Chapitre 1

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Aujourd'hui je me réveillai assez énervée, c'était le jour du Tirage. Et malheureusement pour moi, j'avais seize ans, un âge où l'on pouvait être un des Choisis. Et j'avais tout sauf envie de participer au Jeu, j'y tenais à ma vie moi...

– Leg ! hurla la voix de ma mère.

Je soufflai, sachant qu'elle voulait que je me prépare à partir au Tirage, ce dont je n'avais absolument pas envie. Enfin... qui était fou de joie à l'idée de se faire tout beau pour, peut-être, mourir ?

Pas moi.

Attrapant un vieux tee-shirt blanc et un pantalon plus troué que la normale, je me dépêchai de les enfiler. Je réfléchis une minute et ajoutai ma chemise à carreaux noirs et blancs que je laissai ouverte. Un aspect bien décontracté qui allait bien faire tâche au milieu de tous les autres qui se seront mis sur leur trente et un. Par-fait.

– LEG !

– J'arrive ! criai-je méchamment à ma mère.

Je dévalai les escaliers comme une folle et me dirigeai dans la cuisine. On avait la chance d'avoir une assez belle maison, on ne roulait pas sur l'or je l'accordai, mais au moins on vivait à peu près bien grâce à l'héritage de papy.

– Pas trop tôt !

– Roh ça va, répliquai-je, le Tirage n'est que dans une heure !

– Et alors ? Tu sais aussi bien que moi qu'il faut y être au minimum une demi-heure avant, me rebiffa-t-elle.

Je grognai mais ne cherchai pas plus à la contredire, en partie parce qu'elle avait raison. Surtout parce qu'elle avait raison en fait.

– Leg, chérie, prends ton petit-déjeuner en attendant veux-tu ?

Ma mère me lança un sourire réconfortant en ébouriffant mes longs cheveux roux. Je crois qu'elle avait bien compris que c'était le fameux Tirage qui me mettait sur les nerfs aujourd'hui. Sûrement la raison pour laquelle elle n'avait pas commenté la façon dont je m'étais habillée, parce qu'autrement elle m'aurait forcé à retourner me changer illico-presto.

J'essayai comme je pus de lui rendre son sourire, et acquiesçai.

oOoOo

– LEG !

J'eus à peine le temps de me retourner que Neri me sauta au cou, me broyant littéralement entre ses petits bras tout fins. Elle me serrait fort. Trop fort.

– Wow, décidément y a trop de gens qui hurlent mon prénom aujourd'hui ! tentai-je de plaisanter alors que j'avais du mal à respirer.

Elle releva ses yeux vert émeraude vers moi, et ce fut là que je me rendis compte qu'ils étaient remplis de larmes. Neri, c'était ma meilleure amie ; la fille toujours joyeuse que tout le monde adorait. Elle allait naturellement vers les autres et était très sociable. Non pas que je n'étais pas sociable, mais elle, elle avait ce petit truc qui faisait qu'on se sentait tout de suite bien en sa présence, qu'on lui faisait confiance. Donc la voir presque pleurer dans mes bras, fallait dire que ça me faisait un petit quelque chose.

– Leg j'ai peur, hoqueta-t-elle.

Je l'enlaçai à mon tour, histoire d'essayer de la rassurer, et on resta bien cinq minutes comme ça. A ne rien faire, juste à nous réconforter mutuellement en silence.

Au bout d'un moment des gens de notre âge nous bousculèrent, et je compris qu'il était l'heure de se rendre devant le château du président. Parce que oui, nous on peinait à joindre les deux bouts, et lui et son gouvernement croulaient sous l'or. Parfaitement logique.

Le Jeu : SurvivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant