Chapitre 1 (réécrit)

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30 jours avant

1er août aujourd'hui et premier jour de mes véritables vacances. Avec mes quatre meilleurs amis d'enfance: Lou, Elise, Mike et Max, nous étions partis seuls à l'aventure pendant trois jours dans une petite maison au bord d'un lac au milieu d'une forêt à environ une heure de chez nous. Petit cottage chaleureux gracieusement prêté par l'oncle de mon tendre et cher Mike. Pas très accueillant me diriez-vous: le combo cabane et bois finissait toujours en boucherie avec un ou deux survivants histoire de pouvoir entrouvrir un deuxième volet d'une saga horrifique à deux balles.Le soucis c'est que vous auriez bien raison de vous inquiéter car la première nuit de nos vacances se trouva être la nuit la plus traumatisante de ma courte vie... 

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-Helya, bouge tes fesses, tes sacs ne vont pas se bouger tout seul du coffre de la voiture !

J'étais déjà sur la berge du lac à respirer l'air frais lorsque Mike me hurla désespérément dessus pour que je lui vienne en aide à bouger nos affaires. La tranquillité et la beauté du lieu m'avait obnubilé au point que je ne voulais en rien quitter le ponton sur lequel j'étais calmement assise. J'avais été impatiente à l'idée de me retrouver ici avec mes amis, dans un endroit calme, à l'opposé de nos vies de lycéens bruyantes et dynamiques que nous vivions tout au long de l'année. Cela faisait des années que nous nous côtoyons tous les cinq, et c'était la première fois qu'on se retrouvait seuls sans adulte à des kilomètres à la ronde. Nos parents nous aillant enfin fait confiance pour ce petit week-end de trois jours entre amis. 

Après vingt minutes express de déballage des affaires et de la visite du cottage qui se composait d'un grand séjour-cuisine, de trois chambres et d'une salle de bain, nous nous empressâmes de nous mettre en maillot de bain et de plonger la tête la première dans l'eau clair du lac. Malgré la fin d'après-midi qui approchait, la température extérieure était encore douce et après le trajet en voiture une bonne trempette n'allait pas nous faire de mal. En dépit de l'excitation de se jeter à l'eau, Lou et Elise avec leur petit corps frêle ont vite fait demi-tour à la vue de la faible température de l'eau contrairement à Mike qui lui et son corps musclé ont sauté sans réfléchir, puis vint le tour de Max et ses petites lunettes qui avait lui aussi exécuté un joli demi-tour, égalant les deux autres filles. En ce qui me concernait, je plongeai la tête la première, à la plus grande joie de Mike, la moiteur du trajet en voiture avait eu raison de moi et ce n'était pas la fraîcheur du lac qui allait m'arrêter, bien au contraire. Après vingt minutes de baignade à tenter de se noyer mutuellement Mike et moi, nous sortîmes de l'eau complètement gelés, les lèvres bleutées sous le regard admirateur de nos camarades qui avaient tout de même daigné mettre leurs pieds à l'eau. 

Le début de la soirée se passa sans encombre: sans les adultes pour nous chaperonner, nous nous enfilâmes quelques bières accompagnés des pizzas que nous avions ramenées de notre pizzeria préférée assis autour de la table basse du salon, les baies vitrées du séjour grandes ouvertes qui donnaient un vue imprenable sur le lac. L'air y était doux, la musique battante, les rires écarlates, nous passions une soirée digne de ce nom, une soirée dont nous avions bien besoin. Légèrement euphorisés par l'effluve d'alcool nous nous étions vite retrouvés dans un état léthargique et il avait été donc décidé à l'unanimité générale de se mater un film d'horreur, l'ambiance de cet endroit l'obligeait. Nous avions donc subi une heure et demi de pure torture, cachés derrière l'oreiller petit poney de Lou, son oreiller fétiche qu'elle avait depuis gamine. L'adrénaline s'étant installé et les quelques bières enfilés de plus durant le film, il n'était pas question d'aller se coucher donc Mike, complètement éméché eût l'idée du siècle:

-Une petite balade nocturne ça vous tente? lâcha-t-il comme si c'était la meilleure idée qu'il ait eu de sa vie.

-Hors de question que je mette les pieds dehors, déjà que je flippe comme une folle à être dans cette cabane glauque, il n'est pas question qu'on fasse un cache-cache nocturne entre deux sapins, répondis-je alors que j'étais allongée sur le tapis du salon, sacrément éméchée par l'alcool, nous n'étions pas habitués à boire autant. Première cuite à la bière c'était franchement ridicule à voir.

Annamh (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant