

Ses iris bleues transpercent mon âme au plus haut point.

Je réalise qu'il me fait assez confiance pour me montrer qui il est vraiment, pour me montrer ses peurs et ses faiblesses.

"Tu as le droit d'avoir peur, tu as le droit de ne pas aller bien. Je comprends totalement."
"Tu m'en veux ?"
"J'ai aucune raison de t'en vouloir. Maintenant viens, on va manger."

***

Je sais pas trop comment, mais je me retrouve sur mon lit à 14h, avec Luke.

Les stores sont toujours baissés. On s'est mis d'accord pour rester dans ma chambre, étant donné qu'on a rien d'autre à faire.

On a collé le lit de Jack au mien pour avoir plus de place.

Je suis exténué par la semaine que l'on vient de passer, alors je décide de me reposer un peu.

Quand je me réveille un peu plus tard, Luke n'est plus là. Un marqueur est sur mon lit.

Je décide de me lever et faire un tour dans les couloirs.

Quand je passe devant la glace, je me rends compte du fait que Luke a dessiné une énorme figure sur mon front.

Et pas des moindres, si vous voyez ce que je veux dire.

Je dois le trouver et me venger.

Quand je sors, je le vois, il est au bout du couloir et il rit en me voyant. Je commence alors à courir après lui.

"LUCIFER VIENS ICI TOUT DE SUITE !"

Plus il rit et plus il perd de la vitesse. Je finis par le rattraper.

En moins de temps qu'il en faut pour le dire, il est par terre et je le chatouille.

Il rit aux éclats et me supplie d'arrêter. Je ne le fais pas.

Peut-être qu'après tout, c'est une bonne chose que je ne sois pas rentré chez moi.

dusty house | mukeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant