Chapitre 6 (réécrit)

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-Très rassurant je te remercie ! rigolais-je nerveusement.

Alors que nous avancions je tentai de me repérer dans ce labyrinthe de couloirs identiques, quelques panneaux indiquaient ça et là les directions des lieux principaux de l'école: dortoirs, cafétéria, aile gauche, aile droite etc. Nous montâmes au troisième étage à droite où se trouvaient les dortoirs mixtes. Le couloir était dans la même veine que le reste de l'école, en pierres avec de nombreuses portes en bois qui menaient aux différentes chambres. La mienne se trouvait tout au bout d'un long couloir: chambre 157, nous restâmes un moment plantés devant. 

-Alors bienvenue dans le dortoir commun à tous, commença-t-il, le petit plus avec le monde du surnaturel c'est le lot de magie qui en découle, pour le système d'ouverture des portes c'est super simple: il n'y a que toi qui peut ouvrir la porte de ta chambre.

-C'est-à-dire ? demandai-je en fronçant les sourcils.

Cierran tenta d'ouvrir la porte en vain, il me fit signe d'essayer, je le pris pour un fou à première vue. Je saisis la poignée et la tournai, la porte n'eut aucun mal à s'ouvrir, j'en étais épatée.

-Tu vois je te l'avais dit, personne d'autre que toi ne peut ouvrir la porte de ta chambre de l'extérieur sauf en cas d'urgence absolu bien entendu. Le système est le même pour toutes les autres portes de chambre et leurs propriétaires, cool non ? C'est pour ça que l'on peut mélanger tout le monde dans le même dortoir ! Après rien ne t'empêchera de faire entrer des amis ou un garçon, ou une fille que sais-je, dans ta chambre, le règlement ne s'attarde pas sur ce genre de choses, ici c'est un établissement de la vie où tout le monde se doit de grandir et de mûrir rapidement, c'est pour cela qu'on vous donne un maximum d'indépendance: évite juste de tomber enceinte, ce serait assez problématique.

Un petit rictus me sortit d'un souffle par le nez en réaction à la dernière partie de sa tirade. Il serait mieux de ne pas finir en cloque nous étions bien d'accord sur ce sujet. Je finis enfin par pousser la porte de la dite chambre et y pénétrai en compagnie de Cierran. 

Bon, on ne m'avait pas menti. 

C'était de toute beauté.

Cette pièce était juste incroyable, spacieuse avec une belle hauteur sous plafond, le sol était d'un parquet brut et les murs toujours en belles pierres, deux hautes fenêtres ornementées en fer forgé me faisait face. Un grand lit en bois aux draps blancs et beige traîné contre le mur sur ma droite, il y avait une grande bibliothèque fournie de nombreux livres et une immense armoire assortis aux restes du mobilier en bois foncé. Un joli bureau faisait face au lit où y étaient posés un ordinateur portable, des crayons, cahiers, stylos et manuels. Une porte coulissante en verre fumé se trouvait à proximité de celui-ci, intriguée je partis l'ouvrir. 

Mon cœur rata un battement sous le coup de la stupeur.

Derrière celle-ci se trouvait une salle de bain privative. Du marbre noir recouvrait le sol et les murs, à ma droite se trouvait des toilettes, une grande vasque blanche et noire ainsi qu'un grand miroir assorti tandis qu'une grande douche à l'italienne se présentait face à moi. Il y avait à disposition des serviettes de toilettes, du gel douche, du shampoing, du maquillage, du nécessaire pour cheveux, Cierran ne m'avait pas menti, il y avait effectivement tout ce dont j'avais besoin dans cet endroit. 

-Impressionnant n'est-ce pas? me dit-il, me coupant dans ma rêverie. Si tu as besoin de quelque chose d'autres: vêtements, maquillage, livres, partitions ou que sais-je encore, tu n'auras qu'à aller sur ton ordinateur, il y a une application exprès pour ça, tu comprendras vite comment les choses se passent ici. 

-C'est dingue... dis-je alors que je retournais dans la chambre, ouvrant les placards et les tiroirs, avide de savoir ce qu'ils me réservaient. 

-Je sais je sais, j'espère que tu pourras finir par t'y sentir comme chez toi ici.

-Incroyable...

Il rigola face à mon inaptitude à l'écouter convenablement tellement j'était perdue dans ma contemplation des lieux.

-Tu as encore dix minutes devant toi, tu peux te refaire une petite beauté si tu le souhaites, bien que niveau beauté, tu n'as rien à arranger.

-Arrête avec ça s'il-te-plaît.

-De quoi ?

-Arrête de me faire passer pour une espèce de huitième merveille du monde.

-Et bah je t'assure que tu vas être servie à ce niveau-là, dit-il amusé.

Je soupirai et jetai un oeil à mon reflet dans le miroir sur pieds qui se trouvait dans un coin de la pièce. J'avais beau le nier mais il n'avait pas tellement tord. Mon visage, mon teint et mon corps avaient été comme photoshopés. Dans le reflet j'aperçus mes affaires qui avaient été placées sur mon lit, je les rangerais plus tard mais trouvai mon parfum que j'avais ramené avant de m'en asperger légèrement dans le cou. Je m'attachai les cheveux en un chignon et allai me laver le visage une nouvelle fois avant d'aller retrouver Cierran qui m'attendait dans le couloir.

-On y va ? Tu dois avoir encore faim, me dit-il les bras croisés.

-L'angoisse me coupe la faim mais bon il faut en avoir le coeur net, allons-y.

-Arrête de t'en faire, et puis tu vas simplement aller manger, après je te ramène ici et tu pourras faire une très longue nuit, enfin une longue journée de sommeil c'est comme tu veux!

Cette vision me plaisait, j'allais simplement aller manger, tenter de sortir deux-trois mots sans que l'on me prenne pour une idiote ni pour une asociale puis je m'enfermerai dans ma chambre jusqu'au lendemain. Mon amie la boule au ventre réapparue, plus douloureuse que jamais.

Nous dévalâmes les trois étages, tournâmes à gauche, puis à droite, une odeur de nourriture vint me chatouiller les narines, je m'arrêtai net.

-J'ai oublié de demander... commençai-je gênée par la question que je m'apprêtai à poser. C'est une question très bizarre mais bon... euh... On est censés manger quoi nous les vampires ?

Cierran ricana gentiment:

-C'est une question totalement légitime ne t'en fais pas. Donc pas d'inquiétude tu ne vas pas manger d'humain au déjeuner, vous mangez normalement sauf que l'on vous donne une petite portion de sang dans un petit verre à shot que vous prenez pendant le repas mais ne t'en fais pas pour aujourd'hui, tu n'en auras pas vu que tu as été sous transfusion tout à l'heure, tu as eu assez de sang pour cette nuit.

Je soupirai, soulagée de la réponse qu'il m'avait servie, nous rentrâmes dans le self bondé après avoir récupéré un plateau, Cierran m'accompagna jusqu'à une table dans le fond de la salle où étaient assis quatre personnes qui avaient l'air d'avoir à peu près mon âge: deux filles et deux garçons. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine une fois encore, mon anxiété grimpant à toute vitesse, j'étais à deux doigts de faire un malaise en plein milieu du self pour ma première nuit ici.

Quelle première impression de qualité j'allais faire!

Annamh (en cours de réécriture)Where stories live. Discover now